Le Prix Jean Renoir des Lycéens est attribué à Goodbye Julia de Mohamed Kordofani.
Il récompense également les critiques (écrites, sonores ou audiovisuelles) produites par les élèves. Le Prix Jean Renoir des lycéens est organisé par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en partenariat avec le CNC, avec le soutien de la FNCF et de l’Entraide du cinéma et des spectacles, et avec la participation des CEMEA, Cahiers du cinéma, Positif et So Film.
À travers ce dispositif, l’ensemble des partenaires souhaitent stimuler la capacité des élèves à avoir un jugement raisonné sur les œuvres et leur donner le goût de la découverte d’une diversité de films en salles de cinéma.
En 2023-2024, les 1.300 élèves participants ont vu dans leurs salles de cinéma partenaires les films suivants, sélectionnés pour eux par un comité composé de professionnels de l’éducation et du cinéma :
• Le Règne animal de Thomas Cailley
• Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach
• L’Enlèvement de Marco Bellocchio
• Goodbye Julia de Mohamed Kordofani
• Making of de Cédric Kahn
• La Mère de tous les mensonges d’Asmae El Moudir
• Chroniques de Téhéran d’Ali Asgari et Alireza Khatami
Réunis à la Fémis les 6 et 7 mai 2024, deux élèves par classe ont participé aux délibérations pour attribuer le prix Jean Renoir des lycéens, à l’issue de rencontres avec les représentants de chaque film (réalisateur, producteur et/ou distributeur).
Le Prix Jean Renoir des lycéens a été décerné à Goodbye Julia de Mohamed Kordofani, sorti le 8 novembre 2023, distribué par ARP Sélection. Le film est ainsi inscrit dès la rentrée 2025 au catalogue Lycéens et apprentis au cinéma qui bénéficie chaque année à 400.000 élèves de toute la France.
Avec Ger Duany, Siran Riak, Nazar Goma
Titre original Wadaean Julia
Synopsis. Une étrange amitié lie une riche soudanaise musulmane du Nord à une soudanaise chrétienne du Sud démunie après la mort de son mari. Que cache la sollicitude de l’une envers l’autre ?
Un appel à l’unité
Avec Goodbye Julia, Mohamed Kordofani veut lancer « un appel à maintenir l’unité de ce qui reste du Soudan, qui est toujours enlisé dans le même dilemme, et qu’il faudrait traiter à plusieurs niveaux ». C’est selon lui le rôle de l’art que d’éveiller les consciences. « La réconciliation doit être un projet national pour préserver ce qui reste du Soudan et pour construire une nouvelle identité nationale, construite sur des valeurs d’humanité, de coexistence et de justice plutôt que de race, de tribu et de sexe », espère-t-il.
Surmonter sa peur
Mohamed Kordofani reconnaît avoir été terrifié d’avoir traité un sujet aussi sensible au cinéma, mais ses convictions sur l’importance et l’urgence de la situation du Soudan du Sud étaient plus fortes. « Aujourd’hui, je m’inquiète pour ma famille, mes amis et mes collègues au Soudan. Je crains que certaines personnes sortent ce film de son contexte et l’associent aux conflits entre l’armée et les Forces de soutien rapide. La guerre dans le Sud était due au racisme, à la marginalisation et au fanatisme identitaire. Ce qui se passe aujourd’hui, n’est qu’une lutte pour le pouvoir afin de préserver les intérêts des individus. »
