Le Loroux-Bottereau

Sursis pour les deux dealers « en grande précarité »

Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné ce vendredi 15 mars 2024 deux anciens habitants du Loroux-Bottereau (Loire-Atlantique) "en très grande précarité" qui alimentaient depuis janvier 2020 un trafic de cocaïne sur la commune et sur celle de Saint-Julien-de-Concelles.

Sursis pour les deux dealers du Loroux-Bottereau « en grande précarité »

En décembre 2023, un autre couple s’était présenté à la gendarmerie du Loroux-Bottereau pour porter plainte contre Cécile XXX et Christian XXX pour « violences en réunion » et « menaces de mort ». A cette occasion, il avait dénoncé le « trafic de stupéfiants » auquel les prévenus se livraient.

Les gendarmes « travaillaient déjà sur leur situation », a révélé le président du tribunal correctionnel de Nantes, lors de l’audience de comparutions immédiates qui se tenait ce vendredi 15 mars 2024. « La situation avait été dénoncée par des agents de renseignements », explique-t-il. Au cours de l’enquête, trente-cinq clients avaient d’ailleurs été identifiés.

La femme de 54 ans, agent de service au centre hospitalier Georges-Daumézon de Bouguenais, avait été placée sous contrôle judiciaire à l’issue de sa première comparution à l’occasion de laquelle les deux prévenus avaient demandé un « délai » pour préparer leur défense. L’homme, âgé de 43 ans et ancien restaurateur désormais au chômage, avait lui été placé en détention provisoire faute de pouvoir justifier d’un logement.

 » Ils participent à une économie souterraine « 

Entendus, Cécile XXX et Christian XXX avaient tous deux reconnu avoir entretenu ce trafic de cocaïne. Ils « consommaient beaucoup » de cocaïne et avaient voulu « acheter et revendre » pour alimenter leurs consommations personnelles, a expliqué la quinquagénaire.

Mais pour la procureure de la République, les deux prévenus « minimisent leur implication ». « Ce n’est pas un petit dossier », martèle-t-elle, rappelant les « quantités extrêmement importantes » écoulées : « environ 1,2 kg de cocaïne a été vendu entre début 2022 et début 2023 », pour une somme totale de « 72.000 € ».

« Ils participent à une économie souterraine contre laquelle nous devons lutter. Ce n’est pas qu’une question d’argent, il y a aussi un problème de santé publique qui est réel », a-t-elle dénoncé. La représentante du ministère public avait donc requis six mois de prison ferme et douze avec sursis à l’encontre de Cécile XXX, et douze mois de prison ferme et autant avec sursis contre Christian XXX.

Une peine  » inadaptée »

Une peine « inadaptée », s’accordent les deux avocats de la défense, pour qui il fallait « relativiser la gravité des faits ». « Ce sont des personnes dépendantes : le trafic est né de cette polyaddiction », avait souligné l’avocate de Cécile XXX. L’avocat de Christian XXX avait lui mis en avant la « grande précarité » des deux prévenus, qui n’ont « pas tiré d’enrichissement » de ce trafic. « Ils achetaient et revendaient pour avoir une consommation à moindre coût », a-t-il certifié aux juges.

Le tribunal correctionnel de Nantes a finalement condamné Cécile XXX à douze mois de prison avec sursis simple. Christian XXX, de son côté, a écopé de douze mois de prison avec sursis probatoire. L’ancien restaurateur aura désormais obligation de suivre des soins en lien avec son addiction et de rechercher activement un travail.

/MJ (PressPepper)/ Visuel : Flickr

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