Nantes

Le Floride : une institution de la Nuit nantaise passe le relais

Après 45 ans passés derrière les platines, Victor Abitbol, patron du Floride, a décidé de souffler un peu. Que les fans ne pleurent pas, Vicky restera un peu pour programmer les morceaux ténus du rock et mettre le feu au dancing floor.

Le Floride : une institution de la Nuit nantaise passe le relais en douceur. Durant l’été 2024, un couple de gérants sera aux manœuvres de l’établissement de la rue Saint-Domingue. Pas facile de se faire une identité propre après Vicky qui a fait briller dans la nuit nantaise, le Floride, phare du rock.

C’est un être attachant qui nous parle encore et toujours avec la même flamme de l’histoire du Floride.

Une institution de la Nuit nantaise depuis 45 ans

Le Floride est un institution de la vie nocturne nantaise. Cela débute en 1979, Simon Abitbol ouvre un établissement modeste où une centaine de personnes boivent, dansent et s’ébattent sur des rythmes  des boites de nuit.

Victor Abitbol, 19 ans, le fils de Simon descend de Paris et rejoint l’aventure familiale. Un temps au bar, Victor s’essaie aux platines, change radicalement de style et d’ambiance musicale. Son père lui fait confiance. La mayonnaise prend. La clientèle se fidélise.

Fin des années 70 et toute la décennie 80, Nantes est une ville Rock.

Dans cette vidéo Vicky, alias Victor Abitbol nous raconte la naissance du Floride version originelle:

Au 15 rue Michel Colomb en 79, le 29 mai 1979 avec mon père et mon cousin aussi et donc c’est une entreprise familiale dès le départ. Alors au tout départ je suis barman.  On avait un DJ qui s’appelait Michael qui est resté 5 mois et moi j’ai pris la relève au niveau de la cabine et sinon le bar a continué évidemment on avait, on a toujours eu plusieurs barmans et le style musical.

Au tout début mon père voulait une boîte classique mais très très vite ton a fait des concerts rock punk. Et puis moi musicalement parallèlement moi j’ai donc j’ai instauré un style plutôt différent d’une boîte classique. C’est-à-dire très rock très punk new wave et c’est ce qui a donné le le cachet du Floride.

Notamment toutes les semaines on faisait des des concerts de groupe français ça venait de Paris de Bordeaux de Toulouse et on a même eu parfois des groupes anglais ou britannique et donc la réputation du Floride s’est faite dans les années 80 au moment où musicalement ça explosait de toute part la new wave, le gothique le rockabilly. Enfin bon il y avait vraiment tous les styles musicaux et euh et moi donc musicalement j’ai réussi à à créer une ambiance à faire que le lieu se démarquait des autres discothèques et dans les années 80 aussi très rapidement.

Le Floride : une institution de la Nuit nantaise passe le relais

J’ai voulu m’appuyer avec avec d’autres DJ notamment le premier qui a mis sa patte aussi c’est Laurent Allinger. Il est resté de mémoire 3-4 ans. On était tous les deux mais lui a vraiment a mis sa patte aussi très pop et puis après il a arrêté, toujours pareil j’étais à la cabine mais j’ai voulu encore un autre et pour le coup après il y a eu Olivier Liard qui lui, a donné un petit peu plus la pâte métal rock fusion quoi. Et donc voilà c’était un mélange qui passait bien musicalement. Et voilà la réputation du Floride s’est faite musicalement avec les concerts et vraiment ça marchait bien.

Le lieu où il fallait être dans les années 80

Oui, Nantes était plus rock et il y avait plus de comment dire on va dire de communauté il y avait les les rockabilly il y avait les hardeux et et tout ça tout ça se mélangeait au au dans l’ancien Floride qui était plus petit que là rue St Domingue.

Mais c’était bien quoi ça marchait bien et vraiment il y avait,… c’était le lieu où il fallait être dans les années 80 et puis après il y a eu les années 90 qui ont été plus fusion et pareil on a eu la chance de plaire au public nantais et moi j’insiste sur le fait que le Floride il est ce qu’il est c’est grâce parce qu’ à Nantes il y avait un public rock qui a toujours bien voulu se démarquer et le Floride a pu marcher grâce au public nantais.

