Cancers masculins : le CHU de Nantes se mobilise.
La radiothérapie interne vectorisée (RIV) est une discipline utilisant les propriétés physiques des atomes pour combattre les cellules cancéreuses au sein de l’organisme. Cela est rendu possible par la combinaison d’une molécule vectrice dirigée spécifiquement sur une cible, avec un isotope radioactif, formant un médicament « radiopharmaceutique ». On utilise cette approche depuis longtemps dans les cancers thyroïdiens. Mais son essor est important depuis 2017 avec le développement de médicaments « radiopharmaceutiques » pour le traitement de tumeurs rares dites neuroendocrines.
Depuis, on utilise le procédé à d’autres tumeurs. Et notamment les cancers de la prostate. Celui-ci reste le premier cancer en incidence chez les hommes dans les pays développés.
Ce médicament « radiopharmaceutique » se fixe au PSMA, un antigène membranaire surexprimé dans les cancers de prostate, combiné avec du Lutétium 177, un isotope radioactif qui va irradier et détruire les cellules ciblées. La protéine PSMA a deux activités enzymatiques, l’une en tant que folate hydrolase de membrane intégrale spécifique de la prostate et l’autre en tant que carboxypeptidase. L’anticorps anti-PSMA marque les cellules épithéliales de la prostate normales et les cellules tumorales de la prostate.
Ce traitement est une réelle avancée dans la prise en charge des cancers de la prostate métastatiques déjà multi-traités. Notamment à ceux qui résistent aux hormonothérapies et après chimiothérapie classique. Ce protocole offre ainsi une alternative thérapeutique efficace pour ces patients.
Les principaux résultats cliniques datent de 2021 avec une possibilité de traitement à grande échelle en France dès le début de 2022. Depuis de nombreux essais cliniques ont ouverts, à portée internationale, certains auxquels le CHU de Nantes participe.
Cette prise en charge innovante est au carrefour de multiples disciplines médicales et s’intègre dans l’ère de la médecine personnalisée.
Radiothérapie interne vectorisée
« La RIV nous permet de déployer une prise en charge personnalisée et adaptée à chaque patient. Son administration illustre parfaitement la médecine du XXIème siècle. » insiste le Docteur Matthieu Barbaud, Médecin nucléaire.
Des résultats concluants et prometteurs
140 doses administrées par an, 6 centres fournis par le CHU de Nantes, 70 patients traités au CHU de Nantes.
Visuel de Une : Luke Southern