Châteaubriant

Châteaubriant n’est pas la « troisième commune de Loire-Atlantique où il fait bon vivre »

Non, la ville du nord du département n'a gagné aucun label. Il s'agit d'un fake de plus de la municipalité de Châteaubriant.

Châteaubriant n’est pas la « troisième commune de Loire-Atlantique où il fait bon vivre ».

Sur le site de la petite commune de Châteaubriant, les services de propagande de la ville titre : « Villes et villages où il fait bon vivre » : Châteaubriant obtient la 3e place en Loire-Atlantique.

Nous sommes allés vérifier une telle assertion. Il s’agit d’un fake de plus. Et ce, avec les deniers publics.

Pour utiliser le label il faut payer

Le classement est organisé par une association de loi 1901, comme il en existe un peu partout sur le territoire. Derrière cette association de façade, un SAS tenue par Alexandre Saussez, fils de Thierry Saussez, ancien grand communicant de Nicolas Sarkozy et des métropoles  de droite. Il intervient comme conseiller auprès d’entreprises, d’organisations professionnelles et de collectivités territoriales.

En Loire-Atlantique, une seule commune acquiert ce label : La Baule. La cité balnéaire dont le maire est Franck Louvrier, ancien communicant de…Nicolas Sarkozy.

Il est intéressant de lire le réglement du concours :

Le Lauréat doit s’acquitter tous les ans des droits d’exploitation du Label, au plus tard dans les 45 jours qui suivent la réception de la facture émise la société TALEUS détentrice de la licence de marque que lui a confiée l’Association Villes et Villages où il fait bon vivre.

L’exploitation du label est lié au règlement de la facture annuelle d’exploitation dont le montant est fixé en fonction de la grille ci-dessous

De 10 000 à 19 999 habitants : 2 200 € ht soit 2 640 € ttc/an

Les contribuables de Châteaubriant paient donc 2 640 € chaque année pour apprendre qu’il fait  » bon vivre à dans leur commune. »

Lorsque l’on consulte le dernier budget de la ville disponible, on note que 15 080 € sont dépensés par la commune de Châteaubriant pour des cotisations à des concours divers. Dans la comptabilité on y lit également que la ville de Châteaubriant consacre 74 220 € en catalogues et imprimés et 108 490 € de frais de réception.

Châteaubriant n'est pas la « troisième commune de Loire-Atlantique où il fait bon vivre »

Villes & villages où il fait…un attrape-nigaud

Non il ne fait pas bon vivre à Châteaubriant. Les commerces ferment les un après les autres. Le centre-ville est désespérément vide. Les jeunes quittent Châteaubriant pour aller travailler ailleurs.

Il y a quelques mois une boucherie-charcuterie fermait après quatre années passées, rue Pasteur. Le couple avait une clientèle, il proposait des produits de qualité transformés sur place. Une mise aux normes de leur laboratoire était exigée, les artisans n’ont trouvé aucun soutien auprès de la municipalité de Châteaubriant.

Avant de quitter Châteaubriant, ils laissaient un mot sur le devanture de leur magasin : « C’est avec beaucoup de regrets que nous vous annonçons la fermeture définitive de votre magasin. Toute l’équipe vous remercie pour votre fidélité pendant ces trois années. »

Les gérants ajoutent également qu’ « ils ne remercient surtout pas la municipalité de Châteaubriant pour son soutien. »

Il est intéressant de noter que l’hebdomadaire local qui citait cette phrase lors de la parution d’un article le 14 novembre 2023 a prit soin de le faire disparaître. Un pratique habituelle qui se pratique dans les régimes totalitaires.

 

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