Nantes

Extinction Rebellion remplace les panneaux d’affichage

L'association Extinction Rebellion a mené une campagne de sensibilisation à la bétonisation des sols, ce vendredi soir.

Ce vendredi 22 novembre 2024, une trentaine de membres d’Extinction Rebellion Nantes a retiré une centaine d’affiches commerciales des panneaux publicitaires de la ville. Ils et elles les ont remplacées par des affiches de sensibilisation et invitant à une table ronde sur l’artificialisation des sols, le 29 novembre à 19h au Grand Bain. Cette action marque le coup d’envoi de la campagne Retour de béton, dont le point d’orgue sera une action de désobéissance civile non violente le vendredi 13 décembre prochain.

Dans la soirée du vendredi 22 octobre, une trentaine d’activistes d’Extinction Rebellion menait une opération dans le centre-ville de Nantes. Par petits groupes, ils éteignaient des panneaux publicitaires et remplaçaient les affiches commerciales par des messages de sensibilisation sur l’artificialisation des sols.

Extinction Rebellion, une sensibilisation à la bétonisation des sols

On pouvait notamment y lire « Aujourd’hui le béton, demain l’inondation ». Le mouvement invite également le public à participer à leur campagne d’action, notamment à une table ronde prévue le 29 novembre.

Les récentes inondations dévastatrices en Espagne, qui ont fait des centaines de victimes et causé plus de 50 milliards d’euros de dégâts, illustrent parfaitement ce que les militants appellent le « retour de béton » – les conséquences de la pression humaine sur l’environnement. La science est claire : chaque degré Celsius supplémentaire de réchauffement global augmente de 7% l’humidité atmosphérique. Résultat ? Des pluies torrentielles plus fréquentes et plus intenses, sur des sols de moins en moins perméables, menant à des catastrophes. On se souvient encore des inondations dévastatrices dans la vallée de la Roya en octobre 2020, ou en Allemagne et en Belgique en juillet 2021.

La situation locale est tout aussi préoccupante. Les Pays de la Loire se classent au quatrième rang des régions les plus artificialisées de France, avec un taux de 11%. En Loire-Atlantique, ce taux atteint même 14%, bien au-dessus de la moyenne nationale de 9%. L’expansion urbaine est particulièrement frappante : dans l’aire urbaine nantaise (hors métropole), chaque nouveau ménage consomme plus de 1200m² d’espace, contre seulement 160m² dans la métropole (hors Nantes) et à peine 7m² à Nantes même. Malgré les engagements écologiques affichés par la métropole, le Plan local d’urbanisme métropolitain (PLUM) prévoit encore d’artificialiser 1050 hectares supplémentaires.

Face au recul du gouvernement sur l’objectif « Zéro Artificialisation Nette », les militants appellent à l’action urgente : protection des zones humides et agricoles restantes, arrêt de l’étalement urbain, construction sur des zones déjà artificialisées et réhabilitation des bâtiments existants.

Pour sensibiliser le public et interpeller les autorités, XR Nantes lance une campagne « Retour de béton » avec trois temps forts :

    • Une table ronde le 29 novembre à 19h au Grand Bain (20 allée de la Maison Rouge, Nantes), réunissant une élue, Marie Vitoux, ainsi qu’un chercheur et un militant
    • Une action surprise le 6 décembre
    • Une action de blocage d’envergure le 13 décembre 2024, intitulée « Béton sous l’eau ».

Extinction Rebellion ou l’urgence climatique

Extinction Rebellion (XR) représente l’un des mouvements écologistes les plus marquants de ces dernières années. Né au Royaume-Uni au printemps 2018, ce réseau militant international se distingue par son approche singulière : la désobéissance civile non-violente comme moyen d’action principal.

Extinction Rebellion remplace les panneaux d'affichage.

Au cœur de son combat se trouve l’urgence d’agir face à plusieurs menaces majeures : le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et les risques d’une crise sociale et environnementale globale. Le mouvement cherche particulièrement à alerter sur les « points de basculement » climatiques – ces seuils critiques qui, une fois franchis, pourraient entraîner des changements irréversibles pour notre planète.

L’histoire d’XR a véritablement commencé en octobre 2018, lorsqu’une centaine d’universitaires ont apporté leur caution au mouvement naissant. Le printemps 2019 marque un tournant décisif avec l’organisation de la première « semaine internationale de la rébellion », qui voit des actions coordonnées se dérouler simultanément dans plusieurs pays. Cette mobilisation d’envergure propulse XR sur la scène internationale.

Rapidement, le mouvement essaime à travers le monde. Des antennes locales voient le jour sur tous les continents : en Amérique du Nord (États-Unis, Canada), en Europe (France, Allemagne, Belgique, Suisse), en Océanie (Australie), en Afrique (Afrique du Sud) et en Amérique du Sud (Brésil).

La position d’XR dans le paysage militant est particulière : si les médias et ses propres membres le qualifient souvent de « radical » en raison de ses méthodes d’action directe, certains mouvements de gauche lui reprochent paradoxalement un manque d’audace. Cette tension reflète les débats plus larges sur les stratégies à adopter face à l’urgence climatique.

Au-delà des étiquettes, Extinction Rebellion se définit avant tout comme un mouvement de protection environnementale et sociale, inscrit dans une vision altermondialiste qui remet en question le modèle économique dominant au nom de la préservation du vivant.

Le mot Rébellion est en langue française. Ici, il s’agit de l’emploi du mot anglais Rebellion.

Visuels : Extinction Rebellion Nantes/ Zoomviewer

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