Après un départ dans des conditions particulièrement clémentes, les skippers vont progressivement entrer dans le vif du sujet. Le vent va forcir dans les prochaines heures et il faudra rester vigilant au Cap Finisterre que devrait aborder la tête de flotte demain midi. Ils sont quarante à s’apprêter à passer cette première nuit en mer, Conrad Colman ayant franchi la ligne de départ après avoir été retardé par un problème technique.
Il va falloir s’habituer à ne plus les voir à terre, à ne plus tenter de les apercevoir ou d’espérer capter un regard. Les skippers du Vendée Globe ont définitivement largué les amarres ce dimanche. Après l’émotion avec les proches et la communion avec les spectateurs, place à la course et à une première guerre des nerfs. Car si elles ont permis d’aborder ce début de tour de monde sans stress, les conditions météo très faibles – mer plate, 5 à 7 nœuds de vent – ont obligé ces adeptes de la vitesse à faire preuve de patience.
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Benjamin Ferré, le plus rapide d’entrée
C’est le président de la Vendée et du Conseil départemental de la Vendée, Alain Leboeuf, qui a donné le top départ. Un peu plus tôt, il saluait les skippers : « vous avez enchanté les milliers de personnes venues, je tiens à vous dire merci. Soyez fiers de ce que vous êtes et de ce que vous nous offrez ».
Après le décompte, les airs erratiques ont offert un départ au ralenti, pour le plus grand plaisir du public sur l’eau qui en a profité pour prolonger le spectacle et les « au revoir ».
Pour l’anecdote, huit skippers ont franchi la ligne dans la minute suivant le top départ : des favoris – Thomas Ruyant et Sam Goodchild (VULNERABLE), Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer) -, des outsiders – Justine Mettraux (TeamWork-Team Snef), Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne), Paul Meilhat (Biotherm) et Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family) – et un bateau à dérives droites (Monnoyeur – DUO for a JOB). C’est d’ailleurs Benjamin Ferré qui a été le plus rapide en la franchissant 11 secondes après le départ.
De son côté, Conrad Colman a dû prendre son mal en patience. Lui qui avait failli tomber dans l’eau au moment d’une accolade sur les pontons ce matin, a été retardé au moment de partir. En cause : un bout qui s’est pris dans son hélice. Il a attendu un peu plus d’une heure pour franchir finalement la ligne à 14h17. Conrad a néanmoins réalisé une belle opération puisqu’il a pu toucher un peu plus de vent que l’ensemble des autres marins en passant plus au Nord, il s’offre même les commandes de la flotte durant quelques minutes.
« Le vent va forcir progressivement »
La situation devrait se décanter prochainement, d’autant que le vent va enfin être de la partie. « Il va forcir progressivement, abonde Christian Dumard, consultant météo du Vendée Globe. Le vent sera d’abord d’Ouest puis du Sud avec plusieurs bascules ». En somme, il va falloir endosser son costume de Figariste et multiplier les empannages dans le Golfe de Gascogne. De quoi engendrer de petits gains et étendre légèrement la flotte.
Ensuite, place au Cap Finisterre, au Nord Ouest de l’Espagne, où la tête de flotte est attendue demain en milieu de journée. Le vent sera plus fort – une vingtaine de nœuds – et la houle de face (1,5 mètre) rendant la progression des marins plus inconfortable. Les conditions seront un peu plus dures pour ceux qui seront derrière avec des rafales de plus de 40 nœuds attendues.
Une bonne entrée en matière donc pour rentrer de plain-pied dans la course.
Visuel de Une : Les Sables d’Olonne : Violette Dorange (FRA), skipper de DeVenir, est photographiée dans le chenal avant le départ du Vendée Globe, le 10 novembre 2024 aux Sables d’Olonne, France – (Photo by Mark Lloyd / Alea)