Verra-t-on un jour des commerçants déballer au marché couvert de Châteaubriant ? La halle alimentaire qu’elle fut à sa construction retrouvera-t-elle sa fonction première ?
Un peu partout en France, on rouvre les marchés couverts. Le constat est clair. Le dynamisme des commerces de bouche rebooste les centres-villes.
Étal de fruits et légumes bio, boucherie, charcuterie et volailles, ou poissonnerie. Le consommateur veut du circuit court, du frais et de la vente directe. Le marché du mercredi matin à Châteaubriant est la preuve de l’engouement du public pour un retour au produit vrai.
Les producteurs locaux qui se les caillent l’hiver derrière la mairie y trouveraient un lieu de vente adapté à leur métier. D’ailleurs tous les commerçants reconnaissent que lorsque ces producteurs locaux sont installés rue Aristide Briand le temps de la patinoire, l’ensemble des commerces en bénéficie.
La Maison Familiale de Châteaubriant ( MFR) ouvre dès la rentrée de septembre une formation de crémier-fromager. Le ou la jeune qui aura son diplôme ne pourra pas s’installer dans un magasin. Trop de frais à engager. Un étal au marché couvert serait idéal. Un lieu parfait pour les boutiques éphémères.
Les mensonges répétés d’Alain Hunault
Courant 2018, la population de Châteaubriant était invitée à donner son avis sur le périmètre du centre-ville et sur son avenir dans le cadre de l’action Cœur de Ville. Alain Hunault prend le micro et assure : « Nous allons tenir compte de vos suggestions et en septembre 2019, nous nous réunirons à nouveau et nous verrons ensemble ce que deviendra le marché couvert.»
Qui peut le croire ? Chez Alain Hunault, mentir est une seconde nature. C’est dans son ADN. Faire croire et promettre, voilà sa devise.
Dans les couloirs de la communauté de communes, Catherine Ciron intime. On a de l’argent et d’ici le mois de mars, il faut des idées d’animations au marché couvert. Il faut redorer le blason de l’action de la municipalité durant le mandat qui s’achève. L’équipe est aux commandes de la mairie depuis 2001. On peut faire un constat simple. Le commerce de centre-ville n’a cessé de mourir ces dernières années au profit de celui de périphérie. Les pansements n’y ont rien fait. L’argent jeté par les fenêtres non plus.
Alain Hunault se fiche du commerce de centre-ville de Châteaubriant
En juin 2016, Guy Hamon tirait le rideau de sa boucherie, rue Aristide Briand : « J’ai repris la boucherie à la suite de mon père avec lequel je travaillais. J’ai tenu la boutique 34 ans…, Et en 34 ans, j’ai vu une seule fois Alain Hunault dans ma boutique. Il est venu me rendre visite trois semaines avant que je ne ferme. »
Durant des années les commerces de périphérie furent largement encouragés par la municipalité Hunault. La Zone Horizon a décuplé. Les commerces les plus polluants, les moins vertueux s’y sont installés. Qui a parlé de copinage ?
Voir revenir des commerces au marché couvert de Châteaubriant c’est l’assurance d’un centre-ville animé. Le dimanche matin, les marchands d’huitres qui viennent depuis des dizaines d’années pourraient installer leurs camionnettes sur le parvis. Tout comme le mercredi, les gens des alentours viennent le dimanche matin, décontractés faire leurs emplettes. Le cœur de ville de Châteaubriant est vivant.
La première tranche des travaux du marché couvert s’achèvent
Les travaux viennent de se terminer avec une semaine de retard. « On nous a demandé des changements de dernière minute. La mairie nous fait changer le système de chauffage. Les aérothermes sont remplacés par des radiants électriques. A la mairie, on nous a dit qu’il fallait moins de bruit durant les réunions…»
Alain Hunault et Catherine Ciron ne désirent pas qu’il y ait un vrai lieu dédié aux expositions, à l’image du remarquable Atelier Legault de Pouancé. L’Art ne fait pas partie de leur politique. Et donc le marché couvert est pour eux comme une salle polyvalente. Un fourre-tout qui ne satisfait personne. Ce lieu n’est pas adapté à la culture, ni à la présentation d’œuvres. Les dépenses disproportionnées dans l’éclairage il y a quelques années rendirent un résultat lamentable. Une restitution des couleurs au-dessous de tout.
Le marché couvert doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Un marché couvert.