Suppression de TER en Pays de la Loire : le résultat d’une politique libérale.
Mauvaise rentrée pour le réseau TER Pays de Loire, depuis lundi 4 septembre, jour de la rentrée scolaire, le plan de transport est dégradé avec la suppression de 17 circulations quotidiennes sur 5 lignes. Des suppressions faute de matériels roulants disponibles. Mais pourquoi ?
La Direction se moque des usagers et des cheminots !
Vendredi 1er septembre, le patron de TER Pays de Loire justifiait ainsi dans la presse ces 17 suppressions : « On a eu une recrudescence inédite, j’allais dire historique, du nombre de chocs depuis le printemps : des heurts d’animaux, des collisions. Plus les intempéries de la tempête Patricia au mois d’août. Il nous manque donc un certain nombre d’engins pour présenter un plan de transports complètement normal. »
Avant d’ajouter timidement : « On a aussi, et je ne m’en cache pas, un sujet autour de démissions au centre de
maintenance de Nantes-Blottereau ».
Il y aurait de quoi rire, si ces suppressions ne se faisait pas au détriment des usagers et ne masquait pas une situation catastrophique au Technicentre.
Ce que devrait dire la Direction de TER si elle était honnête, c’est que le manque de personnel à la maintenance est bien la première et principale raison de ce plan de transport réduit. Et ce problème est loin d’être nouveau.
Cela fait des mois qu’il faut bricoler au quotidien pour tenter de pallier à la pénurie chronique d’engins dû au manque de personnel au Technicentre. Et si les démissions s’accumulent et que la Direction n’arrive pas à les remplacer, c’est tout simplement parce que les conditions de travail sont difficiles pour des salaires trop bas.
Un exemple des conséquences de la politique de casse du service publique ferroviaire
A casser le statut cheminot, à le vider de ses compensations face aux contraintes, il n’attire plus personne. Et cette réalité se retrouve dans l’ensemble des métiers SNCF qui n’arrivent plus à recruter. De plus, la recherche d’économies à tout va ces dernières années pour gagner l’appel d’offre ( diminution des effectifs, intérimaires, formations trop rapides, réorganisation du travail en rognant sur la réglementation, durcissement du management…) ne permettent pas de faire un service de qualité.
Pour SUD-Rail Pays de Loire, les responsabilités de ces suppressions de TER sont partagées entre le gouvernement, les autorités organisatrices (Région) et la Direction SNCF qui mènent ensemble depuis des années la libéralisation du service public ferroviaire et la privatisation rampante de la SNCF.
La fédération SUD-Rail n’a eu de cesse d’avertir sur les effets néfastes de cette politique pour les usagers et les salariés.
Et le pire est à venir !
Le retour à une entreprise unique et intégrée avec des investissements massifs sont les seules solutions pour un
transport ferroviaire de qualité, capable de répondre aux besoins de la population et aux défis écologiques.
Nantes, le 6 septembre 2023