Total Énergies : un rouage à faire rouiller.
Un chèque géant passe successivement entre les mains du Crédit Agricole, d’une actrice représentant Amundi, d’un acteur symbolisant Total Énergies. Le chèque se transforme en argent liquide, et atterrit dans les poches des ouvriers de Total Énergies en Ouganda. Une scène montre les paysans Ougandais chassés de leur terre par l’armée française, qui protège les ouvriers. Membre du collectif, Sophie, 58 ans déclare : « c’est aussi important pour nous de dénoncer l’appui diplomatique et militaire de notre gouvernement. L’écologie à la française, c’est très violent ». Expropriation de paysans, mais aussi atteinte à la biodiversité et pollution des eaux, imagées par de fausses tâches de pétrole et de grandes peluches, singe et girafe, allongées comme mortes de la pollution du lac.
La mise en scène se clôt par une invitation à peine voilée à quitter le Crédit Agricole. Toutes ces scènes ont pu être jouées sous les yeux des passants et retransmises en direct sur les réseaux sociaux. Une vidéo tournera aussi sur les réseaux sociaux.
Le Crédit Agricole est financeur de Mozambique LNG, mais est également le conseiller financier d’ExxonMobil et Eni sur le projet Rovuma LNG.
Le collectif local entend participer à la dénonciation de ces financements. Il souhaite faire pression auprès du Crédit Agricole pour qu’il se désengage du projet EACOP.
Le projet EACOP est un projet de méga pipe-line qui traverserait l’Ouganda et la Tanzanie en passant par le bassin du lac Victoria, réserve de biodiversité. Ce pipeline transporterait jusqu’à 216 000 barils/jours, soit 34 millions de tonnes de CO2 par an. Ce projet est également dénoncé par de nombreuses ONG pour son impact sur les populations locales. Les ONG estiment que c’est près de 100 000 personnes qui seront impactées ou délogées et dont les ressources naturelles et vivrières sont menacées.
Pour Jules, jeune trentenaire participant ce matin, »il est grand temps que le Crédit Agricole se désengage de ce projet, d’autres entreprises l’ont déjà fait « (Mistubishi Financial Group, BNP Paribas).
Total Énergies ne désarme pas, malgré les alertes à répétition de nombreux scientifiques mondiaux sur le changement climatique. Ainsi le GIEC demande depuis de nombreuses années de stopper tout nouveau projet d’extraction d’ énergies fossile. Ont-ils une chance d’être entendus ? Fanny, quittant son costume, pense que oui, car : « Total Énergies a repoussé deux fois l’annonce de son plan de financement pour Eacop : l’entreprise n’a pas l’argent, et la plainte de quatre associations au Pénal pour « homicide involontaire » ne va pas arranger son image auprès des financeurs ».
Total Énergies : un rouage à faire rouiller est publié dans la rubrique Tribune Libre.
Chacun, chacune peut s’exprimer librement dans le respect de la dignité humaine.