Francis va multiplier tout l’été des sorties en mer à la journée, destinées à peaufiner ses réglages et sa connaissance des nouveaux plans porteurs, notamment dans des conditions de vent soutenues peu rencontrées en Méditerranée. Viendra ensuite l’heure de navigations plus poussées en solitaire. Depuis sa tentative aussi fructueuse qu’éphémère contre le record de la traversée de l’Atlantique en juillet 2017, Francis Joyon se sent parfaitement en confiance à bord de son impressionnante machine, qui a reçu à Nice l’aval des autorités de la Fédération Française de Voile quant à l’utilisation du fameux vélo de pont, pour actionner les winches à la force des jambes.
Confort et facilité
Simplicité et fluidité
Joyon et son équipe s’attachent par ailleurs à simplifier, toujours et encore les manœuvres. « Tous les bouts reviennent au cockpit et il me faut fluidifier les manœuvres » poursuit-il. « Je cherche à diminuer les frottements et les risques d’usure, en utilisant des petites poulies et des cordages plus fins. Tout ce qui va dans le sens de la simplification est un plus en solitaire. Lors de ma tentative de record en solo l’an passé, le bateau me semblait terriblement complexe à gérer seul. Mais après cette première transat seul à bord, j’ai commencé à prendre la mesure de la machine et l’enchainement des manœuvres me semble aujourd’hui beaucoup plus fluide. Nous avons beaucoup travaillé sur les systèmes d’enroulement des voiles d’avant, et là encore, le gain en temps et en performance est conséquent. »
Le vélo validé
Au registre des modifications visibles, en dehors des plans porteurs déjà mentionnés, IDEC SPORT va être doté d’un nouveau gennaker. « Notre jeu de voile accuse plus de 60 000 milles au compteur, si l’on cumule les deux Trophée Jules Verne, et les deux transats. Un nouveau gennaker s’impose. » souligne Francis. Le fameux vélo mis en place par Franck Cammas en 2007 lorsque le plan VPLP portait les couleurs de Groupama fait son retour. A l’instar avant lui de Cammas mais aussi de Loïck Peyron, lors de leurs Route du Rhum victorieuses, Joyon, adepte du déplacement à bicyclette, va lui aussi pouvoir s’aider de la force des jambes pour border voiles d’avant et grand voile lors des prises de ris. « Le vélo ne permet pas d’aller plus vite dans le réglage d’un gennaker, qui prend environ 15 minutes. Il apporte en revanche plus de confort et plus de facilité. J’aime bien faire du vélo, et cet apport validé par la FFV est le bienvenu. »
Francis Joyon se prépare donc dans la quiétude Morbihanaise à sa septième Route du Rhum. Une grande classique qui s’est toujours refusée à lui, malgré une belle 2ème place en 2010. Face à une adversité toujours plus conséquente et sophistiquée, le détenteur du Trophée Jules Verne affiche une fraicheur et un enthousiasme désarmants. « Je vais faire tout mon possible pour réaliser une belle course entre Saint Malo et Pointe à Pitre. Pour ma 7ème tentative, ce serait bien d’en gagner une… »