David Samzun : » Au secours Aristide Briand ! «
« A quelques jours de la rentrée scolaire, plusieurs hauts responsables politiques déclarent souhaiter l’autorisation du port de signes religieux ostensibles au sein des écoles de la République. Ils piétinent un héritage essentiel des combats de la gauche républicaine : la loi de séparation des Églises et de l’État, du 9 décembre 1905, portée par Aristide Briand, figure de l’histoire de Saint-Nazaire.
Grâce à cette loi plus que centenaire, notre pays vit dans un régime de laïcité qui permet à chacune et chacun de vivre paisiblement quelles que soient ses convictions. La force de cette loi a été de faire de la laïcité non pas une valeur, à laquelle pourraient être opposées d’autres valeurs, mais un régime politique. C’est-à-dire un choix et un principe d’organisation de la vie démocratique française et de ses institutions, dont l’école.
Face à toutes les tentatives de remises en cause de ce régime de laïcité, il faut s’opposer clairement et frontalement. Je salue donc la décision et la clarté des propos du ministre de l’Éducation nationale au sujet du port de l’abaya.
La France est une démocratie forte et vivante
Il faut en effet identifier et qualifier les moments à partir desquels on quitte le débat entre démocrates sur les contours des libertés individuelles pour entrer dans autre chose : une confrontation politique majeure entre le régime républicain de laïcité et des régimes qui lui sont frontalement opposés en œuvrant au retour des théocraties.
Il faut dire que l’abaya, la burkha, le burkini, ne sont pas les simples manifestations d’une liberté personnelle. Elles sont les outils d’une stratégie politique qui recherche ostensiblement et obstinément une confrontation avec tout ce qui fonde notre République française.
La France est une démocratie forte et vivante, qui s’est construite autour d’une Histoire agitée et violente, aux pages parfois très sombres. Notre vie démocratique n’est pas parfaite, la promesse républicaine a un goût d’inachevé, mais la France est et doit rester un pays de tolérance. L’école et le régime de laïcité sont au cœur de cette ambition.
Face aux tentatives de déstabilisation, face aux compromissions et aux calculs politiques mesquins, il faut se tenir droit et se comporter tout simplement en républicains. »
David Samzun, maire de Saint-Nazaire.
Visuel de Une : Illustration, une professeure potant l’Ayaba pendant ses cours à l’École Normale des Instituteurs de Nouakchott en Mauritanie. © Global Partnership for Education.