Ma Région Virtuose a du plomb dans l’aile. Le festival créé il y a juste un an pour contrecarrer et remplacer la Folle Journée en région subit un couac. Plusieurs villes partenaires renoncent à accueillir et à cofinancer l’événement musical.
À l’automne 2023, Isabelle Leroy, vice-présidente à la région des Pays de la Loire, en charge de la culture, affirmait haut et fort lors de la conférence de presse de présentation de la Folle Journée, que d’une part la région apporterait toujours son écot et d’autre part qu’il ne fallait pas voir le mal dans la création de Ma région virtuose.
Pour la première édition début 2024, la région finançait à hauteur d’1,6 M€ et confiait à René Martin, le soin d’assurer la programmation.
La réponse du berger à la bergère
Est arrivée l’automne 2024, la rentrée et son lot de coups de téléphone de la même Isabelle Leroy aux structures culturelles des pays de la Loire : pour la suite, ce sera sans nous. On ne finance plus. Faudra que les festivals, les salles de concerts, les lieux d’accueil se fassent Tintin. Plus un fifrelin !
La liste est longue des événements culturels qui se retrouvent en difficulté. Le Chainon manquant, à Laval, les 3 Éléphants, Les Escales à Saint-Nazaire, la revue littéraire 303, la Maison Julien Gracq, le festival du cinéma espagnol,…
Dans ces conditions, les maires des villes concernées réagissent. Le maire de Saint-Nazaire a annoncé, dès le 5 décembre 2024, que la ville ne participera plus au cofinancement de Ma région Virtuose. La ville portuaire de Loire-Atlantique lâchait un billet de 50 000 € pour trois jours de récitals de musique classique. Dans un courrier adressé à Christelle Morançais, David Samzun, maire de Saint-Nazaire, n’y va pas par quatre chemins : « Cette décision est la conséquence des arbitrages financiers que vous avez réalisés ces derniers mois, de votre volonté manifeste de cibler spécifiquement les acteurs de la Culture sans aucune concertation avec les communes et intercommunalités. Le tout dans une forme de brutalité de communication que personne n’avait jamais connue.
Saint-Nazaire, la Flèche, Cholet…
Vos choix sont clairs : la Région abandonne la Culture sur les territoires, mais conserve ses outils de communication qui la mettent en scène, comme « Ma Région virtuose ». C’est la même logique qui se déploie d’ailleurs entre l’abandon des Missions locales et la préservation de I’événement régional « Big Bang de l’emploi », souligne le maire de Saint-Nazaire.
La ville de la Flèche suit le mouvement. Ce lundi 9 décembre, la commune de la Sarthe annonce qu’elle ne participera pas à Ma Région Virtuose, et qu’elle accueillera, comme les autres années avant 2024, la Folle Journée de Nantes en région. En Maine-et-Loire, la commune de Cholet indique que Ma Région Virtuose, ce sera sans elle.
Et plusieurs autres communes des cinq départements attendent quelques jours avant de prendre leur décision. Il est clair que, pour l’instant, Ma Région Virtuose a du plomb dans l’aile.
Dans le même temps, la billetterie pour la Folle Journée de Nantes est ouverte.
