Nantes : trois jours avec Royal de Luxe. La compagnie revient à Saint-Herblain et à Nantes les vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 septembre 2023.
Cette année, les Géants de Royal de Luxe vont nous entrainer dans un récit où s’entrecroisent l’histoire réelle, imaginée, fantasmée et les mythes.
De Nantes au Havre, de Liverpool à Santiago, de Berlin à Perth, d’Anvers à Montréal, Jean-Luc Courcoult, auteur, metteur en scène et fondateur de la compagnie, sait ouvrir nos rêves aux espaces et aux temps de nos cités, découvrir comme un archéologue les traces de nos histoires encore vivantes. Par la force de ses images et de ses textes, il sait traduire dans une émotion collective et il sait retrouver ce qui façonne le lien entre les hommes et leurs villes.
En 1979, la création de Royal de Luxe
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C’est avec ce désir que depuis 1979, lorsqu’il créé la compagnie de théâtre de rue Royal de Luxe, il n’a cessé d’imaginer, créer et développer différentes formes de théâtre, dont le théâtre de places, le théâtre de vitrines, les accidents de théâtre, les situations imaginaires, le land théâtre… Il a toujours eu à cœur de proposer un théâtre gratuit et populaire où les machineries nous transportent dans un univers de rêves, à grande échelle, notamment avec les spectacles de Géants, qui lui permettent de raconter une histoire sur plusieurs jours à une ville entière depuis trente ans.
Cette nouvelle création intitulée « Le Bull Machin de Monsieur Bourgogne » sera présentée à Nantes, le port d’attache de la compagnie, et Saint-Herblain les 22, 23 et 24 septembre. Ce récit épique, poétique et gorgé d’humour invite chaque personne, chaque spectateur composant ce grand public, à se déployer dans la cité, la transformant en un lieu de vie fédérateur. Pendant trois jours, la ville toute entière devient une scène de
théâtre, où ces fabricants de vie et de rêve sauront enchanter la rue.
Le parcours de Royal de Luxe à Saint-Herblain et à Nantes, les vendredi, samedi et dimanche.
Depuis la première apparition du Géant en 1993, ils embarquent le public dans leurs aventures universelles et généreuses, réunissant à travers le monde plus de 24 millions de spectateurs. Ces récits urbains, hors normes, mêlent le rêve et la réalité, les époques et les genres et nous transportent au pays de l’imagination. Ces Géants sont manipulés telles des marionnettes par des Lilliputiens en livrées, signature directement identifiable de la
compagnie.
Les Lilliputiens sont au service des Géants
Comme les laquais qui servaient Gulliver dans Le voyage de Gulliver de Jonathan Swift. Tels des marionnettistes, ils donnent vie aux Géants, chacun ayant un rôle très précis, la coordination et l’harmonie étant essentielles à la transmission de l’émotion. Comme à bord d’un navire, tout doit être synchrone : chaque membre de la compagnie utilise ses meilleures compétences pour faire vivre le Géant. Quand, au fil des ans, plusieurs générations découvrent les histoires des Géants, quand chacun a raconté, partagé ce qu’il a ressenti, imaginé, c’est le récit d’une ville, une autre vision de l’espace urbain qui s’écrit.
Aujourd’hui ? Royal de Luxe propose une nouvelle création, la rencontre de deux Chiens Géants sous la forme d’une course spectaculaire. Les deux protagonistes, le Xolo, un chien mexicain, et le Bull Machin, un bouledogue anglais, courent pour le plaisir, mais l’un et l’autre rêvent d’arriver en vainqueur. Une telle folie rend cette course mythique, unique.
Bull Machin et le Xolo
Le Xolo (prononcer « cholo ») est un chien mexicain, considéré comme un animal sacré par les Aztèques en référence au dieu-chien Xolotl, dont le rôle était de conduire les âmes des défunts vers le territoire des morts, le Mitclan.
De la taille d’un cheval, ses actions sont celles d’un vrai chien, comme se gratter à l’aide d’une patte, tirer la langue, bouger les oreilles, la queue… Composé d’acier léger et d’alliages, avec une peau noire en papier mâché, le Xolo atteint 2,55 mètres de hauteur et 1,20 mètres de largeur. Il pèse 218 kilos et mesure 3,50 m en comptant la queue. Il aborde une marche à la fois majestueuse et rapide (4 km/h) et une course vive et légère allant jusqu’à 18 km/h. La manipulation du Xolo nécessite une équipe de 25 Lilliputiens.
