Fusillade mortelle devant un hôtel à Carquefou : le jeune « ravitailleur » du « roi des Dervallières » reste incarcéré.
Ce jeune de 20 ans avait fait partie de la vague d’interpellations survenue en décembre 2022 : une enquête avait démarré dix mois plus tôt, après qu’un homme de 30 ans originaire de La Garenne-Colombe (Hauts-de-Seine) soit tombé sous les balles devant un hôtel à Carquefou (Loire-Atlantique). Un jeune de 18 ans, originaire de Villejuif (Val-de-Marne), avait lui été touché au pied mais était parvenu à s’enfuir.
Un jeune de 18 ans, originaire de Villejuif
Ces « deux guetteurs » qui travaillaient sur le point de deal auraient en fait été la cible de plusieurs hommes au cours de la nuit du 22 au 23 février 2022, dont Bilal XXX, surnommé « le roi des Dervallières ». Ils auraient été « convoqués » devant lui par deux « ravitailleurs », dont un jeune de 20 ans, Atilla XXX, placé en détention provisoire depuis un an dans le cadre de cette enquête pour « meurtre en bande organisée.
Selon les enquêteurs, ce règlement de comptes serait intervenu dans le cadre de la gestion du point de deal de la rue Watteau : les deux victimes originaires de la région parisienne se seraient vues imputer « à tort » un « détournement de clientèle ».
Comme souvent dans ces enquêtes-là, c’est donc « un renseignement anonyme » qui avait désigné le « bras droit » du roi des Dervallières comme l’un des protagonistes du dossier. L’une de ses présumées « petites mains », le jeune Atilla XXX, avait donc été interpellé aux côtés de huit autres hommes âgés de 21 à 42 ans.
Un « Amalgame » des enquêteurs
Ce jeune se voit donc précisément reprocher d’avoir été à la fois « gérant-ravitailleur », « celui qui a transmis le message du responsable du point de deal » et celui « qui a fait que les victimes se sont rendues dans la voiture qui les a amenés pour être blessée et tuée », a résumé ce jeudi la présidente de la chambre de l’instruction de Rennes, lors de l’audience publique où sa demande de remise en liberté était examinée.
Mais Atilla XXX conteste les faits : pour son avocate, son « seul tort » est d’être le frère d’un homme bien connu de la justice nantaise. Selon Me Marie Kervennic, son client s’est retrouvé « précipité dans le monde judiciaire et des prisons tout simplement parce qu’il a eu le malheur de vivre dans le quartier (…) et parce que son frère a été condamné ».
Dans ce contexte on va donc « multiplier les procédures » et « ressortir des noms de mis en cause dans un premier dossier », a soufflé l’avocate, qui a déploré que la vie de son client a « basculé » à cause de cet « amalgame » de la part des « mêmes enquêteurs » et alors qu’il était « totalement inconnu des services ». Dans un autre volet de l’affaire, son client a d’ailleurs été « relaxé » par le tribunal correctionnel de Nantes.
Le jeune homme au casier vierge
Le jeune homme au casier vierge souhaitait désormais être remis en liberté pour pouvoir s’adonner à « la cuisine » qu’il pratique en cellule pour « s’occupe[r] comme on peut ». En cas de remise en liberté sous contrôle judiciaire, il envisageait de s’installer chez un autre de ses frères qui a « pris un autre logement », « toujours travaillé » et qui avait « conscience qu’il ne pouvait pas retourner dans le quartier ».
« Je croyais que c’était les deux jeunes, les victimes », a pour sa part ironisé l’avocate générale qui sollicitait son maintien en détention pour prévenir « le renouvellement » des faits et maintenir Atilla XXX « à la disposition de la justice ». La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes s’est finalement rangée à son avis./CB (PressPepper)