Le quartier de la Villes aux Roses a presque 60 ans. Les premières constructions sortent de terre en 1966. Ce ne sont alors que des prairies où paissent des vaches.
Le conseil municipal et son maire de l’époque, Xavier Hunault, décident une urbanisation en cinq tranches qui se succèderont en 1966, 1968, 1969, 1970 et enfin 1973. Des pavillons, bien sûr et également des collectifs. La municipalité voit grand et prévoit un hausse de la démographie.
La partie la plus visible du quartier est constituée de logements sociaux, des habitats collectifs gérés par Habitat44.
Aujourd’hui, en 2024, une réhabilitation s’achève. Elle aura coûté 23 M€, financé par le Département, Habitat 44, la Banque des Territoires, la C.A.F, la région des Pays de la Loire, et l’État…
Le quartier se trouve être en pleine transformation après avoir été désigné comme quartier prioritaire. Il s’inscrit dans un projet gouvernemental “quartiers 2030”, qui comporte 4 objectifs stratégiques : du plein-emploi, de l’émancipation, de la transition et des quartiers plus sûrs et plus tranquilles.
Un quartier qui se transforme
Le contrat de ville d’une durée de 6 ans, de 2024 à 2030 a pour mission d’améliorer le quotidien des habitants.
Un projet d’une valeur de 23 millions d’euros d’investissements, qui propose des bâtiments tous différents.
D’après le cabinet d’architecte Hodos, et de Solen Jaouen qui conduit le projet :
Le Bâtiment A est « le Signal », le Bâtiment B « les Voisinés », le Bâtiment C « La vigie du jardin », le Bâtiment D « les volumes Jacquard », le Bâtiment E « les suspensions de Galilée », le Bâtiment F « les voisins de l’école », le Bâtiment G « le Graphique », le Bâtiment H « Dans les houppiers du cours Branly » et le Bâtiment I « Les jeux infinis ».
Solen Jaouen, architecte, renchérit « Chaque bâtiment à ses matériaux propres pour casser l’effet de masse de la ville aux Roses, c’est ce qui en fait l’originalité ».
Un des plus gros projet de réhabilitation
Pour Habitat44, son programme de rénovation du parc de logements sociaux est le plus important réalisé par le bailleur social. Les pièces de vie des appartements T3 et T4 seront agrandies. Tous les bâtiments sont équipés afin d’être le plus accessible pour les personnes à mobilité réduite. L’ajout de balcon permet de singulariser les immeubles et de les rendre plus accueillants, précise Habitat44.
David Martineau, président du conseil d’administration d’Habitat44, se dit très fier de ce projet « c’est un changement radical », bien qu’il aurait voulu aller encore plus loin dans l’idée.
1200 habitants habitent le quartier
Pour Olivier Laigneau, sous-préfet en charge des quartiers prioritaires et de la politique de la Ville en Loire-Atlantique. « La politique de la ville à Châteaubriant, c’est 1200 habitants, c’est un quartier politique de la ville dans lequel sont concentrés plusieurs habitants dans un habitat social, pris en charge par Habitat44. On accompagne et on assure aussi la sécurité, la tranquillité publique et la prévention de la délinquance, pour tous les habitants de façon à garantir le meilleur cadre de vie à l’ensemble de ces populations.
La politique de la ville, c’est aussi des investissements, évidemment des partenaires, dont l’État. C’est plus de 130 000 € par an qui sont versés pour des actions d’animation et des actions de cohésion sociale dans les quartiers. C’est aussi un investissement très significatif de tous les acteurs avec plus de 23 millions d’euros qui sont mis depuis l’année 2024 dans le quartier pour en assurer la rénovation complète. Principalement par Habitat 44 et le Conseil départemental, mais aussi par la collectivité de Châteaubriant et par l’État. La politique de la ville de Châteaubriant, c’est un partenariat très fort, qui unit tous les acteurs publics, mais aussi, la société civile pour faire avancer le quartier vers le changement, l’émancipation et aussi vers la sortie de la politique de la ville. Le but de la politique de la ville, c’est que les quartiers politiques de la ville deviennent des quartiers comme tous les autres.»
Une réhabilitation totale, un changement radical
« On a choisi ici de venir totalement impacter la vie des gens. Ce sont des réhabilitations qui sont totales aujourd’hui. Quand un locataire rentre dans un logement réhabilité, il rentre dans un logement refait à neuf. On parle de 80 000 € par logement. Je prends quelques exemples : création de cages d’ascenseur pour rendre 36 logements accessibles et création de salon agrandis. Il se trouve que tel qu’ils avaient été pensés les logements historiquement, on avait des salons de 15 m², qu’on soit dans un T2 dans un T3 dans un T4 ou dans un T5, on comprend bien aujourd’hui, que dans le fonctionnement des familles ça ne fonctionne pas du tout.
Donc on crée des salons agrandis pour mieux répondre aux besoins de fonctionnement des familles actuelles et modernes. Et puis évidemment, ce qui, je crois, nous importe aussi avec le réchauffement climatique c’est le confort d’été. On pense beaucoup au confort d’hiver, ici il y a une réhabilitation thermique forte puisqu’on passe en BBC rénovation. Le BBC reno si on le dit de façon moins technique, ça veut dire qu’aujourd’hui, la facture énergétique de nos locataires va peut-être baisser jusqu’à 3 dans certaines conditions et selon le logement qu’il occupe.
On a décidé avec les canicules qu’on a connu ces dernières années de créer des balcons. Ce qui permet aujourd’hui un espace de respiration pour nos habitants. En bref, la réhabilitation aujourd’hui, je crois qu’on peut en être très fier. Habitat44 l’a mené grâce à l’appui du conseil départemental, sans lequel on n’aurait pas pu trouver les finances pour le faire.
C’est venir vraiment impacter la vie des gens et la vie du quartier, grâce à cette réhabilitation, on va avoir accès à des logements modernes qui sont confortables, qui sont donc aujourd’hui bien isolés. On a des gens qui peuvent même retrouver le goût de vivre dans leur quartier. Pour nous, c’est difficile d’en parler quand on est de l’extérieur, je ne suis pas le maire de la ville, mais on voit bien, en tout cas que c’est la position dans laquelle le Conseil départemental et Habitat44 se postent : c’est de vous accompagner sur votre projet.
C’est à la ville de mener le projet et j’allais dire on a presque poussé les curseurs un peu plus loin qu’en avait envie la ville de Châteaubriant. Parce qu’on leur a dit “nous notre éthique de bailleur social c’est d’aller plus loin” et c’est important que les locataires soient accompagnés. Il y a aussi un autre point, qui je crois, est très important, l’agence d’Habitat 44 est implantée en plein cœur du quartier. Ce qui fait que quand les gens dans leur vie courante ont des difficultés, par exemple avec leur logement, mais aussi des demandes de mutation parce que l’emploi les amène à changer de localisation dans un quartier prioritaire.
Comme dans tous les autres quartiers, on intervient pour accompagner et changer la vie des gens quand c’est possible.»
Crédits images : In Situ/Habitat 44/Pref 44/ Laure Brizard/ Alain Moreau.