La marque Le Gaulois ne dit pas tout aux consommateurs. Elle prétend « s’adapter aux spécificités de chaque espèce pour préserver le bien-être animal » et garantir une alimentation sans OGM. Les images de la dernière enquête de L214 dans un élevage Le Gaulois « Oui c’est bon ! » montrent des conditions de vie pour les poulets aussi sordides que dans n’importe quel élevage intensif.
Les animaux sont entassés à un niveau de densité supérieur à 30 kg/m², une limite au-delà de laquelle les études scientifiques indiquent que la densité conduit systématiquement à des problèmes graves de bien-être pour les animaux.
Le bien-être animal mis à mal
Les poulets sont issus d’une race à croissance ultrarapide, créée pour que les oiseaux grossissent le plus vite possible, ici en 38 jours, soit près de 4 fois plus vite qu’en 1950. Cette croissance ultrarapide des muscles est la cause d’importants problèmes de santé pour les poulets. Leur squelette n’arrive plus à supporter le poids de leur corps et leurs organes vitaux sont comprimés, entraînant des difficultés cardiaques et respiratoires.
Par ailleurs, des documents présents dans l’élevage indiquent que le soja OGM est un composant majeur dans l’alimentation des poulets, ce qui est contraire aux engagements de la démarche « Oui c’est bon ! ».
Au-delà de la plainte déjà déposée pour mauvais traitements en février dernier, L214 porte aujourd’hui plainte contre Le Gaulois et le groupe LDC auquel la marque appartient pour tromperie du consommateur et alerte les services de l’État.
Malgré les demandes d’associations de défense des animaux, Le Gaulois et le groupe LDC refusent de s’engager sur les critères du European Chicken Commitment, une série de mesures minimales visant à éradiquer les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets que plus de 100 entreprises agroalimentaires se sont déjà engagées à adopter, notamment l’ensemble des acteurs de la grande distribution.
Le profit avant tout
Pour dénoncer les mensonges de Le Gaulois et encourager la marque à s’engager contre le pire de l’élevage intensif, une mobilisation record de 40 groupes L214, notamment celui de Rennes, aura lieu ce samedi 19 mars devant les supermarchés distributeurs de la marque.
Munis d’une banderole « Le Gaulois vous ment » et de panneaux exposant les conditions de vie des poulets en élevage intensif, les bénévoles iront au devant des clients afin de récolter des signatures pour la pétition adressée à la marque.
Pour Hélène Gauche, coordinatrice de la campagne : « Le Gaulois prétend préserver le bien-être des animaux, mais il ment aux consommateurs ! Nos images révèlent en effet toutes les caractéristiques de l’élevage intensif : des poulets enfermés en bâtiments clos, entassés à plus de 19 par mètre carré, qui passent toute leur vie sur une litière inchangée, et qui présentent de graves problèmes de santé, notamment en raison de leur croissance très rapide. Le Gaulois et le groupe LDC font obstacle aux critères du European Chicken Commitment, qui sont pourtant le strict minimum pour mettre fin aux pires pratiques d’élevage des poulets. »
Un éleveur dénonce Le Gaulois et le groupe LDC
Dans l’enquête diffusée par L214 le 22 février dernier, un éleveur de volailles commente les images filmées dans l’élevage de poulets « Oui c’est bon ! » situé à Moncé-en-Saosnois. Il dénonce une injonction de la part des groupes leaders sur le marché de la viande de poulets en France. Le groupe LDC, obligela pratique de l’élevage intensif plutôt que des pratiques qu’il considère comme raisonnées :
« L’éleveur aujourd’hui est un esclave. Il ne décide rien du tout. Il est condamné à travailler et produire au maximum. »
Les images de l’élevage montrent l’enfer vécu par ces animaux. Des densités extrêmes, aucun accès à l’extérieur, sélection génétique intensive pour accélérer leur croissance. Les poulets souffrent de maladies et de problèmes musculo-squelettiques entraînant des boiteries. Ils subissent des fractures, des arrêts cardiaques et d’autres problèmes de santé. Certains agonisent, d’autres sont déjà morts depuis plusieurs jours. Leurs cadavres se décomposent. La benne d’équarrissage est remplie de poulets en état de décomposition avancée.
De l’élevage intensif
Au sujet de la démarche « Oui c’est bon ! », l’éleveur de métier ajoute : « J’ai bien entendu parler de « Oui c’est bon ! ». Quand je vais dans des commerces, des grandes surfaces, je vois. Il y a même la photo de l’éleveur. C’est super ! Apparemment, dans la barquette, ça doit être super bon… Mais les gens sont dans l’inconscience. C’est de l’élevage intensif. »
→ Voir l’enquête Le Gaulois : un éleveur dénonce
LDC et ses marques Maître Coq et Le Gaulois déjà épinglés sur leurs pratiques dans le passé
En 2018, L214 avait déjà diffusé des images d’un élevage Maître CoQ du groupe LDC, servant de lieu de formation pour des étudiants en BTS Productions animales. Ces images montraient déjà les conditions de vie déplorables des poulets élevés pour la marque.
Quand ? Samedi 19 mars de 14h00 à 17h.
Où ? U Express, Place Hoche à Rennes.
À propos de L214
L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 100 enquêtes. Celles-ci révélent les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de révéler les pratiques routinières. Mais également les dysfonctionnements d’une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.
Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus de 750 000 personnes sur Facebook, L214 a notamment obtenu l’engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, les médias sollicitent L214 pour son expertise. L’association revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.
A propos de LDC
Avec 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’esprit de départ de l’entreprise à bien changé. Dans les années 50, c’était de bien nourrir les consommateurs avec des produits de qualité, et élever durablement.
Aujourd’hui Le Gaulois et Maitre Coq ne sont plus reconnues pour la qualité de leurs volailles. Un seul maitre mot : le profit à n’importe quel prix.