Consommation

Le marché automobile sort du coma

Après le 11 mai, les ventes de voitures neuves qui affichaient un électroencéphalogramme quasi plat avec environ 1 500 immatriculations jours la dernière semaine de confinement a vu son rythme accélérer dès le 11 mai avec 4 500 unités journalières enregistrées du 12 au 15.

Le marché automobile sort du coma, mais le pronostic reste réservé.

Par rapport à 2019, le mois de mai, en partie confiné, affiche néanmoins une nouvelle baisse de 50% après celle de 72% et 89% respectivement en mars et avril.

Les ménages et les sociétés ont participé au réveil relatif avec des demandes en baisse « seulement » de 35 et 44%. Les canaux tactiques d’immatriculations internes au secteur restent eux en état végétatif. Notamment la LCD qui collapse encore à -78% en mai. Ce marché qui pesait 22% du total en mai 2019, n’en représente plus que 9% en mai 2020. Les ventes de voitures de démonstration sont en phase avec le marché à -56%. Le respirateur artificiel qu’elles représentent ne peut pas être activé : Il faut vider les poumons (les stocks chargés des invendus du confinement) avant de les remplir.

Au cumul annuel, le patient reste évidemment dans un état préoccupant. Le bilan 5 mois fait état d’un recul de 48,5% avec -49% pour les achats ménages, -37% pour les sociétés, -48% pour les véhicules de démonstrations et -62% pour la préoccupante location courte durée.

La part de l’électrique a reculé à 4,3% en mai après avoir atteint 5,8% en avril

Sur l’année à fin mai, la poussée reste réelle avec un poids du véhicule 100% électrique de 6,5%.

À l’opposé, l’hybride et l’hybride rechargeable ont gagné du terrain en mai avec de belles pénétrations de 9,3 et 3,2%.

Côté VO les constantes sont un peu meilleures. Le marché qui avait reculé de -35% et -77% en mars et avril se rétablit partiellement en ne décrochant que de 34% en mai dernier. Les VO récents de moins d’un an, anticorps meilleurs marchés dont les concessionnaires cherche à se libérer s’en sortent mieux avec -25%. Tout comme les plus anciens VO encore meilleur marché : -21% pour les plus de 15 ans.

Le marché automobile sort du coma

Le plan thérapeutique public de soutien au marché stimulera certes le malade mais il devra pourtant recouvrer naturellement ses ressources.

Il est trop tôt pour penser le patient sauvé. C’est reparti mais d’une base nulle et dans un environnement économique très dégradé. Emploi, revenu, investissement, confiance … tous les organes de l’économie sont sévèrement atteints malgré les soins budgétaires et monétaires prodigués par les autorités nationales et européennes.

Nombre de clients, décidés et engagés avant le confinement, étaient dans les starting blocks

Ils ont été les premiers à se rendre en concession – saluons au passage les efforts importants, rapides et efficaces que les professionnels de la distribution ont produits pour assurer un commerce sécurisé sur le plan sanitaire. Il a su rassurer les clients. Rien n’indique que la dynamique est structurellement et durablement installée. Les intentions d’achat sortent dégradées du confinement, plus en Europe et en France qu’ailleurs dans le monde.

Le plan de soutien public au marché annoncé mardi 26 mai par le président de la République influera principalement sur la structure et l’évolution à moyen terme du marché. Le stimulus à l’électrique est d’une puissance inédite.  Avec un cumul bonus et primes à conversion pouvant atteindre 12 000 euros pour les ménages. Mais le plan ne durera que jusqu’au 31 décembre…

Et pour le reste et l’essentiel du marché et des stocks, le plan ne prévoit qu’une enveloppe de 200 000 opérations. Beaucoup profiteront de l’effet d’aubaine. Si bien que l’effet net ne représentera que quelques dizaines de milliers d’unités. La bonne nouvelle, c’est que le marché malade n’aura pas à encaisser en 2021 le contre-choc de la déprime post prime. Ce qui affecte systématiquement les patients à qui on retire la perfusion.

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