Radia Essassi part à la conquête des abstentionnistes. Elle a bien l’intention d’aller chercher les gens un par un pour les inviter à aller voter dimanche prochain. Sur le canton de Nantes 6, cette nouvelle venue en politique compte bien faire entendre la voix des plus humbles, des oubliés. Chaque jour, cette juriste, mère de deux enfants rencontre des gens lassés de la politique. En se présentant aux élections départementales de Loire-Atlantique, elle poursuit sur le terrain son engagement associatif.
Je suis une enfant de Nantes Nord
« Je me présente aux élections départementales, poussée en cela par mes proches qui depuis longtemps me demandent de le faire au motif que les élus en place, les élus sortants ne leur ressemblent pas. Ils ne les connaissent pas ».
Dans les quartiers nord de Nantes, Radhia Essassi est bien connue des habitants pour son engagement associatif. Elle ne ménage pas ses efforts au sein du Nantes Nord Boxing Club, dont elle est devenue présidente en 2006 :
« Nous, ce que l’on vise avec le club de boxe, c’est l’insertion par le sport, c’est à dire faire en sorte que les jeunes ne restent pas oisifs sur l’espace public. On leur transmet des valeurs. La pratique d’un sport, c’est intéressant à plus d’un titre, en terme d’hygiène alimentaire, en terme d’endurance, en terme d’efforts. Il y a aussi une part de sacrifice en terme d’humilité. Parce que perdre un combat, c’est jamais facile, tu te remets en cause. C’est vraiment l’insertion par le sport, faire en sorte qu’ils s’épanouissent dans une activité sportive, au sein d’un club donc d’une d’une association, d’une famille, d’une équipe ».
Radia Essassi sait que c’est dans la vie comme sur le ring. Il faut se battre.
Nantes 6, le canton où elle se présente avec son binôme, Aymeric Seassau s’étend du Bout des Landes au nord, des Facultés, de l’hippodrome à l’est jusqu’au quartier du Breil, Sainte-Thérèse en passant par Longchamp à l’ouest.
J’habite le canton depuis toujours
« Je candidate pour redonner confiance aux gens. Chaque jour des gens m’interpellent dans la rue pour me parler de leurs difficultés. Que ce soit un démarchage, une escroquerie, un accident. Je veux pousser plus loin mon engagement. C’est en fait une forme d’aboutissement tout simplement. Depuis 2003 je suis sur le terrain associatif. Aujourd’hui quand je vois cette abstention grandissante, tous les voyants sont au rouge. Les gens n’iront pas voter alors que ce sont les élections départementales, ce sont les politiques qui ont un impact réel dans le quotidien des gens. Que ce soit les personnes âgées, que ce soit les collégiens, la petite enfance ou les mineurs isolés, c’est un mandat de proximité finalement. Moi il me convient parfaitement parce que sur un plan associatif, tout ce que je fais autour du club de boxe correspond en tous points avec le rôle du conseiller départemental ».
« Je candidate en mon nom propre. C’est la raison pour laquelle je suis candidate en tant que citoyenne, en tant que militante associative, en tant que juriste. Je suis de la société civile en dehors de tout parti ».
Vous faites équipe avec Aymeric Seassau ?
« On se présente en binôme avec Aymeric Seassau qui est au Parti communiste. Nous avons des valeurs communes. Aymeric Seassau est de gauche, la vraie gauche. Pas celle qui appelle à voter Macron ou qui n’hésite pas à s’associer avec des candidats dont la couleur politique est variable.
Moi, j’aime les gens qui n’ont qu’une parole, qui ont des valeurs et qui les défendent jusqu’au bout. Et non pas qui vont dans le sens du vent ».
C’est une des raisons de l’abstention du ras-le-bol des gens ?
« Les gens me le disent ouvertement. Ils ont le sentiment, même quand ils sont écoutés au début, d’avoir été trahis en cours de mandat parce que le discours et les actes ne correspondent pas aux promesses prises au moment où les gens sont allés voter. Lorsqu’un élu prend un engagement devant ses électeurs, il doit s’y tenir. On ne peut pas changer de positionnement ou de discours dans le but de sauver sa place et de garder son poste d’élu ».
