Le jeune de Loireauxence échappe à la prison ferme. Il avait menacé son collègue avec une arme à feu en pleine rue à Saint-Mars-la-Jaille, commune située entre Châteaubriant et Ancenis.
Le 3 octobre 2023 aux alentours de 17h, une vingtaine de gendarmes – dont certains du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) – et un négociateur étaient en effet intervenus à Saint-Mars-la-Jaille, après avoir été appelés par une passante « complètement terrorisée » : Augustin XXX, un jeune homme de 21 ans, avait sorti une arme à feu et menacé Mathéo XXX, un collègue de travail qui l’avait poursuivi, en moto, depuis la sortie de l’entreprise et l’avait forcé à mettre pied à terre.
À l’arrivée des forces de l’ordre, Augustin XXX s’était éloigné, l’arme toujours à la main : il avait menacé, à plusieurs reprises, de se suicider, tenant des « propos péjoratifs à son égard » et partageant ses « idées noires ». Après plus d’une heure et demie de négociation, il avait finalement accepté de se rendre. Son arme, un pistolet « chargé au maximum », avait été saisie et « deux poings américains » retrouvés dans son sac.
Devant le tribunal judiciaire de Nantes, ce lundi 29 janvier 2024, l’homme qui habite à Loireauxence a expliqué le « contexte » de cette rencontre « qui aurait pu tourner au drame ».
Un « différend » entre collègues de travail sur fond fond de transphobie
Il s’est dit « harcelé depuis plusieurs semaines » par Mathéo XXX, un collègue deux ans plus jeune que lui : ce dernier avait appris qu’Augustin XXX s’interrogeait sur son « genre » et faisait courir des bruits sur sa supposée « transidentité ». Il lui aurait réclamé de l’argent en échange de son silence. « Ce jour-là », le prévenu aurait donc « mieux fait de ne pas se lever » et « ça aurait été plus simple », de son propre aveu.
Mais pour la procureure de la République, Augustin XXX présente « un profil et un comportement très inquiétant pour la sécurité de tout à chacun » : il « relate les faits assez tranquillement, de manière assez détachée de la réalité ».
Au domicile de cet homme jusque-là inconnu des services de police, un « certain nombre » de couteaux, d’armes à feu, de poings américains ou encore de haches ont par ailleurs été retrouvés. Au président du tribunal correctionnel de Nantes, il a expliqué sa « passion » pour les armes, qu’il « collectionnait ». S’il avait une arme sur lui ce jour-là, il explique que c’était « pour se défendre » et « tenir Mathéo XXX à distance ».
Douze mois de prison avec sursis probatoire
La procureure de la République avait dans ces conditions requis un an de prison ferme et un an avec sursis probatoire. Une peine « pas adaptée à son profil », selon son avocate, Me Marie-Pierre Jouan : elle a rappelé le « contexte de violences morales extrêmement importantes », notamment en raison de son « genre » et des questions de « transidentité », dans lequel s’est inscrite cette agression. Elle avait également souligné la « part de responsabilité » de Mathéo XXX dans « ce qu’il s’est passé ».
Augustin XXX a finalement écopé de douze mois de prison avec sursis probatoire. Il devra ainsi suivre des soins psychiatriques et aura interdiction de détenir des armes – les siennes ont d’ailleurs été confisquées. Il devra par ailleurs verser 500 € de dommages et intérêts à son collègue de travail, avec qui il a désormais interdiction d’entrer en contact./MJ (PressPepper).
Loireauxence est, depuis le 1er janvier 2016, une commune nouvelle française née de la fusion des communes de Belligné, La Chapelle-Saint-Sauveur, La Rouxière et Varades dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire.
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Visuels : Google Maps et JP Dalméra.