Un homme condamné pour avoir traité la maire de Nantes de « dégénérée mentale » et de « corrompue »
Devant les policiers, Laurent XXX avait expliqué que, alors qu’il était « hospitalisé au CHU de Nantes », il avait « ingéré une molécule » sur laquelle il avait « voulu se renseigner » et avait « trouvé des trucs bizarres ». Il s’en était donc pris à Johanna Rolland car il croit que « le CHU appartient à la ville de Nantes ».
D’autres courriers avaient également été adressés au président de la République Emmanuel Macron après qu’une « amie » du prévenu ait « disparu » : il menaçait de « tout faire péter » grâce des mystérieux « codes » qui lui aurait été confiés « par l’armée ».
La ville de Nantes a fait savoir ce jeudi 28 mars 2024, au lendemain de l’audience, que les « injures » à l’égard de Johanna Rolland comme « maire la plus corrompue » de France n’ont « pas été au cœur » du dépôt de plainte. Celle-ci était surtout justifiée par des « menaces de mort », qui n’ont pas été évoquées à l’audience. Ce dernier aurait ainsi menacé de « venir à la mairie », de lui « en mettre une », de « tout faire péter » et qu’elle allait dérouiller.
Il avait « reconnu les faits en les contestant intégralement »
En garde à vue, ce demandeur d’emploi qui bénéficie de l’Allocation adulte handicapé (AAH) avait « reconnu les faits en les contestant intégralement » a ironisé le président correctionnel de Nantes, alors que l’intéressé n’était ni présent ni représenté à son procès par un avocat.
Le quinquagénaire avait ainsi expliqué qu’il n’était « jamais passé à l’acte » et donc que « les faits n’étaient pas établis ». « J’ai le droit de m’exprimer comme je veux, quand je veux, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit », avait-il asséné aux policiers qui l’avaient entendu.
Cet homme jusqu’ici inconnu des services de police faisait aussi vivre un « enfer » à ses voisins : il les avait insultés à de nombreuses reprises et avait « dégradé les boîtes aux lettres » et les « portes des domiciles » avec un diable ou un marteau, selon les versions.
« Un problème avec la réalité »
Pour le procureur de la République, Laurent XXX a donc « un problème avec la réalité ». « Il fait des associations d’idées extrêmement curieuses », avait trouvé le représentant du ministère public. Il avait requis en conséquence une peine de « huit à dix mois de prison avec sursis probatoire » car « c’est le soin qui doit primer » dans cette affaire. Un point de vue partagé par l’expert psychiatre, qui avait décelé une « tendance à l’errance, à l’impulsivité et à l’intolérance » chez le patient.
Le Nantais a finalement écopé de six mois de sursis probatoire. Il devra, par ailleurs, suivre des soins et aura interdiction de paraître dans l’immeuble dans lequel il habite actuellement./MJ (PressPepper)
Visuel de Une : Johanna Rolland ©Alain Moreau