Voile

Vendée Globe 2024 : coup de frein pour Sébastien Simon

Le skipper de Groupe Dubreuil, Sébastien Simon, évoluait par 49°S entre les Kerguelen et le sud de l’Australie lorsqu'il fut sorti de son sommeil.

Sébastien Simon fait face à une avarie de foil, ce samedi.

À 17 h TU, ce samedi 7 décembre, alors qu’il naviguait dans le sud de l’océan Indien en deuxième position du Vendée Globe, Sébastien Simon, a informé son équipe à terre que son foil tribord venait de se rompre. Le skipper de Groupe Dubreuil évoluait par 49°S entre les Kerguelen et le sud de l’Australie, de nuit, dans des conditions musclées, mais maniables (25 nœuds de nord-ouest et 5 mètres de houle d’ouest), quand « le bateau est parti au tas d’un coup ». Sorti de son sommeil, il s’est d’abord affairé à choquer ses voiles pour redresser son bateau et a senti que ce dernier ne répondait plus de la même manière. « Très vite, j’ai compris qu’il s’agissait du foil. Je suis allé vérifier sur le pont et le foil tribord était cassé au niveau du coude, la partie la plus courbée. »

Après avoir effectué une première inspection du bateau de nuit, qui n’a révélé aucun dommage collatéral,

Sébastien Simon a terminé de checker son bateau ce dimanche matin

L’IMOCA Groupe Dubreuil est toujours en bon état. Sébastien poursuit sa course avec la détermination dont il fait preuve depuis le départ. Ces derniers jours, le Vendéen s’est illustré en s’échappant en tête de course grâce à une option particulièrement audacieuse dans l’océan Indien. Un choix qui s’est avéré payant. Il a ainsi fortement creusé l’écart avec le reste de la flotte aux côtés du leader, Charlie Dalin. Ce dimanche en fin de matinée, Sébastien comptait ainsi plus de 200 milles d’avance sur le troisième.

Depuis qu’il doit composer avec son avarie de foil tribord, le skipper Groupe Dubreuil ne lâche rien. Même s’il reconnaît que « c’est vraiment très dur à encaisser ». Il se réjouit de pouvoir « contenir son avance » sur le reste de la flotte. Il sait que ce tour du monde « réserve encore de très belles surprises. Ça fait partie du jeu, c’est un sport mécanique. Maintenant il s’agit de rester concentré et de se faire plaisir ». Ses dernières heures de navigation sans foil tribord démontrent que sa motivation est intacte. Il progresse actuellement avec de belles vitesses moyennes (16-18 nœuds) dans 20-25 nœuds vent et 4 mètres de houle d’ouest.

Sébastien Simon, skipper de Groupe Dubreuil

« Cette nuit, j’ai perdu le foil tribord, j’étais en train de dormir quand le bateau est parti au tas d’un coup. Je suis allé dans le cockpit redresser le bateau et choquer les écoutes. Et j’ai très vite perçu aux sensations que quelque chose clochait, le bateau ne répondait plus de la même manière. Très vite j’ai compris qu’il s’agissait du foil. En allant vérifier sur le pont, j’ai vu le foil cassé au niveau du coude, donc la partie la plus courbée du foil.

C’est d’autant plus frustrant que ça faisait plusieurs jours que j’étais au ralenti vues les conditions de mer. J’essayais de préserver le bateau au maximum en gardant en tête l’objectif d’aller au bout du Vendée Globe.

Comme à mon habitude, j’avais mes bouchons d’oreilles parce que c’est toujours très bruyant à bord, mais je n’ai rien entendu de significatif. J’ai juste senti le bateau partir au tas et se coucher sur l’eau, mais rien de flagrant, donc je ne saurais pas l’expliquer.

Heureusement, on a fait la plus grande partie du tour du monde en bâbord amure et la remontée de l’Atlantique est en tribord. Il me reste bien l’autre foil qui est intact. Ça veut dire que sur bâbord amure, je vais perdre aux alentours de 30% de vitesse, ce qui n’est pas rien, mais le tribord est préservé. C’est très frustrant, c’est dommage, en plus je voyais Charlie s’éloigner et pour autant j’ai voulu rester raisonnable jusqu’au bout. C’était pile-poil le moment où j’ai voulu commencer à faire redémarrer le bateau pour reprendre un peu de vitesse. Les conditions de mer commençaient à le permettre.

C’est vraiment très dur à encaisser

C’est dur pour tout le monde, heureusement, j’ai le soutien de mon partenaire, le groupe Dubreuil, de ma famille et de mon équipe. Et assez raide… En tout cas, la course n’est pas finie, je vais aller au bout. J’arrive à contenir l’avance que j’ai sur le reste de la flotte pour le moment. Je suis sûr que le tour du monde nous réserve encore de très belles surprises. Ça fait partie du jeu, c’est un sport mécanique. Maintenant, il s’agit de rester concentré et de se faire plaisir. »

Visuel © Sébastien Simon

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