Hélène Delépine expose dans trois communes du Pays d’Ancenis
Teillé, Trans-sur-Erdre et Riaillé sont trois communes du Pays d'Ancenis qui accueillent l'exposition d'Hélène Delépine "Dans l'épaisseur de la terre".
D’octobre à décembre 2024, Le MAT organise une exposition itinérante de la sculptrice Hélène Delépine.
Les œuvres d’Hélène Delépine sont des jeux de construction fait d’expériences et de combinaisons. Dans ses sculptures en céramique et ses dessins, elle explore une grande variété de points de vue et joue avec les rapports d’échelle. Inspirée par des figures simples issues de son expérience du quotidien, Hélène Delépine aime produire
des rencontres inhabituelles.
Entre la résistance et la fragilité, le rigide et le dissolu, le géométrique et l’organique, elle traduit la dualité et la contradiction de son environnement. La terre est son matériau de prédilection.
Cette exposition fera étape dans 3 lieux situés au Nord Ouest du Pays d’Ancenis.
En partenariat avec les communes de Teillé, Trans-sur-Erdre et Riaillé
Chaque étape durera 2 à 3 semaines et s’inscrira dans un espace de convivialité déjà existant dans la commune. Il s’agira de la même exposition qui prendra 3 formes différentes et s’adaptera au contexte de chaque étape.
Hélène Delépine, qui êtes-vous ?
Je me présente comme sculptrice ou artiste céramiste. Mon travail est un jeu de construction dans lequel j’expérimente des formes de combinaisons. J’utilise le déplacement pour changer de contexte, de point de vue ou de rapports d’échelle. J’appréhende les formes présentes dans mon environnement comme des signes et des indices par des principes de synthétisation et d’abstraction. Je m’intéresse à la permutation du réel et de notre imaginaire en mêlant l’architecture à l’objet, le passé au futur, l’essor au déclin. J’opère selon des principes de dualité et de contradiction qui traduisent une tension et permettent d’amorcer une réflexion ou un questionnement. Je souhaite instiller un doute dans ce qui est donné à voir et révéler le potentiel fictionnel du réel, lui empruntant un répertoire de formes et d’images ayant une capacité à s’abstraire afin d’élaborer un vocabulaire formel simple et essentiel. J’aime l’idée chère au grand architecte et designer Ettore Sottsass de transformer le banal en potentiels archétypes mythiques.
Ce que je créé est un support à des réflexions liées à l’imagination, au temps, à l’espace, à notre rapport à l’existence et notre façon d’habiter notre monde. Le travail sur les fragments et les ruines est lié à la possibilité de projection mais aussi à une intuition et un sentiment de finitude. Je rends compte au travers de mon travail de la ruine déjà à l’oeuvre, anticipée, d’un temps présent déjà révolu.
Comment a démarré ce projet ?
Ce projet a démarré avec l’observation du paysage durant mes aller-retours en voiture entre Mouzeil et Pouillé-les-côteaux. Le même trajet a été réalisé plusieurs fois dans un sens et dans l’autre à l’occasion des ateliers de découverte et de pratique artistique menés avec deux écoles primaires de chaque commune au début de l’année 2024, dans le cadre de ce projet avec le centre d’art contemporain du Pays d’Ancenis Le MAT. Après avoir aperçu au loin sur ma route le vestige de la cheminée en briques sur le lieu-dit La Guibretière à Teillé, je me suis interrogé et questionné sur ce qui pouvait faire monument dans ce paysage rural. J’ai commencé à relever des éléments construits, certains habituels, absorbés, invisibilisés et d’autres mémorables, anciens, remarquables d’un point de vue architectural ou historique. Je me suis intéressée à des formes fonctionnelles, du mobilier ou de l’architecture, des éléments naturels supports à des usages, notamment votifs. J’ai ajouté à la série des éléments provenant d’autres excursions menées aux alentours et notamment plus au nord du département en allant vers Châteaubriant. Je cherche des indices, des signes qui peuvent mettre en perspective différentes temporalités, questionner la notion de ruine et les formes fonctionnelles comme supports de projection. Je n’ai pas la prétention de faire un travail encyclopédique et exhaustif, mais j’ai à cœur de pouvoir mettre au même niveau des éléments communs ou invisibilisés et d’autres remarquables ou mémorables.
