Le CHU de Nantes ouvre 4 lits supplémentaires en soins intensifs d’hématologie pour répondre au développement et à l’élargissement des indications de traitements par immunothérapie.
Précurseur, le CHU de Nantes est l’un des premiers centres en France à avoir participé aux essais cliniques des traitements par cellules CAR-T dans le myélome multiple (cancer du sang) et à les administrer régulièrement depuis 2018. Aujourd’hui, le CHU annonce le développement de son unité de soins intensifs en hématologie avec l’ouverture de 4 lits supplémentaires dédiés à l’immunothérapie.
Lutter contre les cancers du sang
Chaque année en France, environ 45 000 personnes sont touchées par les cancers du sang, aussi appelés hémopathies malignes. On distingue 3 grandes catégories de cancers du sang : les leucémies, les lymphomes et les myélomes. Ces cancers sont liés à un développement anormal des cellules sanguines responsables de la coagulation (plaquettes), de la défense de notre organisme (globules blancs), ou encore du transport de l’oxygène (globules rouges). Face à la diversité de ces cancers et à leur agressivité, il est nécessaire de
faire progresser la recherche sur les traitements. Ces dix dernières années ont été marquées par de réelles avancées pour les patients, avec l’autorisation de mise sur le marché de thérapies innovantes, pour lesquelles le CHU de Nantes a fortement contribué en mettant en place les premiers essais cliniques, notamment sur le myélome multiple et le lymphome.
De la chimiothérapie aux thérapies ciblées
Selon le type de cancer du sang, son évolution, l’âge et l’état de santé du patient, les traitements proposés varient. Comme pour d’autres cancers, une chimiothérapie et/ou une radiothérapie afin de détruire les cellules anormales peuvent être envisagées. Face à ces thérapies classiques et auxquelles certains patients résistent, de nouvelles thérapies dites ciblées ont vu le jour telles que les CAR-T cells ou les anticorps bispécifiques.
Les traitements par cellules CAR-T s’appuient sur le système immunitaire du patient. Cette thérapie cellulaire consiste à réinjecter au patient ses propres lymphocytes. Ceux-ci subissent une modification en laboratoire pour reconnaitre spécifiquement les cellules de la maladie.
Les traitements par anticorps bispécifiques développés ces dernières années constituent également une avancée significative. Ils rapprochent les cellules tumorales des cellules immunitaires, les cellules tumorales se fixant sur les cellules immunitaires grâce à deux récepteurs spécifiques. Au sein du CHU de Nantes, 15 essais cliniques sont actuellement en cours, dont un projet de grande ampleur, national, qui sera coordonné par cet établisse-
ment.
Ce projet, porté par le Pr Cyrille Touzeau (hématologue au CHU de Nantes) permettra de proposer ces anticorps bispécifiques à des patients atteints de myélome multiple dès le diagnostic de la maladie, alors qu’ils ne sont accessibles pour le moment qu’en situation de rechute.
Des résultats sans précédents
« Les essais cliniques menés avec ces immunothérapies innovantes ont montré des taux de rémission complète sans précédents chez des patients en situation d’impasse thérapeutique ». précise le Pr Cyrille Touzeau, Hématologue au CHU de Nantes.
Les lits d’immunothérapie du service d’hématologie, dirigé par le Pr Patrice Chevallier, sont une spécificité du CHU de Nantes. Ils sont indispensables afin d’assurer une surveillance optimale des patients traités par CAR-T cells ou anticorps bispécifiques. A ce jour, 96 patients ont été inclus aux essais par traitement bi-spécifiques et 35 par cellules CAR-T. Par ailleurs 129 patients ont bénéficié des cellules CAR-T en soins courants depuis 2018.
La mise en place de ces essais portant sur des thérapies ciblées nécessite de fortes collaborations entre le service d’hématologie et d’autres services du CHU de Nantes tels que l’anesthésie-réanimation, la pharmacie à usage intérieur ou encore l’unité de thérapie cellulaire et génique.
Le saviez-vous ?
l’Institut National du Cancer (INCa) reconduit la labellisation du SIRIC ILIAD pour une durée de cinq ans (2023-2027). Il s’agit d’un des huit projets nationaux de recherche d’excellence sur le cancer labellisés.
Pour les 5 prochaines années, la mission du SIRIC ILIAD consistera à mener une recherche pluridisciplinaire de haut niveau afin d’améliorer la détection, le traitement et le maintien en emploi des malades à haut risque du myélome multiple et du cancer du sein.
Le SIRIC bénéficie des expertises médicales et scientifiques en médecine nucléaire, oncologie, hématologie, sciences humaines et sociales, épidémiologie, chimie, physique et mathématiques, rassemblées au sein de 30 équipes et de 9 établissements. Le professeur Philippe Moreau pilote le SIRIC ILIAD.
L’ambition du SIRIC est d’adapter les nouveaux traitements et d’améliorer le parcours de vie des patients, par la détection précoce du risque de résistance et de rechute, le déploiement de nouveaux traitements mieux adaptés et le maintien durable dans l’emploi après cancer.
Prise en charge dans le service hématologie du CHU de Nantes
Au cœur de la Métropole Nantaise, le CHU de Nantes compte près de 13 000 collaborateurs qui contribuent au
rayonnement des valeurs du service public hospitalier : égalité, continuité, neutralité et adaptabilité. Le CHU de Nantes constitue un pôle d’excellence, de recours et de référence aux plans régional et interrégional. De plus, il délivre des soins courants et de proximité aux 800 000 habitants de la métropole Nantes/Saint-Nazaire.
Le CHU de Nantes ouvre 4 lits en soins intensifs d’hématologie dans l’attente d’un nouvel hôpital. Celui-ci ouvrira en 2027. Il sera le socle du futur quartier de la santé, un projet de dimension européenne. Il disposera de 1 743 lits et places* ainsi qu’une augmentation de lits en soins critiques (10%).
*Activités de court séjour réparties sur Ile de Nantes et l’hôpital Nord Laennec.