Le propos s’illustre par la mise en scène d’un collectif d’artistes en création. Des improvisations dansées alternent avec des scènes théâtrales. Le Théâtre de Verre accueille ce soir de la danse. Au gré de leurs questionnements, débats, tâtonnements et autres tentatives rocambolesques, les situations de crises s’accumulent et font la part belle à l’absurde.
D’abord, les artistes doivent choisir, partager, voter… bref, prendre des décisions. Ils font face à des situations qui résistent, dont les solutions sont paradoxales. Engagé politiquement dans l’émancipation du citoyen, le collectif cherche à aider tout un chacun à déconstruire les idées reçues et à penser par soi-même. Haro sur les conclusions faciles.
Pour ce faire, David Rolland partage l’écriture…
…de Para Doxa avec François Sauvageot, enseignant-chercheur en mathématiques (ENS, Université, CNRS), Maï Pham-Sauvageot chorégraphe pour Résonance – Art et Science; et Denis Renault, ingénieur Arts & Métiers, ancien élève de l’ENS de Cachan, aujourd’hui comédien et enseignant l’option théâtre au baccalauréat.
Le spectacle dans le spectacle : la création d’un Mythe
Les mythes comme ceux de Narcisse, d’Icare ou de Sisyphe ont pour fonction d’expliquer une difficulté d’ordre morale et métaphysique.
La pièce en construction a pour sujet et enjeu l’invention d’une nouvelle figure mythique : une mathématicienne qui poursuit des idéaux de justice et d’équité. Pour ce faire, elle reçoit les dons de discernement, de raisonnement et d’imagination. Ses préoccupations scientifiques et sociales sont inspirées de celles du Marquis de Condorcet (intellectuel engagé reconnu pour ses travaux sur les mathématiques sociales autour des questions de démocratie et de vote).
Enfin, les interprètes trouvent dans ce personnage mythique les réponses à leurs problématiques de prise de décision. Cette mise en abîme fait écho à la question mathématique des « Fractales ».
Para Doxa, de la danse au Théâtre de Verre
Un paradoxe mathématique est une situation qui engendre une appréciation « à première vue » erronée d’un phénomène. Une vision correcte de ce phénomène ne va pas de soi et rencontre une résistance quelle que soit l’approche choisie. Par extension, l’interrogation paradoxale est définie comme une lutte contre ses propres réponses automatiques. C’est également une lutte contre une opinion majoritaire ou un préjugé populaire (la Doxa).
Nous mettrons en jeu dans Para Doxa plusieurs paradoxes dont ceux dits de « Simpson » qui analyse les tendances ou processus de sélection, de « Condorcet » sur la question du vote, du « Lemme de Sperner » sur la question d’équité ou encore de « Laplace » sur les corrélations illusoires, autrement dit « au bout de combien de vérifications une chose est-elle vraie ? »
Distribution
Conception du projet : David Rolland, François Sauvageot, Maï Pham-Sauvageot, Denis Renault
Interprétation : Valeria Giuga, Anne Reymann, Maï Pham-Sauvageot, David Rolland
Regard extérieur : Fani Sarantari
Création musicale et régie son : Roland Ravard
Création et régie lumières : Michel Bertrand
Régie de plateau : Marion Laroche
Programmation vidéo : Claire Pollet
Jeudi 28 février 2019, 20h30,
Théâtre de Verre – Châteaubriant (44)
Mardi 5 mars 2019,
Para Doxa
Théâtre de L’Espace de Retz – Machecoul (44)
Jeudi 25 avril 2019,
Para DoxaTU-Nantes (44)
David Rolland étudie la danse contemporaine, jazz et classique. Après avoir obtenu son diplôme d’état de professeur de danse, il travaille en tant qu’interprète avec les chorégraphes Odile Duboc, Béatrice Massin, Blanca Li, Mié Coquempot et Laura Scozzi.
En 1997, il fonde avec Jean-François Courtilat et Jean-François Guillon, plasticiens, la galerie ipso facto. Cet espace d’exposition, situé à Nantes, accueille la jeune création contemporaine et promeut des échanges avec des structures comparables en France et à l’étranger. En 1999, il crée la compagnie ipso facto danse avec Angela Fagnano, danseuse et chorégraphe. Depuis 2004, il développe un travail plus personnel sous le nom de David Rolland Chorégraphies.