Nouvelle enquête dans un élevage Le Gaulois à Moncé-en-Saosnois, Sarthe.
L214 dévoile des images filmées dans un élevage intensif de poulets situé à Moncé-en-Saosnois, dans la Sarthe*. L’élevage approvisionne Le Gaulois, marque phare du groupe LDC. Francis Guilloteau, éleveur de volailles depuis 36 ans, témoigne devant la caméra de L214 pour dénoncer l’élevage intensif des poulets.
La vidéo montre l’enfer vécu par ces animaux à Moncé-en-Saosnois : densités extrêmes (jusqu’à 22 poulets par mètre carré), aucun accès à l’extérieur, sélection génétique pour pousser leur croissance… Les poulets souffrent de maladies et de problèmes musculo-squelettiques, entraînant des boiteries, des fractures, des arrêts cardiaques. Certains agonisent, d’autres sont déjà morts depuis plusieurs jours : leurs cadavres se décomposent. Par ailleurs, la benne d’équarrissage est remplie de poulets en état de décomposition avancée.
Mobilisation à Sablé-sur-Sarthe
Le mardi 22 février, les bénévoles de L214 se rassembleront à Sablé-sur-Sarthe à partir de 11 h 15 pour distribuer des tracts aux passants et faire signer la pétition qui compte à ce jour plus de 120 000 signatures pour que le groupe LDC, dont le siège se situe dans la ville, s’engage enfin contre le pire de l’élevage intensif des poulets.
Une délégation se rendra ensuite à 11 h 45 au siège social de LDC, rue Saint-Laurent, pour solliciter un nouvel échange avec la direction du groupe et lui remettre la pétition.
L214 porte plainte pour mauvais traitements
L’élevage Aubry utilise une souche de poulets à croissance rapide, ce qui est constitutif en soi de mauvais traitements. En effet, les caractéristiques génétiques des poulets de race Ross 308 induisent de façon inévitable des problèmes de santé et de la souffrance pour les animaux. L’article 2 de l’arrêté du 25 octobre 1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention des animaux l’interdit :
« L’élevage, la garde ou la détention d’un animal, tel que défini à l’article 1er du présent arrêté, ne doit entraîner, en fonction de ses caractéristiques génotypiques ou phénotypiques, aucune souffrance évitable, ni aucun effet néfaste sur sa santé. »
L’association porte plainte auprès du procureur de la République au tribunal judiciaire du Mans contre l’élevage, l’exploitant, le vétérinaire, le technicien de l’élevage ainsi que le groupe LDC qui cautionne cette infraction.
Pressions de LDC
Dans la vidéo, Francis Guilloteau évoque même une injonction de la part des groupes leaders sur le marché de la viande de poulets en France, comme le groupe LDC**, à avoir recours à l’élevage intensif plutôt qu’à des pratiques qu’il considère comme raisonnées :
« L’éleveur aujourd’hui est un esclave. Il ne décide rien du tout. Il ne décide pas la souche, il ne décide pas l’aliment. Il ne décide rien du tout. Il ne décide même pas son prix. Il est condamné à travailler et produire au maximum. »
Francis Guilloteau ajoute : « Les élevages intensifs, il faut que ça s’arrête ! Il faudrait immédiatement arrêter les constructions, la rénovation des élevages [intensifs]. »
De telles pratiques doivent cesser
Pour Léo Le Ster, porte-parole de l’association L214 : « Le retard des marques Le Gaulois et Maître CoQ du groupe LDC sur les marques “distributeurs” est injustifiable. Même les hard-discount ont une politique mieux-disante vis-à-vis des poulets pour leurs produits premier prix. Les enquêtes sur les élevages intensifs fournissant Le Gaulois se multiplient et dévoilent l’horreur systémique et les souffrances inhérentes aux pires pratiques d’élevage intensif des poulets. Cela doit cesser !
Le leader de la production en France doit prendre ses responsabilités et cesser son double langage : on ne peut pas parler de “bien-être animal” pour des poulets sélectionnés génétiquement pour grossir très vite, qui survivent à peine, entassés dans ces élevages sans aucun accès à l’extérieur. »