Au cours du week-end des 1er et 2 juin derniers, vers 21 h, sur l’aire d’autoroute de Lorlanges en Haute-Loire, les gendarmes de la section de recherches d’Angers (49), du groupement de gendarmerie départementale de la Sarthe et du groupe interministériel de recherches de Nantes (44), appuyés par des services spécialisés d’observation et de surveillance de la région Occitanie et de forces d’interventions des antennes GIGN de Toulouse (31) et de Tours (37), ont procédé à l’interception d’un convoi constitué de 2 véhicules et à l’interpellation de leurs occupants, à l’occasion d’une remontée de produits stupéfiants chargés quelques heures plus tôt en Espagne : 112,5 kg de résine de cannabis, destinés à alimenter Le Mans (72) et sa périphérie, ont ainsi été saisis.
Il y a environ 1 an, suite à des informations recoupées par des observations, le parquet du Mans décidait d’ouvrir une enquête préliminaire pour trafic de produits stupéfiants qu’il confiait conjointement aux enquêteurs de la section de recherches d’Angers et du groupement de gendarmerie de la Sarthe, en particulier de la compagnie GD chef-lieu, puis étendue au GIR* de Nantes. Rapidement, une information judiciaire était ouverte au sein de la même juridiction et une cellule d’enquête composée de militaires de ces différents services était mise en place pour procéder aux investigations aux fins d’identifier les différents membres de ce réseau en vue de son démantèlement.
Un réseau structuré
Un important travail de fond commençait dès lors jusqu’à ce que les enquêteurs établissent les modalités d’approvisionnement de ce réseau structuré et parviennent à matérialiser ce qui apparaissait comme un déplacement imminent ayant vocation à aller chercher du produit pour alimenter la capitale sarthoise. Un dispositif d’observation s’articule sur l’itinéraire emprunté, lequel tend à confirmer les intentions d’un tel voyage, furtif, avec passage côté espagnol, puis la remontée du convoi vers le nord, jusqu’à ce que les chauffeurs décident de faire une halte sur cette aire de repos, lieu où se positionnait un comité d’accueil, et dont les intéressés ne repartiront que sous escortes et menottes aux poignets.
4 hommes et 3 femmes
Dans la continuité, le dimanche dès 6 h, des perquisitions sont lancées sur Le Mans, dans les lieux de destinations présumées du produit et des interpellations menées concernant les différents mis en cause identifiés. 5 autres personnes sont ainsi placées en garde à vue et quelques restes de produits de voyages précédents, récupérés, à savoir 2 kg de résine et 800 gr d’herbe de cannabis, et 550 gr de cocaïne. 3 véhicules ayant servi au transport ou au stockage sont également saisis, ainsi que 18.000 euros découverts ou placés grâce aux bénéfices générés par ce trafic.
Parmi ces individus, 4 hommes et 3 femmes âgés de 24 à 54 ans, deux d’entre eux ne semblant pas appartenir à ce réseau mais se trouvant en situation irrégulière sur le territoire français, ont été remis en liberté avec la délivrance d’une OQTF avec exécution immédiate. Les cinq autres, présentés au magistrat instructeur, ont été mis en examen pour importation, transport, détention et cession de produits stupéfiants, ainsi que pour participation à une association de malfaiteurs. Placés en détention pour 4 d’entre eux et sous contrôle judiciaire pour le dernier, ils encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
*Les Groupes interministériels de recherche (GIR) constituent une force réunissant tous les services concernés par la lutte contre l’économie souterraine et les différentes formes de délinquance organisée qui l’accompagnent.