Qu’est-ce qui vous attire dans la céramique ?
La céramique a pour moi cette intrinsèque relation au temps et à ce qui reste. On la retrouve partout, dans les domaines de l’architecture, de l’objet, de l’art et des techniques. Ce qui m’intéresse dans la céramique, c’est qu’elle est un matériau de l’art, mais aussi de la construction. Mais la terre, avant même d’être cuite, est à la fois une matière qu’on utilise pour fabriquer des objets et des maisons et sur laquelle nous habitons. J’aime à penser que la pratique de la céramique est intimement liée à l’histoire de l’homme et de ses cultures, qu’elle peut sans cesse éprouver le lien entre ce qui s’édifie et ce qui se délite, entre ce qui appartient au présent et au passé, entre ce qui est et la projection que l’on a du réel, et ainsi créer une forme de synthèse. Selon moi, la terre cuite est le matériau à même de parler des relations de l’homme au temps et à l’espace. Ses possibilités de recherches et d’expérimentations sont infinies. Elle est un support à la fois aux usages et aux imaginaires des êtres humains. Je cherche au travers de cette pratique ses potentialités et ses capacités à interroger et figurer des états intermédiaires qui peuvent se contredire et ainsi ouvrir une brèche pour sonder nos multiples lectures du réel.
L’exposition sera composée de sculptures en céramique et de dessins. Les configurations des expositions seront très spécifiques à chaque étape. L’exposition jouera sur l’intérieur/extérieur à la résidence de la Suzaie et une exposition dans l’obscurité avec un éclairage sur les œuvres pour la salle communale de Riaillé.
Hélène Delépine a eu plusieurs fois l’occasion de venir découvrir les communes. Elle a pu s’immerger, s’imprégner de l’environnement et glaner des informations et des matériaux.
Elle a observé ce territoire et réalisé des photographies pour conserver des éléments visuels qu’elle a retravaillés dans son atelier. L’artiste a mené des ateliers en amont, de janvier à avril 2024 dans deux communes : École Notre-Dame à Mouzeil et École Anne Sylvestre à Pouillé-les-Côteaux. Elle a travaillé sur de nouvelles productions suite à des repérages sur le secteur.
Trois lieux d’exposition
Hélène Delépine est née en 1987 à Pont-Audemer. Vit et travaille à Nantes.
https://helene-delepine.com
@helene_delepine_artwork
« Mon travail est un jeu de construction fait d’expériences de combinaisons qui fonctionne par déplacement et par l’usage du signe et de l’indice. Il se situe dans un cheminement qui explore les points de vue et les rapports d’échelle. Il interroge la permutation du réel et de notre imaginaire en mêlant l’architecture à l’objet, le passé au futur, l’essor au déclin. Entre la résistance et la fragilité, le rigide et le dissolu, le géométrique et l’organique, j’opère selon des principes de dualité et de contradiction qui traduisent une tension et permettent d’amorcer une réflexion ou un questionnement. Je souhaite instiller un doute dans ce qui est donné à voir et révéler le potentiel fictionnel du réel, lui empruntant un répertoire de formes et d’images ayant une capacité à s’abstraire afin d’élaborer un vocabulaire formel simple et essentiel. J’aime l’idée chère à Ettore Sottsass de transformer le banal en atemporel ou en d’éventuels archétypes mythiques.
La terre est mon matériau de prédilection pour rendre compte de mes préoccupations. Je cherche au travers de cette pratique ses potentialités et ses capacités à interroger et figurer des états intermédiaires qui peuvent se contredire et ainsi ouvrir une brèche pour sonder nos multiples lectures du réel. J’aime à penser que cette matière à la fois intemporelle et intimement liée à l’histoire de l’homme, de ses cultures et de ses pratiques peut sans cesse éprouver le lien entre ce qui s’édifie et ce qui se délite, entre ce qui appartient au présent et au passé, entre ce qui est et la projection que l’on a du réel, et ainsi créer la synthèse d’une seule et unique condition. »
→ du 18 octobre au 13 novembre 2024, Salle culturelle à Teillé
→ du 15 au 28 novembre 2024, Résidence La Suzaie à Trans-sur-Erdre
→ du 30 novembre au 13 décembre 2024, Salle municipale à Riaillé.