EnvironnementLoire-Atlantique

Le GIGNV dénonce l’impact de l’aviation

Ce mercredi 10 juillet à Nantes Atlantique, 21 membres du GIGNV, des Gilets Jaunes, d’Attac 44 et d’XR Nantes mènent  une action non-violente. Ils pointent les effets néfastes de l’aviation et la nécessité de réduire le trafic aérien. Ils ont déployé une banderole sur l’aéroport Nantes-Atlantique. Il s alertent les usagers sur l’impact climatique de l’aviation.

On en parle à peu près partout. Mais pas encore dans un aéroport. C’est chose faite depuis que des citoyens engagés dans les collectifs du GIGNV, d’Attac 44, des Gilets Jaunes, d’Extinction Rebellion et d’Alternatiba Nantes dénoncent l’impact de l’aviation sur le climat.

Il y a quelques jours, des députés ont déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi. Elle vise à limiter le trafic aérien substituable en train. Pendant ce temps, une concertation sur le projet de réaménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique se déroule du 27 mai au 31 juillet.

Remettre en cause la croissance du trafic aérien

Le but affiché de ce réaménagement est de faire face à la croissance continue du trafic de l’aéroport.

« Toutes les projections exposées dans le projet de réaménagement envisagent une croissance importante du trafic aérien à Nantes [1]. Or même avec un taux de remplissage plus élevé et une amélioration de l’efficacité énergétique, cette croissance conduit à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. C’est complètement déconnecté de l’urgence climatique. Et incompatible avec les engagements de la France. » explique Steffie, membre du GIGNV.

« Si on veut préserver un avenir pour l’Humanité, il faut réduire au plus tôt nos émissions de gaz à effet de serre, donc réduire le trafic aérien. » ajoute Enora, membre d’Extinction Rebellion Nantes. « D’ailleurs, les personnes avec qui nous avons discuté, bien qu’elles soient là pour prendre un avion, ont bien conscience du problème et acceptent d’en débattre ».

« Les riverains ont raison de protester contre les nuisances sonores et autres. L’impact sur la santé est réel. D’ailleurs, personne ne veut vivre à proximité d’un aéroport. », signale Pierre-Jean, membre des Gilets Jaunes de Nantes. « Au-delà, c’est la société toute entière qui doit s’interroger. Est-il raisonnable, en 2019, de construire de nouveaux aéroports, ou de les agrandir comme à Nantes ou à Roissy avec le terminal 4 ? Sachant que les déplacements en avion, à l’échelle mondiale mais aussi à l’échelle nationale, reste un privilège des plus riches ? »

Le GIGNV dénonce l’impact de l’aviation

Benjamin d’Attac 44 abonde : « Nous devons nous mobiliser contre la politique anti-sociale et anti-climatique du gouvernement en matière de transports. Comme la privatisation du groupe Aéroports de Paris, l’extension des aéroports et bétonisation des terres agricoles. Sans oublier le démantèlement du réseau ferroviaire… »

L’urgence climatique ne semble pas prise en compte dans l’équation du réaménagement de l’aéroport Nantes-Atlantique. Alors qu’elle occupe une place de plus en plus importante pour l’opinion publique. La crainte que des mesures d’interdiction soient impopulaires est démentie par un sondage récent. Celui-ci indique que 69 % de la population française est favorable à l’interdiction des vols intérieurs substituables en train [2].

La honte de prendre l’avion devient même un phénomène en Suède. Le terme “flygskam” désigne cette honte. « Nous aussi, nous devrions être “avionteux” ! » s’exclame Steffie, du GIGNV. « Nous devons réorienter les politiques publiques en matière de transports. Et privilégier les modes les moins émetteurs : marche, vélo, train… devenons “fierroviaires” ! »

Devenir “avionteux” et “fierroviaires”

Le GIGNV, comme Alternatiba, Attac, ANV-COP21 et 200 autres organisations du monde entier sont signataires de l’appel Stay Grounded (“Rester sur Terre”) [3], qui porte 13 revendications dont : le développement d’autres modes de transport tel que le ferroviaire, un moratoire sur la construction et l’agrandissement d’aéroports, la fin des avantages fiscaux donnés à l’aviation avec notamment la taxation du kérosène, et l’interdiction de la publicité pour l’industrie du transport aérien.

Mardi 9 juillet 2019, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une « éco-contribution » sur les vols au départ de la France. Mais la mesure est si faible qu’elle ne peut avoir d’effet dissuasif. Ni d’impact structurant sur le secteur aérien. De plus, elle ne résout en rien le problème des avantages fiscaux accordés à la filière. L’exonération de taxes sur le kérosène coûte 3,63 milliards d’euros. Une initiative citoyenne européenne a d’ailleurs été lancée en mai 2019 pour taxer le kérosène : https://www.endingaviationfueltaxexemption.eu/

[1] Un passage de 6,2 millions de voyageurs en 2018 à 11,4 millions en 2040 est anticipée, ainsi qu’une évolution de 57 600 à 89 000 du nombre de mouvements d’avions commerciaux entre 2018 et 2040. Voir sur https://www.reamenagement-nantes-atlantique.fr/comprendre-le-projet/documentation

[2] Sondage Elabe pour BFMTV : “Sondage BFMTV – Climat: 23% des Français ont déjà renoncé à l’avion pour partir en vacances“, 26/06/19

[3] https://stay-grounded.org/

GIGNV (groupe nantais du mouvement Action non-violente COP21)

© Photo Raphaël Bodin

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