Sophie Binet a fait le chemin de Châteaubriant à l’occasion du 83 e anniversaire des commémorations des exactions nazies qui fusillèrent 27 hommes dans une carrière de sable à quelques encablures du centre-ville de la sous-préfecture du nord de la Loire-Atlantique.
La Loire-Atlantique n’est pas une terre inconnue pour la secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail (CGT). Il y a un peu plus de 20 ans, elle fut élue (2002) en tant que représentante étudiante au conseil des études et de la vie universitaire à l’université de Nantes.
Sophie Binet est venue rendre visite aux militants syndicaux et sympathisants de l’union locale de la CGT. Elle a été reçue par Jean-Claude Taillandier, Serge Adry et l’ensemble des militants CGT, certains venus de l’ensemble de Loire-Atlantique.
L’après-midi, Sophie Binet était présente à la cérémonie en hommage aux 27 fusillés. À la suite de Carine Picard-Nilès, elle a pris la parole.
Ce matin, à l’Union Locale, elle a réservé à Actu44 une interview sur les sujets sociaux qui nous entourent. Sophie Binet est revenue sur le cas d’Ecocombust, à Cordemais.
Aujourd’hui, la CGT tire la sonnette d’alarme sur la situation de notre industrie. Nous avons recensé plus de 180 plans de licenciement dans toute la France qui impactent plus de 100 000 salariés. Si on laisse faire ces plans de licenciement, c’est notre industrie qui sera à terre et donc nous appelons le gouvernement à prendre la mesure de la gravité de la situation à mettre immédiatement un moratoire sur tous les licenciements pour nous permettre de construire des projets alternatifs répondant aux enjeux sociaux et aux enjeux environnementaux et nous appelons aussi le gouvernement à tirer les leçons de ce fiasco économique. Pourquoi sommes-nous dans une telle situation ? Parce que la politique de l’offre voulue par Emmanuel Macron est une catastrophe.
Son seul objectif était de multiplier les cadeaux fiscaux, les cadeaux sociaux pour les plus riches et pour les plus grandes entreprises pour attirer les investisseurs étrangers. De ce point de vue-là, ils ont réussi puisque la France est un paradis pour les investisseurs étrangers, sauf que les investisseurs ne restent pas. Ils viennent, ils prennent ce qu’il y a à prendre : les brevets, la richesse, les savoirs-faire et ils s’en vont comme ils sont venus en laissant notre tissu industriel dans un état catastrophique. Ce qu’il faut, c’est avoir une vraie politique industrielle et cesser de laisser les grands groupes, les multinationales faire la pluie et le beau temps en France comme par exemple le font les grandes majors de l’automobile Renault et Stellantis qui n’en ont plus rien à faire de l’emploi en France, qui n’en ont évidemment rien à faire des enjeux environnementaux comme des enjeux sociaux. L’État a des pouvoirs pour agir, l’État est par exemple au capital et de Renault et de Stellantis. L’État donne quasiment 200 milliards d’aides fiscales et sociales chaque année qui sont captées essentiellement par les plus grandes entreprises, a commencer par Sanofi par exemple. Ces aides fiscales et sociales. Elles devraient être remises à plat conditionné et c’est un levier pour transformer notre outil productif et imposer des critères sociaux et environnementaux, nous demandons donc au gouvernement l’organisation d’assises de l’Industrie pour enfin avoir une vraie politique industrielle qui mette le social et l’environnemental au centre.
Nous sommes très en colère, c’était un engagement du Président Emmanuel Macron, un engagement récent d’ailleurs et donc pour nous les promesses ne doivent pas engager seulement celles et ceux qui y croient, les promesses engagent les dirigeants politiques. Ce n’est pas possible de dire, on soutient un projet et quelques mois après de s’en désengager et donc Ecocombust c’est un très beau projet qui est issu d’une lutte de plus de 10 ans par la CGT et donc forcément la CGT est très en colère que ce projet soit enterré du jour au lendemain par le gouvernement et la direction d’EDF.