Le quadragénaire qui a « des problèmes de vue » tente de violer à Nantes une adepte du MMA.
RENNES, 17 novembre 2023 (PressPepper) – La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a ordonné, ce vendredi 17 novembre 2023, la « prolongation exceptionnelle » de la détention « provisoire » d’un quadragénaire accusé d’avoir tenté de violer une jeune femme devant le château des Ducs de Bretagne à Nantes (Loire-Atlantique).
Pour rappel, le 1er mai 2022, une jeune femme avait appelé la police peu avant 6h du matin : en rentrant de soirée, et alors qu’elle se trouvait au niveau de l’arrêt de tramway Duchesse-Anne, à Nantes, un homme était parvenu à « lui enlever en partie son pantalon et sa culotte » et avait « tenté de lui introduire un doigt dans l’anus ».
Cette adepte du MMA – par ailleurs impliquée professionnellement dans le combat pour l’égalité femmes-hommes avait ensuite réussi à rattraper son agresseur et lui avait porté « plusieurs coups au visage et aux épaules » tout en appelant à l’aide : l’homme s’était mis à la « suivre » alors qu’elle était au téléphone avec la police.
Mohamed XXX, un homme de 41 ans qui a « des problèmes de vue » depuis un « accident », avait ainsi été interpellé dans la foulée, alors qu’il présentait « des signes d’ivresse et des ecchymoses ».
Cinquante et un dossiers en stock à Nantes
Il a néanmoins « contesté les faits reprochés » et « traité la victime de mythomane », mais les « empreintes » sur les mains de la victime et les « traces de sang » retrouvées au coin de l’œil gauche de Mohamed XXX ont permis de l’incriminer.
La jeune femme est en fait pratiquante de MMA – un sport de combat dont les compétitions ont été autorisées en France en janvier 2020 – et estime que « seule » la maîtrise de ce sport lui a « fait échapper au viol ».
Le juge d’instruction en charge du dossier a donc finalement estimé que des « charges suffisantes » existaient à l’encontre de cet homme condamné à neuf reprises : le magistrat avait donc rendu une ordonnance de mise en accusation (OMA) pour que cet homme arrivé en France à l’âge de 29 ans soit jugé devant la cour criminelle départementale de Loire-Atlantique.
Mais en raison des « cinquante-et-un » autres dossiers criminels en stock à Nantes, le procès ne pourra pas se tenir dans le délai imparti de « six mois » prévu par la loi. Le parquet de Nantes avait donc saisi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes d’une « demande de prolongation exceptionnelle » de la détention provisoire de Mohamed XXX : sans son feu vert, cet homme risquait de se retrouver libre début décembre, quelques semaines avant son procès.
Un premier « avertissement judiciaire » à l’impact » Quasi-nul »
« Il était sous sursis probatoire au moment des faits : voyez l’impact quasi-nul de l’avertissement judiciaire qu’il a eu sur son comportement », a déploré l’avocate générale à propos de cet homme sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Me Aurore Soreau, son avocate, avait néanmoins rappelé que les « délais » fixés par les textes avaient pour objectif de « respecter les droits et libertés fondamentales » des personnes placées en détention provisoire.
Si l’avocate nantaise déplore elle aussi « le manque des moyens des juridictions », elle a rappelé que la chambre criminelle de la Cour de cassation « demande » aux juridictions de motiver leurs demandes en apportant « des éléments différents du simple problème de fonctionnement »… ce qui n’était pas le cas en espèce de son point de vue.
Mohamed XXX – reconnu « handicapé à 80 % » en raison de « troubles psychiatriques » – proposait pour są part un « hébergement chez ses parents » en termes de garanties de logement. Il a aussi fait valoir qu’il avait « arrêté le cannabis » en détention. Mais la cour l’a maintenu en détention jusqu’à son procès, qui aura lieu en janvier 2024./CB (PressPepper)
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