Santé

Réduire l’impact global des anévrismes intracrâniens

Le CHU de Nantes, lauréat du 6ème appel à projets « Recherche Hospitalo-Universitaire » pour améliorer la prise en charge des patients porteurs d’anévrisme intracrânien.

Réduire l’impact global des anévrismes intracrâniens, c’est l’objectif du projet RHU eCAN.

Il a pour objectif de réduire l’impact global des anévrismes intracrâniens grâce à la création d’outils de santé dédiés aux radiologues, aux patients, aux experts en charge de ces patients, ainsi qu’aux autorités réglementaires.

Annoncé le 20 novembre dernier par Lise Alter (Directrice générale de l’Agence de l’innovation en santé), le projet eCAN porté par le Pr Romain Bourcier (spécialisé en neuroradiologie interventionnelle au CHU de Nantes) est lauréat de cette dernière vague d’appels à projets Recherche Hospitalo-Universitaire (RHU) financés dans le cadre du plan France 2030.

L’ambition du projet eCAN est ainsi de modifier la trajectoire des patients porteurs d’anévrisme intracrânien et d’améliorer son impact médico-économique dans les différents systèmes de santé.

Qu’est-ce que l’anévrisme intracrânien ?

L’anévrisme intracrânien désigne une dilatation localisée d’une artère au niveau du cerveau. Celle-ci prend la forme d’une poche de sang dans laquelle le sang circule sous pression. Aussi appelée sac anévrismal, cette poche peut se rompre dans environ 1% des cas. Un tiers des patients victimes d’une rupture d’anévrisme vont décéder d’emblée (3000 décès par an en France), un tiers aura des séquelles à vie (hémiplégie, troubles du comportement, mutisme…) et pour le dernier tiers, les conséquences psychologiques sont souvent majeures.

Des innovations numériques pour améliorer le dépistage et le traitement des patients.

La plupart des anévrismes intracrâniens sont détectés de manière fortuite lors d’examens par imagerie, cependant un nombre important d’entre eux ne sont pas repérés. De plus, il n’existe pas de parcours défini pour adresser le patient au neuroradiologue ou au neurochirugien, expert référent pour la pathologie au sein du territoire suite à l’annonce de la découverte de cette déformation artérielle. Cette annonce s’accompagne d’une forte anxiété pour les patients, qui doivent souvent attendre des semaines avant l’examen par l’expert. Le neuro-interventionniste qui prendra en charge le patient porteur d’un anévrisme intracrânien devra évaluer la balance entre les taux de morbidité du traitement préventif de l’anévrisme et le risque de rupture en cas de surveillance.

Même si de plus en plus d’anévrismes intracrâniens non rompus sont traités de manière préventive, l’incidence globale des ruptures n’a pas diminué au cours des dix dernières années.

Détecter les anévrismes intracraniens en IRM

Le projet eCAN a pour objectifs de développer et valider des outils numériques intégrés et d’évaluer leurs impacts sur le parcours des patients porteurs d’anévrisme intracrânien, du dépistage jusqu’à la décision de traitement :

1) Un logiciel d’aide à la détection des anévrismes intracrâniens en IRM, destiné aux radiologues.

2) Une application mobile qui accompagnera les patients porteurs d’anévrisme intracrânien, dès l’annonce du diagnostic par le radiologue, en leur apportant un soutien psychologique et des informations adaptées sur la pathologie et le parcours patient. Dans un deuxième temps, cette application pourra être utilisée tout au long du parcours du patient comme une aide au suivi et à la gestion des facteurs de risque (e.g. tabagisme, trouble du sommeil), participant ainsi à une démarche de prévention primaire.

3) Un algorithme pronostic d’aide à la décision médicale à partir de données multimodales (imagerie, données cliniques et génétiques), qui sera destiné à être utilisé par les neuro-interventionnistes experts.

4) Un outil de comparaison qui permettra d’analyser la trajectoire des patients dont la prise en charge aura été optimisée par ces nouveaux outils par rapport aux pratiques cliniques actuelles. Les impacts médico-économiques et environnementaux, et les questions éthiques, seront étudiés dans différents systèmes de santé à travers le monde.

Enfin, une étude internationale d’impact médico-économique sera conduite afin de promouvoir l’utilisation généralisée des outils développés tout au long du projet.

Une expertise locale forte

Le projet eCAN, ainsi retenu pour un financement majeur, vient consolider la thématique de recherche sur l’anévrisme intracrânien portée par le site nantais, et s’appuie sur les compétences mises en œuvre et les connaissances acquises dans les précédents projets de recherche ANR PRTS iCAN, PHRC-N uCAN, PHRIP CANHOPE (portés par le CHU de Nantes) et des projets PEPR Santé Numérique – Neurovasc et ANR JCJC weCAN (portés par l’INSERM pour l’institut du thorax à Nantes Université).

D’un coût total de 16,8 millions d’euros, ce projet bénéficie ainsi d’un financement de l’État, dans le cadre de France 2030, de 5,5 millions d’euros sur 5 ans.

Le projet eCAN réunit 9 partenaires qui allieront leurs expertises scientifiques (science des données, intelligence artificielle, imagerie, génétique, économie de la santé, éthique). Les partenaires du consortium  sont académiques (CHU de Nantes, coordonnateur ; INSERM ; INRIA ; Université de Bordeaux), industriels (GE Healthcare ; Milvue ; Sim&Cure ; Medtronic), et associatif (FSM : Fédération des Spécialités Médicales).

Ce projet est soutenu par le pôle de compétitivité Atlanpole Biothérapies (Pays de la Loire – Bretagne – Centre Val de Loire) et par les sociétés savantes française et européennes : Société Française de Neuro-Radiologie (SFNR), Brain Aneurysm Foundation (BAFOUND) et the European Society of Minimally Invasive Neurological Therapy (ESMINT).

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