Peine allégée en appel pour « Marie-Epagneul » : l’enseignante qui « ne faisait qu’aboyer » sur ses élèves à Carquefou.
La cour d’appel de Rennes a réduit ce mardi 5 décembre 2023 la peine infligée à l’enseignante d’une école privée de Carquefou (Loire-Atlantique) pour les « violences » qu’elle avait commises sur ses élèves et pour le « harcèlement moral » qu’elle avait infligé à ses collègues.
Pour rappel, un jeune garçon avait en fait rapporté avoir été « moqué » par l’institutrice parce qu’il allait « pleurer » ; il avait surtout dû « garder les épaules en l’air » et avait été « enfermé dans le placard » de la salle de classe. Ces faits avaient « laissé l’enfant dans un désarroi total », avait souligné son avocate, Me Cécile de Oliveira, lors de l’audience devant la cour d’appel.
D’autres élèves de l’institutrice – et notamment la fille de sa propre collègue, dont la boîte mail avait été « piratée » par l’enseignante – avaient décrit des « humiliations » : leurs erreurs étaient par exemple « projetées au tableau ». Certains avaient même dû être « déscolarisés » pour ne plus se retrouver confrontés à cette enseignante qui faisait régner « la terreur ».
En première instance, devant le tribunal correctionnel de Nantes, cette institutrice aujourd’hui âgée de 58 ans avait été condamnée à trente mois de prison avec sursis.
« Mon problème, c’est ça, je suis psychorigide »
« Je n’arrivais pas le matin en me disant que j’allais humilier les enfants », avait cette fois indiqué Marie-Emmanuelle XXX, qui avait fait appel de sa condamnation, après avoir « compris » qu’elle « faisait[t] mal les choses » dans sa classe de CP où de jeunes élèves avaient décrit des « violences physiques » et « psychologiques ».
A l’époque, Marie-Emmanuelle XXX s’était dite victime d’un « complot » de la part de ses collègues qui la décrivaient eux-mêmes comme « irascible », « procédurière » et « formaliste ». Elle contestait les faits qui lui étaient reprochés.
« Oui mon problème c’est ça : je suis psychorigide », avait finalement convenu lors de son procès en appel celle que certains élèves surnommaient « Marie-Epagneul » parce qu’elle ne faisait « que d’aboyer ».
Depuis mars 2022, elle est suivie par une psychiatre qu’elle a vu « vingt-six fois » et semble avoir cheminé : contrairement à son premier procès, elle avait reconnu à la cour d’appel les « violences psychologiques », le « harcèlement moral » sur ses collègues et avoir « détourné les correspondances » de l’une d’eux. La cour d’appel a finalement ramené à deux ans de prison avec sursis la peine principale de l’enseignante. Les juges ont par ailleurs confirmé toutes les peines complémentaires qui lui ont été infligées : Marie-Emmanuelle XXX ne pourra donc plus jamais exercer son métier./CB (PressPepper)