Alors 2002 là, le déménagement on est venu rue Saint-Domingue. Donc plus grand dans un lieu presque trois fois plus grand que l’ancien. Et alors au début ça pas été facile. Mais malgré tout vu qu’on était vraiment très à part il a fallu aussi se démarquer du lieu avant il y avait des poulets grillés. C’était un lieu qui était vraiment différent et mais bon le Floride on s’est installé et et donc là maintenant ça fait 22 ans et demi. On a passé autant de temps dans l’ancien que là puisque maintenant on va fêter les 45 ans le le 9 juin et donc on a fait 22 ans et demi dans l’ancien 22 ans et demi ici. Donc l’histoire est bien quoi c’est partagé et effectivement on est venu là et c’est un lieu vraiment aussi atypique qui ressemble au Floride parce que c’est un lieu pas commun quoi

Il y en a beaucoup les belles rencontres. Il y en a beaucoup après je n’ai pas, enfin il y a eu des des groupes merveilleux. Si peut-être alors en groupe je vais dire Punish Yourself groupe français mais exceptionnel visuellement et musicalement c’est un vraiment très très bien c’est très bon souvenir.

Je me souviens aussi, dans l’ancien, on a eu la la visite d’Étienne Daho avec Arnold Turboust. Arnold Turboust était un client il venait de temps en temps et il avait conseillé à Etienne Daho de venir donc bon souvenir aussi donc voilà. Entre les personnalités on a eu M aussi qui était venu après un concert qu’il avait fait à Nantes. Il était venu au Floride euh il avait bien aimé enfin on a eu des des gens comme ça d’une certaine popularité et qui ont bien aimé le Floride.

Axel Bauer aussi qui est pareil il av fait un concert et après son concert, il voulait, il cherchait un lieu rock évidemment on lui a conseillé le Floride. On a toujours ce côté euh il faut être au Floride il faut venir au Floride et les clients, les clients qui aiment le Floride c’est même pas des clients quoi on va dire c’est des gens euh familial quoi c’est familial on a gardé l’esprit familial au Floride.

Alors je vais pas prendre totalement ma retraite. Pourquoi ? Parce que je vais continuer à être au Floride. Je serai moins présent mais j’y serai alors en tant que client. Mais aussi pour pour appuyer le couple repreneur je serai avec eux. Et puis il y a il y a beaucoup de clients qui demandent. Il me demandent. Ils sont déçus de savoir que j’arrête alors donc je vais trouver un équilibre. 

De temps en temps je viendrai mixer. Donc je serai là toujours et puis surtout maintenant je vais pouvoir profiter du Floride mais dans la partie dansante. Donc je vais pouvoir m’éclater au moins sans avoir à réfléchir à penser au morceau que je vais mettre et tout donc pour moi ça va être quand même un un bon moment de profiter du Floride et de m’éclater comme beaucoup de clients s’éclatent quand ils sont sur la piste.

En fait ce qui compte beaucoup, c’est on est on est toujours très très branché sur des groupes comme Placebo, The Machine Red Chili Pepper, les Rita Mitsuko. On est en fait c’est un mélange de de tout ça donc international et français mais plus anglais ou américain. On fait un mix de tout ça et toujours aussi musicalement je j’essaie toujours de de passer des des des des des morceaux des années 80 qui ont influencé la musique du Floride floridienne on peut dire.

Dimanche 9 juin 2024 au Floride : une programmation d’enfer

Victor Abitbol a chargé Laurent Charliot de soigner la programmation du dimanche 9 juin 2024.

Pour Laurent Charliot qui en connait un rayon sur le Rock.

« Jamais un temple dédié aux musiques indépendantes et au rock sous toutes ses formes, n’a vécu autant de temps. Il est pour les nantais ce que furent dans les années 60 à 80 le CBGB de New York ou le Gibus et le Bus Palladium à Paris. Des temples et des passeurs uniques.

Sa longévité et surtout le fait qu’il est resté durant ses quarante-cinq années entre les mains du même propriétaire en fait un véritable monument de l’histoire du rock, nantais bien entendu, mais aussi français ».

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