Tribune Libre

Divatte-sur-Loire : rien ne va plus entre la Maire et les agriculteurs

Divatte-sur-Loire : rien ne va plus entre la Maire et les agriculteurs. Mickaël Trichet, président de la FNSEA et Aurélie Michel, présidente des Jeunes Agriculteurs ( JA) de Loire-Atlantique co signent une Tribune Libre.

La commune de Divatte-sur-Loire (Loire-Atlantique) mène une ardente politique d’aménagement de son territoire et tout particulièrement sur les chemins utilisés uniquement par l’agriculture, qui malmène et laisse sans voix le monde agricole.

Nous sommes plus que convaincus que les chemins, composantes essentielles de nos campagnes, doivent être valorisés. Ils font partie d’un maillage essentiel de nos territoires ruraux et possèdent
différentes fonctionnalités.

Ils façonnent nos paysages. Un chemin est un formidable outil de préservation d’une biodiversité souvent remarquable puisqu’il est bordé d’éléments tels que des haies, des arbres et de bosquets, de mares et de zones humides.

Ces chemins ont une utilité et une histoire, surtout pour nous, agriculteurs. Nous les utilisons et les entretenons depuis des décennies voire des siècles, pour circuler, mener nos animaux au pâturage. Nous préservons ces chemins car nous savons que la faune et la flore diversifiée que nous y rencontrons font parties d’un écosystème qui nous permettent d’exercer notre métier avec toute notre passion et notre savoir-faire.

Il existe mille et une manière de valoriser nos chemins et nos paysages mais bafouer l’Agriculture, l’élevage et les exploitations qui ont contribué au fil des années à leur mise en valeur est tout
simplement inadmissible. Le monde agricole est outré de la désinvolture avec laquelle la commune traite l’Agriculture et l’installation sur son territoire.

Madame le maire de Divatte-sur-Loire se targue pourtant d’un tissu rural dynamique, d’une activité agricole et viticole « présente, bien présente dans l’économie locale » et qui « apporte une forte valeur ajoutée au territoire » mais n’hésite pas, au nom du classement de quelques chemins, à mettre en danger la viabilité d’une jeune exploitation agricole.

Cette jeune exploitation agricole, le premier élevage allaitant certifié Haute Valeur Environnementale de Loire-Atlantique et participant depuis plusieurs générations, à la préservation d’un bocage situé dans un cœur de Biodiversité majeure reconnu, devra cesser son activité agricole. Son assise foncière est en passe d’être démantelée pour de créer des chemins sans issue ou qui emmèneront les randonneurs au milieu des pâtures et des animaux. Accessoirement, ces futurs chemins diviseront et enclaveront des parcelles de pâtures tout en privant les animaux de points d’eau et les exposant aux dangers des crues.

Dans ces conditions, le pâturage des animaux devient impossible. Malheureusement, pour un élevage allaitant ne pas faire pâturer ses animaux est inconcevable.

Non content d’enterrer une exploitation agricole économiquement viable, ce futur aménagement condamnera une zone classée ZNIEF 1 et 2 reconnue comme cœur de biodiversité majeure au niveau des documents d’urbanisme locaux. Dans le cas présent, des arbres vont devoir être arrachés pour ouvrir un chemin et amener une perturbation quasi-permanente du milieu. Cette modification permanente du milieu créera un mitage définitif de cet espace rural jusqu’alors préservé. Enfin, la question de la circulation et de la sécurité des randonneurs qui vont être amenés à passer sur ces chemins n’ont pas été anticipées par madame le Maire, qui relèvent pourtant de la compétence de l’édile. Dans ces circonstances, nous sommes incrédules quant à la pertinence du projet de la commune qui n’assure pas la sécurité des activités agricoles et pire encore, n’attache aucune importance à rendre compatible l’exercice des diverses fonctionnalités sur son territoire.

Les agriculteurs ont bien entendu tenter la médiation. Là encore, nous sommes abasourdis par la « non- communication » de la commune qui a tout bonnement refusé la médiation proposée par la chambre d’agriculture.

Nous portons une agriculture de progrès, rémunératrice pour le producteur, accessible à tous, engagée dans la transition écologique et composée d’exploitations viables, vivables et transmissibles. Nous croyons en notre souveraineté alimentaire, en notre agriculture française, économiquement viable, et respectueuse de l’environnement qui l’entoure. Il est essentiel que les élus de la commune de Divatte-sur-Loire retrouvent la voix de la raison et acceptent la voie du dialogue avec les agriculteurs.

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