Châteaubriant

Châteaubriant reste toujours aussi pauvre

Malgré l'achat de labels, Châteaubriant n'est pas la ville où il fait bon vivre. L'Insee confirme le triste record du taux de pauvreté.

Châteaubriant reste toujours aussi pauvre. La ville explose les records du taux de pauvreté des communes de Loire-Atlantique. Depuis plusieurs années consécutives, la sous-préfecture du nord du département tient la dragée haute aux autres communes du département.

Châteaubriant est la seule petite ville de Loire-Atlantique à dépasser les 15% de taux de pauvreté.

18% de taux de pauvreté à Châteaubriant

C’est dans le centre que se situent les foyers les plus pauvres. Puis viennent les quartiers de Renac, et Béré, Choisel, Borderie, Vitré… Ce n’est donc pas à la Ville aux Roses, pourtant quartier prioritaire que résident les plus pauvres.

Contrairement  à ce que raconte la propagande de la ville ou de la com-com, le commerce du centre-ville de Châteaubriant se porte très mal. En 2023, essayez de trouver un pantalon homme en centre-ville ? Tentez de trouver du matériel de petit bricolage. Du poisson ? Du fromage ?

La municipalité a fait les yeux doux aux grandes surfaces, génératrices de précarité. Et ce ne sont pas les boutiques de téléphonie ou de vapotage électronique qui génèrent de la richesse locale.

Un centre-ville peu dynamique

Les propriétaires de pas-de-porte ont fait le deuil de louer leurs magasins. Il préfèrent faire quelques travaux, occulter la vitrine et transformer leur locaux en appartements. Grande rue, la Maison de la Presse n’est plus qu’un souvenir ( notre photo ci-dessous).  Face à cet immeuble, la boutique du luthier italien, au 11 de la rue, aura tenu un peu plus d’une année. Le temps de bénéficier des aides à l’installation de la com com.

Idem pour le lavomatique du bas de la rue de Couëré. En face de lui, existait un magasin d’articles de pêche, disparu lui aussi. Le pédicure de cette même rue a rejoint la Maison Médicale, il y a un mois, désertant le centre-ville.

La liste est longue des commerces de bouche, de cafés, de restaurants qui n’existent plus.

La chance est d’avoir un marché hebdomadaire le mercredi matin. Il est dynamique car les prix pratiqués sont abordables, les producteurs locaux y pratiquent la vente directe. Idem pour le samedi matin, place de la Motte. Les habitants de Châteaubriant attendent toujours la réouverture du marché couvert au produits locaux, comme est sa destination première. Toutes les communes de France qui ont rouvert leur marché couvert ou halles ont connu un regain d’activité de leur cœur de ville.

Les millions d’euros de subventions injectés n’y font rien. Pourquoi deux piscines pour une aussi petite commune ? On s’apprête à remettre 11,5 millions dans la rénovation de l’Espace Dauphins. Les tarifs d’entrée sont inaccessibles au plus grand nombre. Châteaubriant reste toujours aussi pauvre. La ville risque de le rester encore longtemps tant qu’il n’y aura pas de renouvellement profond de la gouvernance de la ville.

Marguerite Garnero, Jorick Guillaneuf de l’Insee nous livrent une enquête plus fine que celle publiée il y a dix-huit mois.

L’Insee ne décerne pas de label

L’Insee a publié en novembre 2021 une estimation provisoire de la pauvreté qui concluait à une stabilité de la pauvreté en 2020. L’institut maintient aujourd’hui ce diagnostic et s’écarte ainsi des résultats de l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, qui établit habituellement les chiffres définitifs sur l’évolution des inégalités de revenus et de la pauvreté.

Selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, le taux de pauvreté monétaire, c’est-à-dire la part de personnes pauvres dans la population, est de 13,9 % en 2020, soit une baisse de 0,7 point par rapport à l’année précédente. L’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie conclut quant à elle à une quasi-stabilité du taux de pauvreté, évalué selon cette source à 14,3 % en 2020.

En France, plusieurs dispositifs permettent de mesurer la pauvreté et des inégalités

Une personne est considérée en situation de pauvreté monétaire lorsqu’elle vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, ce seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian. Le niveau de vie médian est le montant partageant la population en deux, la première moitié ayant un niveau de vie inférieur et la seconde un niveau de vie supérieur. Pour le déterminer, il est donc nécessaire de connaître la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population.

Trois sources complémentaires de données sur les revenus et la pauvreté sont produites chaque année par l’Insee.

L’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) s’appuie sur les données de l’enquête Emploi en continu du quatrième trimestre de chaque année.

L’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) est la partie française d’une enquête menée chaque année dans toute l’Union européenne (EU-SILC).

Le dispositif Filosofi (Fichier localisé social et fiscal). Il est issu d’un rapprochement de fichiers administratifs exhaustifs d’origine fiscale (comme la déclaration d’impôt sur le revenu et la déclaration de taxe d’habitation) et sociale (comme les fichiers détaillant les versements de prestations sociales effectués par la Caisse nationale des allocations familiales – CNAF – et d’autres organismes. Ce rapprochement permet de reconstituer des ménages fiscaux.

Filosofi décrit ainsi les revenus de plus de 28 millions de ménages fiscaux. C’est par conséquent la source mobilisée pour mesurer les inégalités à un niveau géographique fin. D’une maille qui peut aller jusqu’à l’infracommunal.

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