Vélorution à Nantes : les citoyens se mobilisent pour des transports soutenables.
Nantes, samedi 25 septembre – À l’appel du collectif du Livre Blanc pour le Climat (Alternatiba, Greenpeace, Attac, GIGNV), de Vélorution Nantes, Place au vélo et la FUB, une vélorution nommée « Reprenons nos territoires » s’est déroulée.
Malgré la pluie, 230 personnes de tous les âges ont participé à une vélorution pour revendiquer une politique de transport plus soutenable. Des mobilisations semblables ont été organisées dans 27 territoires partout en France, dans le cadre d’une journée de mobilisation nationale organisée par Alternatiba, Action non-violente COP21 et le Réseau Action Climat.
À Nantes, comme à Besançon, Grenoble, Rennes, ou Bayonne, les citoyens se sont rassemblés à vélo pour revendiquer un changement dans les politiques locales de transport, dans une ambiance festive et familiale. Partout en France, des citoyens ont demandé à leurs élus locaux d’accélérer le développement des mobilités actives (vélo, marche à pied) et des transports en commun, pour créer des espaces de vie plus apaisés, plus sains et participer à endiguer la crise climatique.
Bien que notre ville figure parmi les plus avancées en France concernant la réduction de la place de la voiture, le retard est immense par rapport à d’autres pays et surtout par rapport aux objectifs climatiques.
Le transport routier est la première cause d’émission de gaz à effet de serre (GES) sur la métropole (43% des GES).
43% des trajets sont effectués en voiture et 40% des trajets automobiles effectués dans l’agglomération font moins de 3km, et 15% moins de 500m.
Des territoires vivants : soutenables, justes et conviviaux
Des zones à faible émission ambitieuses excluant les véhicules polluants, des itinéraires cyclables sécurisés et continus, la piétonnisation des espaces notamment proches des écoles, un budget vélo par an et habitant d’au moins 30 €, le déploiement d’un RER métropolitain, mise en place d’aides financières à la transition pour passer de la voiture au vélo ou aux transports en commun, voilà les demandes des citoyens pour une politique de transport soutenable et ambitieuse qui aura de nombreux bénéfices pour le territoire tout en participant à endiguer la crise climatique (1).
“Repenser nos transports nous permet d’imaginer des espaces de vie plus désirables : dans nos rues, nous pourrions créer des espaces de rencontre et de convivialité, d’interaction entre les citoyens qui se déplacent, plus calmes, plus verts, plus saines, plus agréables pour tous ses habitants.”, résume Cécile, porte-parole du Livre blanc pour le climat.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de diviser par 4 le seuil maximal d’exposition à la pollution de l’air recommandé, basculant ainsi Lyon et Paris dans le rouge vif d’alerte pollution, une politique transport plus soutenable permettra d’agir directement pour la santé des habitants (2). Les citoyens ont aussi souligné qu’il était indispensable d’appliquer des mesures politiques pour accompagner les ménages les plus précaires, comme des tarifs solidaires pour les transports en commun ou des aides facilitant la location de vélos.
Les citoyens sont prêts et ces changements sont nécessaires
“La limitation du réchauffement climatique mondial à +1,5 °C est impossible sans une réduction immédiate et massive des émissions de gaz à effet de serre, comme l’a assuré le rapport annuel de l’ONU ; ce qui implique une action ambitieuse de la part des collectivités territoriales qui ont des leviers d’action”, explique Rémi, porte-parole d’Alternatiba Nantes. Ces changements nécessaires sont aussi soutenus par les Français : ainsi, près des trois quarts des Français disent s’intéresser davantage aux enjeux écologiques et une moitié seraient prêts à ne plus utiliser de véhicule individuel.
“Alors que les citoyens sont de plus en plus nombreux à adopter les transports soutenables dans leur quotidien, nous avons besoin d’un changement structurel, qui dépend surtout d’une réelle volonté politique. Trop souvent, les budgets alloués aux modes de transports soutenables sont faibles, les aménagements insuffisants ou encore, les transports en commun manquent de prix solidaires.”, explique Héloïse, porte-parole de Greenpeace Nantes.
Les citoyens ont un pouvoir d’agir
De nombreux collectifs s’organisent dans les territoires pour suivre de près la transition de la politique de transport locale. Afin de proposer des améliorations concrètes à la politique cyclable de leur territoire, les citoyens sont appelés à participer au Baromètre des villes cyclables, enquête réalisée tous les deux ans par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) et les associations membres de son réseau, comme Place au vélo.
À Nantes, le collectif du Livre blanc pour le climat a mis en place un baromètre pour suivre les actions de la métropole sur la transition écologique. Ce collectif a notamment lancé la pétition “Pour libérer Nantes Métropole du tout-voiture, allons encore plus loin !“ pour interpeller les élus de la métropole sur la place de la voiture, qui a déjà recueilli plus de 1200 signature s: https://agir.greenvoice.fr/p/
Se mobiliser au niveau local, c’est aussi porter des mesures concrètes auprès des élus ou encore s’engager dans des associations locales : un an et demi après les élections municipales, les citoyens rappellent qu’ils s’assureront que les promesses de campagnes ne restent pas lettre morte.
Cette journée de mobilisation nationale a été organisée par Alternatiba, Action non-violente COP21 et le Réseau Action Climat, et soutenue par le Pacte pour la transition citoyenne, Greenpeace, la Fédération française des usagers de la bicyclette, les Amis de la terre et le Secours catholique.
- Le secteur français des transports est le plus émetteur de GES, responsable de 31% des émissions. Développer les mobilités actives comme la marche et le vélo et les transports en commun tels que le bus ou le train permet de réduire considérablement les émissions liées à ce secteur et la dépense en énergie comparativement à l’utilisation d’un transport motorisé individuel tel que la voiture.
- L’OMS a publié ce mercredi ces nouvelles recommandations en matière de qualité de l’air. La valeur limite d’exposition au dioxyde d’azote (N02) recommandée a notamment été divisée par 4 par rapport aux précédentes recommandations datées de 2005. Le NO2 est un polluant principalement émis par le trafic routier. La pollution de l’air, responsable de près de 47 000 à 100 000 décès prématurés par an en France.
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