Face à lui, le Bull Machin, né à Villeurbanne en 2022, sous un pavé soulevé par un cantonnier, a grandi dans les caves et a appris à lire grâce aux journaux laissés à la fin les marchés. Il se déplace sous un réverbère qui fait ressortir sa peau ocre en papier mâché et ses yeux bleus perçants, dont l’un est parfois caché par un œilleton.
Comme le Xolo, son compagnon de spectacle, ses actions sont celles d’un vrai chien : il remue la queue, bouge ses oreilles et son museau, bave et tire la langue… Le Bull Machin est composé d’acier léger et d’alliages. Il pèse 877 kilos et mesure 4,40 m de long, 2,90 m de haut et 2,20 m de large. Il a pu atteindre une vitesse de 12 km/h lors du Grand Prix de Villeurbanne. La manipulation du Bull Machin nécessite une équipe de 25 Lilliputiens.
Le spectacle de Royal de Luxe sur trois jours
Lors des deux premiers jours de leur exploration de la ville, les deux Chiens se réveillent, se reniflent, se préparent, hument l’asphalte comme deux conquérants prêts à courir après leurs rêves les plus fous. Chaque animal écrit sa propre histoire. Ils sont si différents. A la grâce du premier répond la force du second. Le public attend, la tension monte, chaque protagoniste va se préparer avec ses méthodes, ses rites, sa liturgie. Les deux Chiens passent par un entraînement intensif.
Entraînement constitué de plusieurs épreuves testant leur agilité, leur vitesse et leur force. Le Bull Machin doit tirer à « l’égyptienne » un bus couché sur le flanc posé sur des rondins de bois sur un rythme donné par un percussionniste alors que le Xolo doit parcourir une certaine distance chargé comme une mule de toute sorte d’objets et chevauché par une princesse sortie tout droit des Contes des Mille et une Nuits.
Bien heureusement nos Chiens bénéficient de ces petits moments d’accalmie, de détente qui leur permettent de se ressourcer : pour le Xolo, manucure à la meuleuse, coiffeur, séances de jeu avec un scooter ou une peluche, et pour le Bull Machin, pause cigare, assouvir sa soif dans sa gamelle géante tout en n’omettant pas de cracher sur le public hilare. Puis les deux prennent un casse-croûte avant de retrouver leurs niches respectives, l’un auprès de son parasol, entouré d’un mur de glace, l’autre juché sur un monticule de pneus.
Le public sent que le jour J arrive à grands pas
Ce fameux jour, dit « de la course ». Celui de l’affrontement du Xolo et du Bull Machin à l’occasion du Grand Prix vêtus de leurs dossards colorés.
Les temps forts le long de cette course unique de plus 1km sont ponctués de nombreuses difficultés. Les deux champions sont galvanisés par les commentaires de comédiens déjantés qui analysent la course en direct…
Le départ à vive allure. Le contrôle de départ est effectué par le directeur de la course un peu farfelu et dilettante. Puis au coup de feu du Revolver Géant, une armée de Lilliputiens, en rouge pour le Bull Machin, en bleu pour le Xolo s’élancent pour chevaucher les engins de leur Chien, sous les acclamations du public. Pas de tenant du titre,
puisque lors de la dernière course à Villeurbanne, les deux concurrents ont terminé ex æquo.
Combat de chiens
Tout au long de la course, les deux Chiens s’attaquent, contre-attaquent. Les Lilliputiens craquent, mais remontent en selle, adoptant des tactiques différentes. L’un peut être victime d’un incident. Ce qui implique un arrêt forcé au pit-stop pour un changement de patte, et parfois de terminer avec une prothèse montée dans un temps record par une armée de mécaniciens ! Des contrôles antidopage, des pauses ravitaillement et des signatures de feuilles de passages rythment cette course effrénée.
La météo – pluie ou températures élevées ainsi que la nature du sol peuvent venir troubler la course, créant un obstacle supplémentaire : tel est le théâtre de rue. Tout est là, et c’est là qu’est la magie. Les Lilliputiens font état de courage, d’abnégation, d’envie de souffrir en même temps que de rejet de la souffrance, d’envie de gagner, l’orgueil de finir, les larmes viennent embuer les regards, les rivalités, la camaraderie, accélération, freinage, accélération…
L’arrivée, le triomphe absolu. Après un magnifique combat et le franchissement de la ligne d’arrivée, les deux Chiens se retrouvent sur une immense scène pour la remise du trophée, un os de dinosaure ! Et prêts à aller affronter d’autres circuits, d’autres macadams à travers le monde…