Aujourd’hui, concernant le Département, quels sont les points positifs à vos yeux ?
« Je trouve que l’équipe sortante a bien travaillé au cours du dernier mandat. L’équipe a su, parfois aller plus loin que la municipalité de Nantes, en matière de coopération internationale, avec la Palestine par exemple. Je trouve que Philippe Grosvalet est une personne de grande valeur. Mais justement, parce que je veux m’assurer que les politiques sociales du Département demain resteront bien à gauche, je pense qu’il est important de présenter un binôme bien à gauche.
Les gens reprochent aux candidats sortants d’être systématiquement candidats à leur propre succession. Les gens ont besoin de changement, de renouveau et puis oui, de rajeunissement aussi ».
En face d’elle, un poids lourd de la politique locale
Avec sa candidature, Radia Essassi est le caillou dans la chaussure de la Gauche départementale institutionnelle. Elle dérange. Désormais, il faudra compter avec elle. Pour ces élections départementales des 20 et 27 juin prochains, en face, il y a le socialiste Pascal Bolo et Cécile Bir, ex-assistante parlementaire de François de Rugy, au temps des Verts Europe Écologie, puis de Mounir Belhamiti, LREM, avant de se présenter société civile aux dernières municipales.
Cécile Bir est adjointe à la maire de Nantes.
Pascal Bolo, lui, est un poids lourd de la politique nantaise. Un des derniers barons socialistes. Il fut directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault d’avril 1999 à septembre 2001, puis conseiller auprès du Député-Maire de septembre 2001 à mars 2008.
Conseiller général puis départemental de Loire-Atlantique élu et réélu depuis 2004 (canton de Nantes 7 puis Nantes 6 depuis 2015 en binôme avec Christine Orain). Adjoint au Maire de Nantes depuis mars 2008, 1er adjoint depuis 2014. Suppléant de François de Rugy, Député de Loire-Atlantique (Les Verts puis EELV puis Écologistes) depuis 2007. Et comme si cela ne lui suffisait pas, on retrouve également Pascal Bolo vice-président de Nantes Métropole. Vivement critiqué pour ses divers cumuls, en avril dernier, il lâchait la présidence du MIN à Julie Lærnoes. En 2015, il « promettait » ne rester président que jusqu’au transfert du Marché d’intérêt national de Nantes métropole en 2018. Il aura mis trois années de plus. Les gens ont la mémoire courte.
Radia Essassi aura fort à faire. Elle le sait. Aujourd’hui, elle qui n’est pas une professionnelle de la politique se bat chaque jour auprès des habitants du canton de Nantes 6. Radia Essassi part à la conquête des abstentionnistes, elle a foi en la politique autrement. Elle dit aux gens qu’aller voter est essentiel et que, seul, leur bulletin peut changer les choses. C’est à eux de transformer l’essai. Et lorsqu’on lui demande ce que c’est que de faire de la politique, Radia Essassi répond le plus simplement du monde : « C’est rendre service aux autres. C’est être au service des autres et encore plus au service des plus démunis ».
Nantes 6, les candidats
- Mounir Belhamiti (Alain Baril) et Marguerite Griffin (Daphné Simo) pour La République en marche.
- Agnès Dupin (Patricia Rio) et Sébastien Le Mer (Paul Malherme), pour la Droite et le Centre.
- Radia Essassi (Marlène Collineau) et Aymeric Seassau (Jean-Paul Canevet) pour la Gauche en commun.
- Cécile Bir (Mona Maaref) et Pascal Bolo (Julien Pannetier), Parti socialiste.
Lors des élections départementales de 2015, le taux de participation au second tour était de 47,93% dans le canton de Nantes-6, lorsque la moyenne nationale atteignait 49.98%.
Le compte Facebook de la campagne Radia Essassi-Aymeric Seassau.