Justice

18 mois de prison ferme pour le père de famille qui frappait sa femme et son fils à Ruffigné

[Tribunal correctionnel] Un père de famille a été condamné ce vendredi 26 janvier 2024 par le tribunal correctionnel de Nantes à dix-huit mois de prison ferme, en son absence, pour les "violences" qu'il avait infligées pendant huit ans à l'aîné de ses deux enfants à Ruffigné (Loire-Atlantique).

18 mois de prison ferme pour le père de famille qui frappait sa femme et son fils à Ruffigné, commune proche de Châteaubriant, dans le nord de la Loire-Atlantique.

Christopher XXX – qui va fêter ses 40 ans en octobre prochain – avait par exemple « mis une gifle » à son fils « dès l’âge de 5 ans » ou lui avait collé « la tête contre le mur », a-t-il été rapporté lors de l’audience.

Âgé aujourd’hui de 18 ans, son fils Maël XXX va « beaucoup mieux », de son propre aveu : après avoir été « suivi par des éducateurs », ce jeune « travaille dans les vignes » mais veut devenir « soigneur animalier ». Il n’a même pas de « colère » à l’égard de ce père qui a « manifestement abandonné la cellule familiale » selon leur avocate, comme pouvait le penser la présidente : il y est simplement « indifférent ».

« Quoi qu’il en dise, il peut avoir des moments où il va très bien et d’autres où il va pleurer », a toutefois corrigé sa mère, présente à l’audience. Elle a rendu au passage hommage aux éducateurs « formidables » qui ont suivi son fils et sa fille : ils étaient « disponibles presque H24 » et « au moins dix heures par jour ». « Ça leur a fait énormément de bien », a souligné Ingrid XXX devant la présidente du tribunal correctionnel.

18 mois de prison ferme pour le père de famille qui frappait sa femme et son fils à Ruffigné
Ruffigné, commune paisible du Pays de Châteaubriant.

La victime fait la fierté de sa mètre et de leur avocate

« Le prévenu se moque du monde : en procédure, il a dit qu’une gifle, pour lui, ce n’était pas une violence », s’est agacée leur avocate. « Pourtant, il n’avait pas affaire à un adolescent en pleine crise d’adolescence mais bien à un enfant dont cela va être le quotidien pendant huit années. »

Maël XXX fait donc « la fierté » de sa mère : ils ont dû « se souder face à leur bourreau », qui se rendait aussi coupable de violences conjugales. « On le connaît, le personnage : avec ses demandes de renvois successives, moi je ne l’ai jamais vu », a grincé l’avocate des parties civiles. « Mais nous, on était déterminés à ne rien lâcher : on n’est pas là pour battre monnaie mais bien pour dire stop. »

« Monsieur est probablement encore sous le coup de ses addictions : l’enfant de sa nouvelle compagne a été placé », est-elle en effet convaincue. « C’est quelqu’un qui ne se remet pas en cause… C’est juste lamentable. »

Dans ces conditions, l’avocate des parties civiles avait demandé au tribunal correctionnel de Nantes de condamner Christopher XXX à verser 500 € à sa cliente pour son « préjudice moral » : elle a « tenu à bout de bras » son fils « sans jamais recevoir un centime » de son ex-compagnon depuis qu’il a quitté le domicile familial. Pour le jeune garçon, elle avait demandé 1.500 € de dommages et intérêts.

Ses « dernières difficultés » liées à l’alcool « remontent à cinq ou six ans »

« Moi aussi je dis chapeau : il a eu une très belle évolution », a également salué la procureure de la République. La représentante du ministère public a en revanche regretté l’absence du prévenu, elle qui « croit beaucoup à la pédagogie de l’audience » publique : elle avait donc requis dix mois de prison ferme, huit autres avec sursis probatoire, une obligation de soins en lien avec l’alcool et une obligation de travailler. Elle aurait aussi voulu que le jugement soit frappé d’exécution provisoire, pour qu’il puisse s’appliquer même en cas d’appel.

Me Pierre Huriet, l’avocat du prévenu, était resté à l’audience pour faire de simples « observations » : le « caractère désagréable » des faits reprochés à Christopher XXX est « majoré par l’absence du principal intéressé », avait-il convenu.

Mais ses « dernières difficultés » liées à l’alcool « remontent à cinq ou six ans », avait-il aussi souligné, et Christopher XXX n’a été condamné depuis « que pour des conduites sans permis »… donc « sans alcool », en a déduit l’avocat de la défense.

« Une obligation de soins ne va pas être de la tarte », avait aussi mis en garde Me Pierre Huriet au vu de « l’isolement géographique » du prévenu. « Sa cellule familiale n’est pas en dehors des radars de la Protection de l’enfance : son dernier enfant est lourdement handicapé. » La juge l’a finalement condamné à dix-huit mois de prison ferme et à verser les sommes que lui réclamaient son ex-compagne et son fils./GF (PressPepper)

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