La Solitaire : Grand Final à Saint-Nazaire.
Quel plus bel hommage, que celui fait par les marins à la ville de Saint-Nazaire et au département de Loire-Atlantique qui les accueillent, que d’arriver le jour de l’inauguration du village. Les figaristes ont décidément le sens du timing.
Ce mercredi restera sans doute dans les mémoires, comme l’un des plus beaux jours d’ouverture de Village de cette 53è édition de La Solitaire du Figaro. Comme pour marquer l’inauguration du village, les Figaro Beneteau 3 sont venus s’amarrer le long du Quai du Commerce. Des arrivées qui viennent également célébrer la belle histoire qui lie le département et la course.
Le podium (classement provisoire) de la 53è édition de la Solitaire du Figaro
Quelle fut belle encore, cette troisième et dernière étape de la 53e édition de La Solitaire du Figaro. Partis de Royan, dimanche midi, les marins n’ont fait qu’une bouchée des 640 milles qui se profilaient devant leurs étraves. Trois jours d’une folle intensité, un parcours au large, au grand large dans le golfe de Gascogne, rythmés par une imposante dépression centrée sur l’Irlande mais qui aura généré des conditions tempêtueuses pour la flotte. Des rafales à 40 nœuds, 5 mètres de houle au plus fort de l’amplitude. Rien n’aura été épargné aux skippers déjà physiquement entamés par deux étapes en course.
Pourtant il leur a fallu tenir, ne rien lâcher. Essayer de préserver le matériel, à commencer par leurs voiles, ces spis gigantesques, capteurs géants de vent, qui leur permettent d’avaler les milles et de se propulser vers la ligne d’arrivée. Ces choix de voiles auront été probablement déterminants dans l’assaut final, sur ces grands bords de portant.
Tom Laperche, le premier sur la ligne
À Saint-Nazaire, Tom Laperche, est le premier à couper la ligne. Il s’adjuge par la même occasion, le titre suprême, celui de vainqueur de La Solitaire du Figaro, 53e du nom. Tom que d’aucuns surnomment “La Porsche” tant le garçon va vite, a mis les bouchées doubles sur cette ultime manche. En tête depuis la marque espagnole, Los Farallones, en Galice, le jeune ingénieur de 25 ans n’a jamais rien lâché. Il avoue avoir laissé beaucoup d’énergie dans cet ultime combat. Pour Tom, La Solitaire du Figaro est ni plus ni moins son “Graal” ! Il a tout gagné sur les courses en solitaire d’avant saison. Il vient de réaliser l’un de ses rêves les plus chers.
Guillaume Pirouelle, fier de sa performance
Deuxième au général pour sa première participation et premier au classement Bénéteau des bizuths (classement provisoire avant jury), Guillaume Pirouelle (Région Normandie) peut être fier de sa performance.
Il avait frappé un grand coup à Royan. Il s’iposait sur la deuxième étape de la course, simultanément sur la victoire d’étape et premier du classement Bénéteau des Bizuths. À 28 ans, à l’instar de Tom Laperche, Guillaume a la tête sur les épaules. Bosseur, mature, Guillaume a réussi à tenir le coup, “à trouver les ressources pour arriver au bout”. À son arrivée ici à Saint-Nazaire, il promet déjà d’être là, encore l’an prochain, à bord de Région Normandie, pour faire “mieux que deuxième”.
Achille Nebout est très heureux
Troisième du classement général (provisoire avant jury), Achille Nebout est très heureux. Il réalise ici sa plus belle performance pour sa quatrième et dernière participation à La Solitaire du Figaro. La Solitaire c’était pour lui aussi, un rêve à peine esquissé. Avant le départ, il déclarait : “si je fais dans les cinq premiers, je serai très content et au-delà ce serait exceptionnel. » Pour réaliser l’exploit, Achille s’est accroché à la barre de son Figaro Beneteau 3. Lui qui s’avoue têtu n’a rien lâché, tout donné profitant de son statut d’outsider attendu pour naviguer libre et décomplexé. La suite est déjà toute tracée pour le montpelliérain qui rejoindra dès l’an prochain le circuit Class40 jusqu’à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2026.
Vivi Trophy (avant jury)
Au général, 29 petites minutes seulement séparent le Suisse Nils Palmieri (TeamWork) et l’Irlandais Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan). Un écart infime au regard des dix jours passés en mer, mais suffisant qui permet au skipper helvète de décrocher le Vivi Trophy. Ce trophée récompense la meilleure performance d’un marin étranger. Hier, Nils savourait cette récompense, heureux, dans une discipline largement dominée par les Français, de porter haut les couleurs de la Suisse.
Visuel : ©Arnaud Pilpré – Tom Laperche Région Bretagne CMB Performance.