La politique dite de mixité sociale menée par le département avec la fermeture du collège REP + Rosa Parks et le déplacement des élèves dans 4 collèges (Vial, Durantière, Serpette, Hugo) est, en réalité, une nouvelle étape vers plus de ségrégation sociale et scolaire. Cette politique a conduit à la suppression des moyens REP + pour les élèves qui en bénéficiaient. L’affichage de mixité sociale est anéanti par la réforme du collège et les groupes de niveaux.
Le conseil départemental ignore les demandes des parents et des personnels
Le conseil départemental de Loire-Atlantique a de plus voulu faire croire à une démarche participative et consultative mais en réalité, au travers de son « comité mixité », il a ignoré toutes les demandes et les remarques des personnes consultées, notamment des parents et des personnels.
Selon les DGH annoncées, les collèges d’accueil Serpette et Hugo voient 2 classes supprimées. Les parents d’élèves et personnels dénoncent avec force cette baisse des moyens. Selon les chiffres transmis par l’instance académique (CSA) toutes les classes des collèges Serpette, Hugo mais aussi du futur collège Vial seront à 28 ou 29 élèves, bafouant ainsi la maigre promesse des 25 élèves en 6eme, réitérée lors des ateliers de mixité sociale.
Les classes seront surchargées et les élèves de Rosa Parks, habitués aux petits effectifs de REP + vont se retrouver noyés, avec des enseignant.es qui pourront difficilement les aider. L’accompagnement et les moyens horaires REP + leur manqueront cruellement.
La mixité sociale, une ambition politique dévoyée
Nous savons déjà, qu’avec les groupes de niveaux, le destin scolaire des élèves issus de REP+ et scolarisés dans le centre, sera la ségrégation interne à leur établissement. Seront-ils ou elles placés d’office dans les groupes de niveau faible ? Est-ce qu’il y aura des groupes Rosa Parks ?
Quant aux personnels des collèges concernés, ils n’ont à ce jour pas bénéficié de temps de coordination inclus dans leur service.Ils ne savent toujours pas où ils et elles seront nommés et les contours de leurs équipes. La fermeture des 3 collèges a en réalité conduit à 22 fermetures de postes (60 suppressions dans les collèges Rosa Parks, Guist’hau et Vial contre 38 créations de postes à Vial). Et alors qu’il n’y a pas assez de places pour tout le monde, certains postes à profil spécifique pourraient être attribués à des personnels d’établissement non concerné-es par les fermetures.
La réforme du collège « choc des savoirs » met en place du tri social et scolaire. Couplée à la fermeture de 3 collèges publics, nous assistons à l’attaque en règle du service public d’éducation. L’enseignement privé
est-il concerné par les fermetures de classes ?
Les suppressions de poste ? Le privé n’est en tous cas pas concerné par la mixité sociale. Rien n’est exigé par l’État en échange des financements publics.
A Nantes, 40% des élèves sont scolarisé-es dans le privé, désormais il y a 20 collèges privés pour 18 publics. La concentration des CSP + et ++ dans le privé est de 75%, le privé n’accueille presque aucun boursier, aucun élève allophone, quasi pas d’ULIS ou de SEGPA.
SUD éducation 44 redemande:
– Le maintien des 25 élèves en 6ème à Vial, Hugo, Serpette et Durantière
– Des effectifs à 25 sur tous les niveaux dans tous les collèges
– Des moyens horaires et du personnel dans tous les collèges d’accueil.
– L’annulation des fermetures des 2 classes à Victor Hugo et Gaston Serpette.
Nous refusons que la politique de mixité sociale se traduise avant tout par des économies sur le dos du service public d’éducation, sans ambition autre que du discours, abandonnant de fait les élèves, les parents et les personnels concernés. Que dire d’ailleurs du transfert de certains élèves de REP + vers la Durantière, collège
classé REP qui lutte pour obtenir le statut REP + ? Quelle ambition de mixité sociale pour ces élèves ?
Visuels d’illustration : Sam Balye et Collège Rosa Parks.