Chloé Girardot-Moitié, vice-présidente au Département de Loire-Atlantique, en charge de la Transition écologique et résilience des territoires et Julie Laernoes, députée de la 4ᵉ circonscription de Loire-Atlantique, toutes deux fortement impliquées dans les questions écologiques, rencontraient la presse pour alerter sur les lenteurs de la décarbonation prévue et la casse sociale dans les entreprises d’énergies renouvelables du territoire.
Elles reprochent d’une seule voix la tiédeur des décisions du gouvernement pour faire avancer la transition écologique et la décarbonation.
La casse sociale dans les énergies renouvelables
Systovi, fabricant français de panneaux solaires, annonçait, le 17 avril 2024, la cessation de ses activités. Au moment même où Bruno Lemaire, alors ministre de l’Économie, indiquait que nous devons » produire en France, d’ici à 2030, 40 % des panneaux photovoltaïques que nous utilisons. » Créée en 2008, l’entreprise, employait quatre-vingt-sept employés et était implantée à Carquefou.
Chez Saunier Duval, c’est un tiers des employés qui sont sur la sellette. À Nantes, l’un des plus gros sites de fabrication de pompes à chaleur de France, les commandes se font de plus en plus rares. La baisse de la construction, mais aussi de la Prime Rénov’ ont eu raison du dynamisme affiché, il y a encore quelques années. Le Président Macron s’engageait à soutenir la filière en tablant sur : un million de pompes à chaleur. Aujourd’hui, fin 2024, on est loin de l’objectif pris en novembre 2022, de diviser par deux des émissions industrielles françaises au cours de la prochaine décennie.
Pour Julie Laernoes, députée, alors qu’en haut lieu, on ne parie que sur le nucléaire, le parc actuel est bientôt hors d’usage. Et le temps de le renouveler, comment fait-on ?
Ecocombust à Cordemais
La dernière information en date qui met en colère les deux femmes, c’est l’arrêt annoncé du projet Ecocombust, à Cordemais. Le 24 septembre 2024, EDF indiquait dans un communiqué : Les conditions technico-économiques de réalisation du projet Ecocombust n’étant pas réunies, EDF envisage de ne pas poursuivre le projet de reconversion à la biomasse de la centrale thermique de Cordemais et confirme sa volonté de maintenir sur le site une activité industrielle.
Ce projet de conversion Ecocombust, était porté par PAPREC avec l’appui du groupe EDF. Il visait à la fabrication d’un combustible à base de déchets de bois (pellets) alternatif au charbon.
Sur ce point, les deux femmes, ne sont pas d’accord avec la présidente de région, Christelle Morançais, qui proposait : parmi d’autres hypothèses, l’implantation d’une petite centrale nucléaire, dite « SMR » (Small Modular Reactor).
Visuel de Une : Chloé Girardot-Moitié et Julie Laernoes lors de leur conférence de presse, vendredi 11 octobre 2024. © Alain Moreau.