Musique

Alain Stivell sort un nouvel album

Entouré des musiciens de l'Orchestre National de Bretagne, Alan Stivell sort un nouvel album le 8 novembre prochain.

« C’est un rêve qui s’accomplit » lance Alan Stivell au public, ce 7 avril 2022, à Rennes, à la fin du premier des deux concerts donnés pour la reprise de sa « Symphonie celtique ». Ce rêve, c’était d’abord de réarranger intégralement la fameuse symphonie, enregistrée en 1979, mais qu’il avait commencé à imaginer plus de vingt ans auparavant. Depuis l’enfance, Alan Stivell jouait de la harpe celtique tout en apprenant le breton, le gallois, le gaélique. Et puis, en 1958, arrive le rock’n roll… C’est dans ce creuset que cette grande œuvre a mijoté.

En attendant, en cette fin 1971, sort « Renaissance de la harpe celtique », son deuxième album, salué par les médias. Puis arrive, deux mois plus tard – le 28 février 1972 – son mythique concert de l’Olympia à Paris, diffusé sur Europe 1, qui déclenche un réel enthousiasme pour la musique bretonne. À la fin des années 1970, Alan Stivell n’est pas seulement l’incontesté chef de file de la musique bretonne. Il est aussi un musicien celtique d’envergure internationale.

La Symphonie celtique

La « Symphonie celtique » est sous-titrée « Tír na nÓg », soit « Pays de l’éternelle jeunesse » en gaélique. Elle ne demande pas moins d’un double album, composée de trois grands mouvements que Stivell présente lui-même comme la superposition de trois tensions palpables en chaque individu : « La tension individuelle du dépassement de soi, la tension communautaire vers un monde meilleur sinon parfait, la tension universelle vers l’Absolu, l’Infini, Dieu » …

Dans ce disque-concept, le Breton a imaginé une fusion musicale inspirée par les musiques celtes, pop, classique, world, folk, rock… Et pour s’ouvrir encore plus, Alan a souhaité que ses textes soient traduits et chantés en plusieurs langues : irlandais, breton, kabyle, sanskrit, tibétain… Encore une fois, la critique est unanime. Pourtant, fidèle à ses exigences, Stivell n’est pas tout à fait satisfait du résultat. La « Symphonie celtique » vit sa vie sur scène, au Festival interceltique de Lorient en 1980 puis en 1990. Entre temps, Stivell est passé à autre chose. Les albums, les concerts s’enchainent. Pourtant, un évènement va ramener la symphonie vers son compositeur. Nous sommes en 2011 : Marc Feldman, New Yorkais de Brooklyn, bassoniste de formation, diplômé de l’École normale de musique de Paris, pose ses valises à Rennes. Il vient prendre la direction de l’Orchestre national de Bretagne. Très vite, il décide de rapprocher l’orchestre de la culture musicale de sa région.

Marc Feldman est intrigué par la « Symphonie celtique ». Approché, Alan Stivell est intéressé. C’est la pandémie de Covid-19 qui, une dizaine d’années plus tard, lui donne le temps nécessaire pour en venir à bout, éclairé par les conseils du compositeur et arrangeur André Couasnon. Il en profite pour concevoir des versions symphoniques de ses titres-phares, qui occupent les deux tiers du concert. Il réécrit aussi des textes dont il n’était pas satisfait, des traductions notamment, ajoutant même un couplet au « Bro gozh ma zadoù », l’hymne breton qui termine ses concerts.

Ce 7 avril 2022, quarante-deux ans après sa création « live » à Lorient, une partie de la « Symphonie celtique » est donc revenu sur scène, jouée par le groupe d’Alan Stivell, l’Orchestre national de Bretagne, un bagad, des choristes et la chanteuse Juliette Chevalier. Pour lui, il s’agit d’une « mise en bouche », pour nous un grand moment de musique métissée, où passé et présent fusionnent. Et un magnifique tour d’horizon d’une grande carrière accomplie avec la Bretagne au cœur.

Michel Troadec.

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