Ce vendredi 6 décembre, des militant·es du mouvement Extinction Rebellion Nantes ont débitumé et végétalisé un espace sur la place Zola à Nantes, pour dénoncer l’artificialisation des sols et le double discours de la Métropole. Cette action est la troisième de la campagne Retour de béton, qui se conclura par une action de masse vendredi 13.
Sur un parking du centre de Nantes, place Zola, les militant·es sont venus au matin pour débitumer une place de parking, qu’ils et elles ont ensuite revégétalisé. Le message est clair : stoppons immédiatement l’artificialisation des sols, mais aussi, accélérons la débétonnisation des espaces urbains ! Une action symbolique pour alerter les pouvoirs publics et les riverain·es nantais·es des impacts désastreux de l’artificialisation des sols sur leur santé, leur environnement et qualité de vie nantaise. Ces actions s’inscrivent dans une grande campagne de lutte contre l’artificialisation des sols intitulée Retour de béton.
A l’heure où la biodiversité dépérit, ce sont les projets de bétonisation qui ternissent le territoire national. Plus particulière, nul besoin rappeler que le département Loire Atlantique fait partie des régions les plus artificialisées de France (Ref GIEC PdL). Dans ce département nous sommes parmis les plus mauvais élèves avec environ 15% de terres artificialisées (contre 8% en France). Les différents consensus scientifiques le rappellent, il est urgent de lutter contre l’artificialisation et notamment l’imperméabilisation des terres qui perturbe le cycle de l’eau et du carbone, participe à l’érosion de la biodiversité, à la création d’ilôts de chaleur, détruit la fertilité
de surfaces cultivables, etc.
À Nantes, « ici on débitume, ailleurs, on bétonne »
Sur Nantes Métropole, la débitumisation des sols est un sujet de communication et elle produit notamment un argumentaire très complet sur l’importance de l’infiltration des eaux. En effet, des travaux sont engagés un peu partout en ville dans le cadre d’un certain plan Pleine Terre.
Cependant, cela reste trop peu ambitieux. En effet, nous considérons que cette politique publique est mensongère vis-à-vis des nantaises et nantais, car la Métropole insiste et appuie sur les – seulement – 7ha de bitume enlevé et non pas sur les centaines et centaines d’hectares de terres arables et humides promises à la bétonisation en périphérie de la Ville par le plan local d’urbanisme. Un emblème de cette communication de la métropole est la statue du « débitumeur » installée à côté du château, que des membres d’Extinction Rebellion ont profité pour redécorer avec une banderole dont le slogan pourrait résumer l’action de la métropole :
« Ici on débitume, ailleurs, on bétonne ! »
De plus, la Métropole encourage une débitumisation des trottoirs devant les murs d’enceinte à condition que l’on soit propriétaire des murs et que l’on maintienne une largeur de trottoir suffisante ; nous estimons que la voie publique appartient à tous·te·s. Dès lors, appliquons les mesures prescrites par Nantes Métropole !
La campagne « Retour de Béton » a commencé avec le Vendredi 24 Novembre avec une action antipub. 100 panneaux commerciaux ont été remplacés pour sensibiliser et inviter à la table ronde sur l’artificialisation qui s’est tenue vendredi 29 novembre au Grand Bain.
Les intervenant·es ont pu exposer leurs points de vue : Dephine Bonamy, élue municipale et urbaniste; Nicolas Boullery, membre de l’association Riverains et amis de la Beaujoire; François Madoré, professeur en géographie urbaine membre du laboratoire Espaces et Sociétés (ESO) et Reva Seifert, militant « écureuil » grimpeur contre l’A69.
Crédit photo : Thomas Louapre