Le collectif Stop Total 44 s’invite au Crédit Agricole.
Mercredi 17 mai à midi dans une agence du Crédit Agricole à Nantes, une vingtaine de personnes ont organisé un « die-in », pratique militante consistant à s’étendre au sol et à mimer la mort. Cette action dénonçait les atteintes aux droits humains, à l’environnement et au climat résultant des projets pétroliers de TotalEnergies. La banque est en effet le premier soutien financier et premier actionnaire de la multinationale pétrolière.
© Vidéo Patrick Eade
Tandis qu’au même moment, à Paris, se tenait l’Assemblée générale du groupe Crédit Agricole, les militant·es du collectif Stop Total 441 organisait un die-in dans l’agence de la banque située cours des 50 Otages à Nantes. Cette action non-violente réalisée avec détermination dénonçait le soutien apporté par le groupe Crédit Agricole aux projets pétroliers de TotalEnergies. De semblables actions ont eu lieu simultanément dans une dizaine de villes en France.
Selon le collectif Stop Total 44, le Crédit Agricole porte une responsabilité dans les politiques et les projets de TotalEnergies, en tant que premier actionnaire de la multinationale pétrolière. Il a notamment voté les plans climats successifs de TotalEnergies. Tout en reconnaissant que ceux-ci n’étaient pas conformes aux accords de Paris. Un nouveau plan climat sera présenté aux votes des actionnaires lors de l’Assemblée générale de la multinationale pétrolière le 26 mai prochain.
Le collectif Stop Total 44 réclame que le Crédit Agricole s’oppose à la stratégie climaticide de TotalEnergies. Il espère un vote contre le plan climat proposé par la direction. D’autres actionnaires ont d’ores et déjà proposé une résolution réclamant que TotalEnergies mette en conformité ses objectifs de réduction des GES avec les Accords de Paris2.
Le méga-projet EACOP est particulièrement critiqué
« C’est un projet d’oléoduc en Ouganda et en Tanzanie qui transportera jusqu’à 220 000 barils par jour. Ce qui générera jusqu’à 34 millions de tonnes de CO2 par an, rappelle Sophie Jallier, du collectif Stop Total 44. Et la population en subit déjà les effets : le tracé de EACOP menace les terres de 118 000 personnes. C’est aussi un risque de fuites de pétrole sur le lac Victoria. 40 millions de personnes dépendent du plus grand lac d’Afrique, et une menace sur 2000 km carrés de réserves naturelles. »
« Depuis décembre, nous écrivons au Crédit Agricole, nous allons à la rencontre des équipes et de la clientèle, nous organisons des actions visuelles et humoristiques pour parler du projet EACOP, explique le porte-parole du collectif Stop Total 44, Jean-Philippe Rouquès. Malheureusement la direction refuse de dialoguer avec nous. Aujourd’hui le Crédit Agricole est au pied du mur. Dans une semaine, nous saurons ce qu’il en est de leurs engagements en matière d’écologie et de droits humains. »