Lorsque l’on ouvre le robinet de sa cuisine pour remplir une carafe, lorsque l’on prend une douche, lorsque l’on tire une chasse d’eau, et que l’on réside dans une commune de la métropole nantaise, on ne pense pas que l’eau provient du plus long fleuve de France. Que l’eau y est prélevée, et que le parcours qu’elle suit jusqu’au domicile du particulier n’est pas un long fleuve tranquille. Une série d’étapes rigoureuses garantit aux populations un produit de qualité.
Si la Loire offre un approvisionnement en eau brute permettant de répondre aux besoins en eau potable de la métropole. Elle fait l’objet de toutes les attentions. La politique publique de l’eau de Nantes Métropole vise à améliorer la qualité de l’eau, à sécuriser son usage en tant que ressource et, plus largement, à protéger et restaurer les milieux aquatiques et les cours d’eau.
L’eau est l’aliment le plus contrôlé en France
L’entretien, la maintenance ou le renouvellement des équipements sont ainsi au cœur de la démarche de qualité menée par l’agglomération. À chaque étape du cycle de l’eau, des analyses et des contrôles permanents permettent de s’assurer de la bonne qualité de l’eau. Afin de s’adapter aux besoins de demain, Nantes Métropole a entrepris dès 2010 la modernisation de son usine de l’eau. C’est l’aliment le plus contrôlé en France.
À l’heure de la bifurcation écologique, chère à Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole, ce nouvel équipement, d’un investissement à hauteur de 90 M€, permettra un traitement de l’eau plus sécurisé et adapté aux aléas climatiques induits par le bouchon vaseux.
Pour Robin Salecroix, vice-président de Nantes Métropole délégué à la politique de l’eau et l’assainissement
« L’eau est un bien commun que nous devons protéger et dont nous devons sécuriser l’approvisionnement pour les années à venir. Les impacts du changement climatique sur le cycle de l’eau (sécheresses et inondations) nous rappellent que nous devons poursuivre et renforcer encore nos efforts en la matière. Depuis le début du mandat, l’accélération opérée sur notre politique publique eau et assainissement s’est illustrée de nombreuses manières.
Au-delà de la livraison de la nouvelle usine de l’eau pour un montant global de 90 M€, le futur schéma directeur assainissement, soumis au Conseil métropolitain le 28 juin prochain, dédiera une enveloppe de 800 millions d’euros d’investissements sur les 15 prochaines années.
Avec un double objectif : fiabiliser notre service public et réduire drastiquement notre empreinte environnementale. La diversité des actions que nous menons se décline également avec la réforme de la tarification de l’eau et la pérennisation de la tarification sociale, la démarche d’économie de la ressource auprès des 24 communes ou encore le travail de raccordement pour les populations vulnérables. »
90 M€ pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable
L’usine de la Roche était vieillissante. Une vingtaine d’ouvrages d’âges différents la composaient, dont certains arrivaient en fin de vie. Nantes Métropole a entamé la modernisation dès 2010. Près des deux tiers des installations ont ainsi été reconstruits, pour, au final, avoir une usine plus compacte et plus efficace. L’usine d’eau de la Roche atteint aujourd’hui une capacité de traitement garanti de 160 000 m³/j, avec une extension possible à 200 000 m³/j.
L’usine de La Roche se déploie sur 12 hectares en bord de Loire. Cette nouvelle usine de traitement de l’eau potable compte cinq nouveaux bâtiments. Ceux-ci abritent notamment de nouveaux process techniques destinés à pérenniser la qualité de l’eau, notamment une étape de décantation plus performante avec le process « Actiflo ». S’ensuivent une série des nouveaux filtres à sable et un procédé de désinfection par lampes ultraviolet qui constitue une protection supplémentaire contre les parasites.
Avec un budget s’élevant à 90 M€, dont 71,5 M€ financés par Nantes Métropole, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne y a contribué à hauteur de 12,5 M€ et le Département de Loire-Atlantique à 6 M€.
Le bouchon vaseux encrasse l’Estuaire
Le phénomène naturel du bouchon vaseux, caractéristique des estuaires, est une problématique qui affecte la production en eau potable à Nantes. Il peut se rencontrer principalement lors des périodes de basses eaux (lorsque le débit de la Loire est très faible) sont croisées avec de forts coefficients de marée. Les sédiments chargés de matières organiques s’agglomèrent et forment une zone de très forte turbidité.
L’eau de la Loire est alors excessivement chargée et elle est susceptible de réduire temporairement la capacité de traitement de l’usine de la Roche de l’usine. Plus efficaces, les nouvelles installations pourront traiter plus facilement cette eau chargée en turbidité et maintenir ainsi la conformité de l’eau potable produite pour les habitants du territoire.
Alors que l’eau est un bien public, indispensable à la vie, la hausse du coût de l’énergie, rend difficile, voire impossible de régler ses factures d’eau. La Métropole met en place un tarif social de l’eau qui pour 6400 foyers permettra de faire face. La facture ne dépassera pas 3% des revenus du foyer.