L’enjeu de l’eau : une prise de conscience (presque) générale.
– Concernant l’expansion du maraîchage industriel sur sa commune, Johann Boblin (maire de la Chevrolière, président de Grand-Lieu communauté et conseiller régional), vient tout récemment de déclarer :
« On va se retrouver avec des champs de plastique partout. » (1)
« Les terres agricoles ne sont pas un Monopoly ou le nouvel eldorado de ‘’Qui veut gagner des millions’’ […] Certes, il est important de se nourrir de produits français, mais il est tout aussi essentiel de pouvoir boire une eau de qualité » (2)
Il précise aussi qu’un des objectifs de la commune, en candidatant à la reprise des terres de la SCEA des Fontenelles finalement acquises par une société maraichère, était en particulier « dans un contexte de mutation climatique et de pénurie d’eau, d’éviter la privatisation de cette ressource par une société unique. » (2)
– Par ailleurs, concernant l’extension de la carrière de sable Lafarge sur sa commune, Philippe Henry (maire, Président du Pays de Château-Gontier et vice-président du Conseil Régional des Pays de la Loire en charge de l’écologie), a fait évoluer sa position : il dit aujourd’hui clairement non…
« On est convaincu que sur le plan hydrologique on va avoir des modifications liées à cette activité industrielle qui va un jour altérer cette ressource qui, clairement pour les générations qui viennent, seront des ressources essentielles… » (3)
Nous souhaitons tout d’abord saluer les prises de parole publiques de ces élus, signes d’une prise de conscience générale depuis quelques mois. La ressource en eau est à un niveau historiquement bas. Nos territoires sont particulièrement fragiles sur ce point. Le GIEC régional nous l’a rappelé il y a peu. Cette dégradation ne fait que commencer, particulièrement dans notre région.
Depuis plus de 3 ans, nous alertons sur ces questions
Sur le secteur du nord de la commune de Saint-Colomban et des communes proches, ce sont à la fois les extensions de 2 carrières de sable et le maraîchage industriel qui viennent simultanément piller la plus importante réserve d’eau souterraine de Grand-Lieu : la « nappe des sables ».
Au moment où tous les voyants sont au rouge, permettre la poursuite de ces extensions industrielles sur des surfaces aussi considérables, serait irresponsable pour les générations futures.
Pourtant aujourd’hui, à Saint-Colomban, les élus abrités derrière une consultation citoyenne qu’ils estiment démocratique (4), ignorent ces voyants qui se mettent au rouge. Ils nous indiquent lors du conseil municipal du 9 mars 2023 que maintenant la prochaine étape est l’enquête publique. Un « outil pour que les habitants puissent exprimer leur avis et continuer à poser des questions […] dans les cadres qui leur sont donnés »(5).
Nous le savons : cette procédure d’ «Inutilité publique » (6) ne servira à rien.
Nous y renvoyer maintenant, particulièrement dans ce contexte si critique sur la question de l’eau, c’est se mettre la tête dans le sable.
Une nouvelle fois, nous renouvelons notre volonté de dialogue sur toutes les questions cruciales soulevées par les extensions des carrière de sable.
Il est possible et encore temps d’arrêter ce massacre à venir !
Nous ferons tout pour qu’il n’ait pas lieu.
Nous espérons que les collectivités locales, les élus confrontés aux problèmes d’extensions des carrières et du maraichage industriel sauront relever la tête à temps.
(1) : Ouest-France du 18/03/2023
(2) : Presse-Océan du 17/03/2023
(3) : France 3 : JT 19/20 du 10/03/2023
(4) : En amont de la consultation de janvier 2022, notre association avait rédigé un courrier avec de nombreuses propositions. Nous n’avions malheureusement reçu aucune réponse
(5) : OF du 15/03/2023
(6) : Voir le dernier ouvrage de l’historien Frédéric Graber « Inutilité Publique ». Il démontre que les enquêtes d’utilité publique ne sont plus aujourd’hui qu’un « instrument de fabrique du consentement ». Dans les très rares cas où l’avis est défavorable, les projets sont au final tout de même validés.