Nantes

Un homme condamné pour avoir traité la maire de Nantes de « dégénérée mentale » et de « corrompue »

Nantes 27 mars 2024 - Un Nantais de 56 ans a été condamné ce mercredi 27 mars 2024 à verser 1 € symbolique de dommages et intérêts à la maire (PS) de Nantes (Loire-Atlantique) Johanna Rolland, pour l'avoir traitée en décembre 2023 dans un courrier de "dégénérée mentale", de "salope" et de "maire la plus corrompue de France".

Un homme condamné pour avoir traité la maire de Nantes de « dégénérée mentale » et de « corrompue »

Devant les policiers, Laurent XXX avait expliqué que, alors qu’il était « hospitalisé au CHU de Nantes », il avait « ingéré une molécule » sur laquelle il avait « voulu se renseigner » et avait « trouvé des trucs bizarres ». Il s’en était donc pris à Johanna Rolland car il croit que « le CHU appartient à la ville de Nantes ».

D’autres courriers avaient également été adressés au président de la République Emmanuel Macron après qu’une « amie » du prévenu ait « disparu » : il menaçait de « tout faire péter » grâce des mystérieux « codes » qui lui aurait été confiés « par l’armée ».

La ville de Nantes a fait savoir ce jeudi 28 mars 2024, au lendemain de l’audience, que les « injures » à l’égard de Johanna Rolland comme « maire la plus corrompue » de France n’ont « pas été au cœur » du dépôt de plainte. Celle-ci était surtout justifiée par des « menaces de mort », qui n’ont pas été évoquées à l’audience. Ce dernier aurait ainsi menacé de « venir à la mairie », de lui « en mettre une », de « tout faire péter » et qu’elle allait dérouiller.

Il avait « reconnu les faits en les contestant intégralement »

En garde à vue, ce demandeur d’emploi qui bénéficie de l’Allocation adulte handicapé (AAH) avait « reconnu les faits en les contestant intégralement » a ironisé le président correctionnel de Nantes, alors que l’intéressé n’était ni présent ni représenté à son procès par un avocat.

Le quinquagénaire avait ainsi expliqué qu’il n’était « jamais passé à l’acte » et donc que « les faits n’étaient pas établis ». « J’ai le droit de m’exprimer comme je veux, quand je veux, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit », avait-il asséné aux policiers qui l’avaient entendu.

Cet homme jusqu’ici inconnu des services de police faisait aussi vivre un « enfer » à ses voisins : il les avait insultés à de nombreuses reprises et avait « dégradé les boîtes aux lettres » et les « portes des domiciles » avec un diable ou un marteau, selon les versions.

« Un problème avec la réalité »

Pour le procureur de la République, Laurent XXX a donc « un problème avec la réalité ». « Il fait des associations d’idées extrêmement curieuses », avait trouvé le représentant du ministère public. Il avait requis en conséquence une peine de « huit à dix mois de prison avec sursis probatoire » car « c’est le soin qui doit primer » dans cette affaire. Un point de vue partagé par l’expert psychiatre, qui avait décelé une « tendance à l’errance, à l’impulsivité et à l’intolérance » chez le patient.

Le Nantais a finalement écopé de six mois de sursis probatoire. Il devra, par ailleurs, suivre des soins et aura interdiction de paraître dans l’immeuble dans lequel il habite actuellement./MJ (PressPepper)

Visuel de Une : Johanna Rolland ©Alain Moreau

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