Châteaubriant

Bilan de la fouille archéologique préventive à Châteaubriant

Les archéologues du chantier de fouilles de l'ancienne école des Terrasses à Châteaubriant vont bon train. Après deux mois, les vestiges mis à jour révèlent un peu de l'histoire de Châteaubriant du XIIIè siècle à nos jours..

Bilan de la fouille archéologique préventive à Châteaubriant sur de site des Terrasses.

Les milliers d’élèves qui sont passés par l’école des Terrasses ne se doutaient pas le moins du monde que sous leurs pieds, à quelques mètres, fut érigé, des siècles avant eux, un rempart défensif. Puis plus près de nous, un fossé en zig-zag datant de la seconde guerre mondiale est mis à jour. La proximité de la gare et la crainte des bombardements firent construire cette protection de fortune. La forme particulière de cette tranchée permettait de protéger du souffle des obus, les écoliers et leurs enseignants vers la fin de la guerre.

Bilan de la fouille archéologique préventive à Châteaubriant

Les équipes de L’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) mettent à jour depuis début janvier ce qui fut le passé castelbriantais. Les pelles, et leurs godets de l’entreprise Charrier ont terrassé le terrain sur les indications précises de archéologue. Elle conduit une équipe, au total huit personnes qui grattent patiemment la terre rouge, jaune noire.

Bilan de la fouille archéologique préventive à Châteaubriant

Cette fouille fait suite à un diagnostic réalisé à la fin de l’année 2022. Elle couvre une superficie de presque un hectare, entre la rue de la gare, à l’Est, la place du Général de Gaulle au Nord, le Théâtre de Verre à l’Ouest et de la rue Henri Dunant au Sud.

Des vestiges du Moyen-âge

Les archéologues ont mis à jour un large fossé défensif ainsi qu’un ensemble palissadé. Le fossé, d’une largeur de 8 à 10 mètres et d’une profondeur d’environ 3 mètres. On attribue la construction de cet ouvrage, creusé en V la fonction de ligne défensive au sud du château, situé à moins de 150 mètres.

Un second ouvrage, militaire également est mis à jour par les équipes de l’Inrap, sous la conduite de Céline Prigent, archéologue et responsable scientifique du chantier : il s’agit d’une double palissade, neuf mètres plus au sud du premier fossé. L’ouvrage se présente sous la forme d’un minimum de 85 trous avec dés ancrages déjà bien visibles en surface. Les tracés du fossé et de la palissade semblent suivre le même axe, d’Est en Ouest, et pourraient correspondre à d’anciennes douves du château de Châteaubriant au XIII è siècle.

Les archéologues travaillent dans l’hypothèse. Ces hypothèses seront affinées notamment par les études de mobilier (céramique, objets métalliques et organiques), par des datations au carbone 14 et par des études archivistiques.

Des céramiques découvertes

Les objets découverts, morceaux de poteries, céramiques de différentes époques vont être répertoriés, puis soumis à des spécialistes. À Châteaubriant, les archéologues ont sorti de terre des fragments de poterie faite de  mortier dit à œil de perdrix. Une pâte grossière et épaisse dans laquelle sont imprimés de petits ronds avec un point central. Il en est conservé au musée de Laval (Mayenne). On retrouve cette technique à travers toute la province du Maine, entre le 13e et le début du 15e siècle.

L’Inrap collabore étroitement avec le laboratoire public départemental Arc’antique, le laboratoire de conservation-restauration du patrimoine archéologique.

Sur le site des Terrasses, un tuyau de pipe, quelques bouchons de schiste, un couteau, des attaches en métal et une pièce de monnaie, et même le bout bleu d’une gomme d’écolier font partie de l’inventaire.

Le chantier de fouille préventive aura duré trois mois et couté 497 967€ TTC.

D’ici deux années, un rapport de fouilles précis sera établi. D’ici là, le chantier sera remblayé et les engins entreront en action. Châteaubriant étant une ville vieillissante, il est prévu la construction d’un EPADH privé, promotion immobilière du groupe rennais Lamotte.

L’Inrap et l’archéologie préventive

Les archéologues présents sur le chantier travaillent pour l’Inrap, un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Ce sont 2200 agents, répartis en huit directions régionales et interrégionales. L’Inrap est ainsi, le plus grand opérateur européen de recherche archéologique.

 

 

 

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