Cathédrale de Nantes : Emmanuel A., l’homme de 39 ans mis en examen à l’issue de sa garde à vue » des chefs de destructions et dégradations par incendie ». Il est placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention.
Il n’aura fallu que quelques jours aux quatre techniciens du laboratoire de la police scientifique de Paris, dépêchés à Nantes pour conclure à la piste criminelle.
L’homme de 39 ans, un » servant d’autel « , possédait les clés de l’édifice religieux. Il avait la charge, comme six autres bénévoles, de veiller sur la Cathédrale St Pierre et St Paul de Nantes.
Samedi 18 juillet, jour de l’incendie, cet homme était mis en garde a vue. Les enquêteurs désiraient l’entendre puisqu’il était de service, la veille au soir pour la fermeture de la Cathédrale. Aucune trace d’effraction n’avait été constatée lors des premières investigations. Dimanche 19 juillet, il était relâché, sans aucune poursuite contre lui.
Une vingtaine d’enquêteurs étaient sur l’affaire. Une trentaine de personnes étaient entendues dans le cadre de l’enquête.
Le bénévole du diocèse déjà soupçonné
Les enquêteurs scientifiques du laboratoire central de la préfecture de police de Paris menaient des analyses plus poussées. Leurs investigations étaient sans appel. De nouveaux éléments telles des traces de liquide inflammable près du grand orgue finissaient de les convaincre. Il s’agit bien d’un incendie criminel. Trois départs de feu distincts. Le plus conséquent, au premier étage, ravageait le grand orgue et les vitraux. Les deux autres foyers atteignaient le petit orgue ( orgue de chœur) et un panneau électrique. « Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale. Ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres », avait relevé, le procureur, le jour de du drame.
Ce samedi 25 juillet, à 6h45, les policiers procédaient de nouveau à l’arrestation de leur premier témoin, au foyer nantais où il résidait.
Entendu toute la journée de samedi,
…il reconnaissait durant la nuit avoir allumé les trois foyers distincts. Pour son avocat, Quentin Chabert. « Il regrette amèrement les faits et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd’hui rongé par le remords et dépassé par l’ampleur qu’ont pris les événements ».
Cet homme, de nationalité rwandaise avait épuisé toutes ses demandes du statut de réfugié. Il faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis novembre 2019.
L’homme encourt pour cette infraction « une peine de 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende », indiquait Pierre Sennès, le procureur de Nantes, dans un courriel envoyé cette nuit..
Mercredi, le préfet réunissait les acteurs de la reconstruction. Outre les pertes inestimables, les experts estiment à trois années minimum le reconstruction de la Cathédrale de Nantes.
L’alerte était donnée le 18 janvier 2020 par un riverain à 7h43. Les pompiers du SDIS 44 avait maitrisé le feu rapidement.