Tribune Libre

La Confédération Paysanne de Loire-Atlantique dénonce le ciblage des exploitations agricoles

Dans une Tribune Libre, la Confédération Paysanne de Loire-Atlantique s’indigne de l’irresponsabilité du collectif RAFU (résistance aux fermes usines) à l’origine d’un appel à mobilisation le samedi 7 octobre 2023.

La Confédération Paysanne de Loire-Atlantique dénonce le ciblage des exploitations agricoles. À l’approche de la présentation du projet de Loi d’orientation Agricole (LOA) par le Gouvernement et n’en déplaise à certains syndicats agricoles, l’expression citoyenne sur les questions agricoles et alimentaires est légitime et signe d’une bonne santé démocratique.

Cependant la Confédération Paysanne de Loire-Atlantique s’indigne de l’irresponsabilité du collectif RAFU (résistance aux fermes usines) à l’origine d’un appel à mobilisation le samedi 7 octobre prochain pour exiger un moratoire sur les fermes usines.

En effet, ce collectif, s’est permis de diffuser une carte en ligne faisant apparaître les noms et adresses de tous les élevages, outils de transformation, abattoirs, méthaniseurs classes ICPE et IED… Et appelle à des mobilisations de tous types « selon ses possibilités et ses convictions ».

Le risque d’être la cible d’actes malveillants

La Confédération Paysanne de Loire-Atlantique condamne fermement ce genre de pratiques consistant à mettre sur la place publique, en particulier, les noms et adresses d’exploitants. Ce qui fait courir pour les exploitants et exploitantes concernés le risque d’être la cible d’actes malveillants.

La Confédération Paysanne 44 ne soutient pas tous les modèles agricoles mais a à cœur de défendre tous les paysans et paysannes. Nous craignons aujourd’hui une escalade de la violence. En plus d’être contre-productif, en augmentant le clivage entre le monde agricole et le reste des citoyens, ce mode opératoire est surtout source de stress au sein de la profession agricole et ouvre la voie à un engrenage dangereux.

Le climat agricole est déjà délétère sur notre département, suite à plusieurs incidents graves que la Confédération paysanne a déjà dénoncés avec vigueur (tags antispécistes, anti élevage bio, anti FNSEA, agression d’agriculteurs, incendies de fermes, saccages de serres maraîchères…).

D’autre part, la carte en question cible aussi grand nombre d’outils de transformation (abattoirs, transformation laitière, entre autres) qui sont indispensables sur nos territoires pour transformer le lait et la viande de plus de 90 % de nos exploitations agricoles tous modèles confondus.

La lutte non violente

Pire encore, la carte en question ne cible que les filières d’élevage, alors que dans notre département, l’industrialisation des fermes se traduit le plus souvent par un recul de l’élevage paysan au profit de filières végétales (céréales, méthanisation et maraîchage industriel).

L’agriculture industrielle broie les paysannes et les paysans, tout en polluant notre environnement. Mais en tant que syndicat représentatif, nous sommes plus que tout attachés à la lutte non violente.

Et quand des actions sont menées par notre syndicat, elles sont collectives, à visage découvert, revendiquées et elles s’attaquent à des idées pas à des personnes.

De plus en plus souvent, des collectifs de lutte appellent chacun et chacune à se mobiliser « selon leurs convictions », mais quand les convictions se percutent au risque de conduire à la violence, nous disons STOP ET NON !

Le Secrétariat départemental de la Confédération paysanne 44.

Visuel : Alain Moreau

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