Châteaubriant

L’étude d’impact de l’écoquartier de la Borderie retoquée

Alain Hunault a pour projet de faire sortir de terre un quartier de toutes pièces au Nord de Châteaubriant, sur le site de la Borderie.

Sous le bucolique et champêtre nom des  » Coteaux de la Borderie « , sur 20 ha, un projet de 380 nouveaux logements . Individuels, groupés et petit collectif, avec des parcelles de 300 à 800 m2.

La Borderie se situe entre la rue Guy Moquet, à l’ouest, l’étang de Deil à l’Est. Le lotissement de la Baguais au nord, et la rue Paul Cézanne au sud. D’après les dires des investigateurs du projet, ce seraient 770 nouveaux habitants à Châteaubriant.

Le hic est que la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire (DREAL) a rendu son avis sur l’étude d’impact du permis d’aménager. Et que là, c’est le flop. Faut revoir la copie. Dans l’avis du gouvernement, on peut y lire :
 » La qualité de l’étude d’impact n’est pas en adéquation avec ce projet d’aménagement…L’étude d’impact ne précise pas la localisation des bassins de rétention qui devront impérativement respecter les zones d’intérêt : zones humides et haies.

On peut s’interroger sur la localisation de cette zone, ainsi que son ampleur au regard de sa situation éloignée du centre-ville, de ses services, de ses transports et de ses commerces et de l’existence de possibilités de réaliser des constructions dans d’autres zones urbaines existantes et dans les zones d’urbanisation futures, plus proches du centre-ville. Afin de diminuer la consommation d’espaces, la priorité aurait dû être donnée à la densification des zones urbaines existantes. Ce projet ne pourra être réalisé que si les capacités de la station d’épuration des eaux usées permettent de traiter les nouveaux effluents. Un phasage précis devra être réalisé en conséquence. Au regard de la forte augmentation du trafic routier induit par le projet, le porteur du projet doit prévoir la réalisation d’une étude acoustique plus précise afin de mieux évaluer les effets attendus_notamment pour les habitants situés au sud du projet_ et de déterminer les mesures de suppression et de réduction des impacts sonores.

Enfin, des mesures de gestion devront être définies afin d’assurer une protection pérenne des zones humides et des haies situées au sein des espaces verts.  »

Ici l’avis de la DREAL dans son intégralité

De 905 véhicules/jour, le projet ferait passer le trafic routier à 3308 véhicules/jour, auxquels il faut ajouter le trafic qu’induira l’ouverture de l’espace aquatique, situé à la Galissonnière. La circulation rue Guy Moquet est déjà problématique avec ses chicanes et ses ralentisseurs. et la rocade nord ne verra probablement pas le jour.

Densifier le centre-ville

Alain Hunault, maire/notaire, affirmait il y a quelques temps que Châteaubriant était saturée et qu’il fallait s’étendre. Faux. La population de Châteaubriant a baissé significativement. Sous la pression fiscale, en trois décennies, les gens ont préféré aller s’installer dans les communes limitrophes. En 1982, Châteaubriant affichait au compteur 14023 habitants, trente ans après, en 2012 , seulement 11905 habitants, soit une perte de 2118 habitants ( la population de Soudan). Il y a trente ans les surfaces des propriétés étaient plus grandes. Aujourd’hui, à mesure qu’ils vieillissent, les propriétaires vendent une partie de leur terrain constructible. Moins d’entretien et une rentrée d’argent certaine.

Toutes les communes qui progressent telles Vitré, Ancenis, Redon ont une densification de la population plus importante que Châteaubriant :
Châteaubriant a une densité de 354 hab./km2
Redon, 617 hab./km2,
Vitré, 462 hab./km2,
Ancenis 374 hab./km2,
Bruz 557, hab./km2,
Chateau-Gontier, 420 hab./km2 ( même nombre d’habitants que Châteaubriant)
St Malo, 1 220 hab./km2,

Châteaubriant a à ce jour 543 logements inoccupés. Il suffit de lever la tête un peu partout en ville pour voir fleurir les pancartes  » A louer » ou « A vendre ». Il est essentiel de repeupler le cœur de ville de Châteaubriant, d’y redonner du lien, d’y favoriser les moyens de transports doux, vélo, bus et rues piétonnes comme l’ont fait toutes les villes qui aujourd’hui sont gagnantes sur l’emploi, le commerce et la population.

20 ha qui seront pris sur l’agriculture © Alain Moreau

A l’est du projet de la Borderie, l’étang de Deil. Un havre de paix pour combien de temps encore © Alain Moreau

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